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La caricature: revue morale, judiciaire, littéraire, artistique, fashionable et scénique — 1833 (Nr. 113-164)

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Numéro 137 (20 Juin 1833)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26557#0153

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3““* ANNÉE.

Numéro 1 57. ~

Tout ce qui concerne la rédaction doit être adressé, franco,
à M. Louis Desnoyers (Derville), Rédacteur en chef,
au Bureau de la Caricature, galerie Véro-Dodaî.—
Tout ce qui a rapport aux dessins doit être adressé à
M. Cil. PllILIPON.

m&mr

CAS TIC. AT RIDENDO MORE».

20 juin 1855.

Les réclamations, abonncmcns et envois d’argent doivent
être adressés, franco, à M. Cii. PllILIPON, directeur
du journal, au Bureau delà Caricature , galerie Véro-
Dodat, au-dessus du grand Magasin de Lithographies
d’Aubert.

m&m

POLITIQUE, MORALE, LITTERAIRE ET SCENIQUE.

- • ——.-

AVIS.

Nous rappellerons à nos abonnés que le moyen d'éviter tout retard
dans la réception du journal, cest de ne pas attendre le dernier mo-
ment pour renouveler leur souscription.

On souscrit chez tous les libraires et directeurs des postes, ou bien
en adressant franco à M. Aubert, galerie Véro-Dodat, le prix de
tabonnement par un bon sur la, poste.

Apportant la plus grande attention à Vexécution et au départ de
nos bandes, nous invitons les 'souscripteurs de la Caricature qd ne
recevraient pas les numéros auxquels ils ont droit, à faire légale-
ment, constater cette absence, afin de nous donner les moyens d'exer-
cer nos poursuites contre qui de droit.

-~>&9060~

jDtrume IDcsein ï>e l’-Hssiiriatiotu

(à I FIUHC FAR MOIS.)

.Puis, dans mon rêve , je vis encore une fosse où un-peuple ss débat-
tait en bêlant contre une multitude de monstres qui se jetaient sur lui et le dévoraient ;
Ces monstres, c'étaient la douane, l'octroi, le personnel’, le foncier, la patente, la iotr-
rie le timbre, Xenregistrement, etc., etc., etc., etc , etc., etc. Ce qui m'étonnait le plus,
c'était la patience six fois angélique de ce peuple, qui, après avoir vu dévorer ses meubles
et ses immeubles, se laissait lui-même saisir et écraser. Va, disais-je, tu mérites bien ton
sort, puisque tu ne lais rien pour le elianger!

Sur une galerie dominant l’arène, au-dessus du peuple, au-dessus des bêtes, se pressait
nne foule de spectateurs de tout sexe et de tout âge; je les reconnus, c’étaient des fonc-
tionnaires, des préfets, des sous-préfets, des directeurs et receveurs généraux, des sergens
de ville, des procureurs du roi, des substituts, di s gardes champêtres, des gendarmes,
des juges d'instruction, des présidens de cour, des décorés, des pensionnés, des pairs
de France, des ambassadeurs, des mouchards, des ventrus, des journalistes ministériels,
des poètes vendus, des inspecteurs généraux , des inspecteurs de l’Université, des buralistes
du tabac, de la loterie , du papier timbré ; des employés supérieurs et inférieurs des mi-
nistères, des commis aux barrières , des percepteurs, des recors , des geôliers, des avocats
généraux ; j’y vis une brigade de sûreté , des employés du dispensaire des-demoiselles, des
inspecteurs des halles, des officiers de paix, des commissaires de police; j’y vis une police
secrète du château, une police secrète du ministre de la guerre, celle du ministre de
l’intérieur, celle du ministre de la marine, celle du ministre des affaires étrangères,
une police de la garde nationale, des commandans rétribués de cette milice, celle de
M. Gisquet; enfin tout ce qui se nourrissait du budget, et tout cela qui sc pavanait]
qui regardait en riant le spectacle gratis que lui donnait le pouvoir. Quand tout-à-coup
je me réveillai, bienheureux de me retrouver en France, à Paris, sous un pouvoir que
j’aime et qui me paye de retour, près des augustes princes sous lesquels nous avons te
bonheur de vivre , comme dit l’Odry de la magistrature , le vertueux Dubois (dont on fait
les flûtes) ; au milieu de ce peuple énergique qui ne souffrirait pas la prostitution de ses
mandataires, le parjure de ses gouvernailleurs d’impôts; ce peuple-là ne serait pas assez
sot pour servir de pâture à une bande féroce. Cependant le souvenir de mon rêve ne pnt
s’effacer, et Grandville le retrace dans un croquis que nous livrons aujourd’hui à nos sous-
cripteurs.

Ce dessin est exécuté à l’eau-fortc ; c’est le premier ouvrage que notre ami ait fait dans
ce genre, et nous pensons que cette circonstance doit ajouter au prix que les amateurs
attacheront à la collection des feuilles de VAssociation.

Le numéro du mois de juin ne sera pas en retard , il est déjà prêt.

Charles P.

NOUVEL ARGUMENT

EX FAVEUR DE NOTRE MONARCHIE INCOMRÜSTJBEE.

Il y a des gens, bonnes gens, qui s'imaginent que nous tenons 5 la
république parce que la république s’ajjpclle république, et que si
d’aventure la république se fût appelée tarte à la crème, ou han-
gipane, ou Marie-trempe-ton-pain, ou de telle autre dénomination,
ce qui eût été possible, hé bien ! nous n’aimerions pas la république,
ou plutôt la tarie à la crème, la frangipane, etc. Ces gens-là se trom-
pent; nous aurions aimé tout cela. Ce n’est point au mot que nous
tenons, c’est à la chose qu’il nous représente. Celle chose, c’est un
gouvernement calme, équitable, protecteur au dedans, et ferme, res-
pecté, glorieux et puissant au dehors; où chacun, sans acception
d’opinions, bleu, blanc, rouge, vert, ponceau, olive, verdâtre, etc.,
jouisse paisiblement de sa fortune, de ses droits, de sa pensée, de sa
vie, de sa liberté, de son industrie; un gouvernement qui ne soit
plus le triomphe de tel parti sur tels autres, mais où tous soient large-
ment et sincèrement représentés ; un gouvernement qui n’ait plus de
St-Michel, plus de Blaye ; où vous puissiez porter votre cocarde tricolore
sans risquer d’être assommé ; où vous puissiez vous réunir vingt-deux
sans vous voir dissous à coups de baïonnettes; où vous puissiez don-
ner à dîner et à danser sans qu’on braque des canons sur votre domi-
cile ; où tout homme qui veut travailler soit assuré de trouver du
travail;, où l’on ne mêle plus les condamnes politiques avec des es-
crocs et des assassins; où même il n’v ait plus de condamnés politi-
ques ; où enfin on puisse vous dire tout ce que je vous dis là, sans être
forcé de déposer préalablement un cautionnement de deux mille
quatre cents francs de rente, etc.

Hé bien ! qu’on nous donne cela, et qu’on appelle cela de tel nom
qu’il plaira; qu’on l’appelle beefsteack, plum-pudding, blanquette
ou godiveau, n’importe! Hé! mon Dieu, nous crierons vive le beef-
steack , le godiveau ou la blanquette !

Or, la monarchie, vous en conviendrez, ne nous donne pas cela ;
allons, voyons, convenez-en - nous donne-t-clle tout cela?.. .Non?...
Hé bien l voilà justement pourquoi je n’aime pas la monarchie. Et
comme depuis que nous jouissons de la monarchie, nous ne voyons
 
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