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La caricature: revue morale, judiciaire, littéraire, artistique, fashionable et scénique — 1833 (Nr. 113-164)

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Numéro 147 (29 Août 1833)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26557#0214

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3me ANNÉE.

Numéro 147.

Tout ce qui concerne la rédaction doit être adressé, franco,
à M. Louis Desno y ers (Dcrvillé), Rédacteur en chef,
au Bureau de la Caricature, galerie Vero-Dodat.—
Tout ce qui a rapport aux dessins doit être adressé à
M. Ch. Phii.ipon.

29 AOUT 1855.

-mwmr

Les réclamations, ahonnemens et envois d’argent doivent
être adressés, franco, à M. Cii. PHILII’ON, directeur
du journal, au Bureau delà Caricature , galerie Véro-
Dodat, au-dessus du grand Magasin de Lithographies
d’Aubeiît.

CASTIGAT RIDENDO MORES,

POLITIQUE, MORALE, LITTERAIRE ET SCENIQUE,


AVIS.

Nous rappellerons à nos abonnés que le moyen d’éviter tout retard
dans la réception du journal, c'est de ne pas attendre le dernier mo-
ment pour renouveler leur souscription.

On souscrit chez tous les libraires et directeurs des postes, ou bien
en adressant franco à M. Aubert, galerie Véro-Dodat, le prix de
T abonnement par un bon sur la poste.

Apportant la plus grande attention à T exécution et au départ de
nos bandes, nous invitons les souscripteurs de la Caricature qui ne
recevraient pas les numéros auxquels ils ont (iloit, a fiaue légale-
ment constater cette absence, afin de nous donner les moyens d'exer-
cer nos poursuites contre qui de droit.

ÉTABLISSEMENT D’UN THÉÂTRE MARITIME
a l’usage des princes qui voudront apprendre a gouverner

LE VAISSEAU DE L’ÉTAT.

Il y avait plus de six mois que M. Vatout, historiographe des
Tuileries, avait terminé son conte fantaslico-burlesque sur la Cons-
piration de Cellamare. M. Vatout se croisait les bras, en attendant
commis par les membres de la nombreuse famille dont il est
chargé de narrer l’histoire , quelque acte de valeur , de charité ou
de n’importe quoi, qui fût digne d’être transmis à la postérité, même
la moins reculée. Par malheur, cette famille s’obstinant à ne rien
commettre, M. Vatout dut penser à charmer ses loisirs. M. Vatout
sollicita. Les uns disent que ce fut pour lui, les autres assurent que
ce fut pour d’autres. Tant il y a que cette circonstance m’est fort in-
différente; je ne vois que le résultat. Ce résultat fut l’autorisation
d’établir à Paris, dans la salle Venladour, un théâtre nautique. Nous
ne doutons pas que des flots de curieux inondent un pareil spectacle.
Voici d’ailleurs ce que nous avons appris relativement aux motifs qui
ont déterminé cette mesure.

Le prince de Joinville, ce jeune amiral, déjà si avantageusement
connu dans le monde maritime sous le rapport de l’aménité de son

caractère, et de son goût prononcé pour le biscuit de Rheims, avait
voulu, après son voyage méditerranéen, continuer ses études nauti-
ques au sein de son père, de sa mère et de sa tante Adélaïde. On avait
donc transformé en un océan le bassin du parc de Neuilly. Des divi-
sions , puis des escadres, puis enfin des armées navales de coques de
noix sillonnaient cette mer dans laquelle, pour plus de ressemblance ,
on avait versé quelques livres de sel. Le prince de Joinville y comman-
dait la manœuvre, et deux garçons jardiniers y remplissaient sous ses
ordres, l’un, les fonctions d’Eole, soulevant les flots à l’aide d’un im-
mense soufflet ; l’autre, le rôle de Neptune, en rétablissant sur leur
quille les coques de noix qui avaient pu chavirer dans la tourmente.
Mais ces jeux d’enfant ne suffirent bientôt plus à lame ardente du
jeune amiral ; et tout ce qui avait forme d’esquif fui lancé sur le
bassin de Neuilly ; les sabots des jardiniers y passèrent les premiers,
puis des ustensiles de cuisine et de ménage, des boîtes à chandelles,
des porte-mouchettes, que sais-je ? Ce fut un bouleversement complet
dans le château. Tout ce qu’on négligeait de vendre ou de cacher allait
s’engloutir dans les tempêtes du bassin ; et un jour M. Dupin, ayant
passé la nuit au château, fut tout étonné, le lendemain matin, de n’v
plus trouver ses souliers. Les galoches de notre sauveur flottaient sur
l’onde amère d’une manière ravissante. Bref, chacun tremblait pour
ses effets ou ses meubles. Le jeune Duguay-Trouin alla même un beau
jour jusqu’à faire flotter l’espèce de chaise percée qu’on appelle poé-
tiquement le trône de la monarchie-mitoyenne. Il devint donc urgent
de prendre des mesures pour arrêter cette dévastation générale.

De là, l’invention d’un spectacle nautique où le jeune Joinville
pourrait, sans inconvénient, poursuivre le cours de ses études mari-
times. Voici quelle doit être la composition de la troupe pour laquelle
M. Sue, auteur de la Salamandre, et feuRomieu, auteur du Mousse,
invenlent en ce moment les Aventures de Robinson Crusoé.

Et d’abord, le plancher de la scène actuelle serait remplacé par nue
* quantité d’eau de mer suffisante pour supporter le petit vaisseau sur
lequel l’amiral de Joinville mettrait son pavillon. La difficulté de se
procurer les trois cent, cinquante-sept barriques d’eau de mer néces-
saires, a été applanie par le don que M. Poule, marchand de vin.
ferait à l’administration, d’une pareille quantité de ses spiritueux, les-
quels, sans avoir précisément les qualités de l’eau de mer, tiendraient
un juste-milieu assez satisfaisant entre l’eau de Seine et l’onde amère.
 
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