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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 9.1884

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Chronique
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Nouvelles diverses
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https://doi.org/10.11588/diglit.25357#0116

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108

NOUVELLES DIVERSES

MM. S. Reinach et E. Babelon, chargés
par le ministére de l’instmction publique
d’une mission archéologique en Tunisie, se
sont proposé, après une courte excursion
dans ie massil' montagneux situé sur la
rive droitc delaMedjerdah , entre Tebourba
et Mateur, d’explorer particulièrement la
côte de la Régence , depuis Souse jusqu’à
Zarzis. A Souse, ils ont pu prendre ie
dessin d’une grande mosaïque découverte
par le lieutenant-colonel Malaper, et qui
pourra prochainement figurer parmi les
planches de la Gazette; celte mosaïque est
parlagée en compartiments, dans lesquels
sont représentées diverses scènes : des
Amours debout sur des biges de poissons,
un singe jouant de la guitare, un cheval,
une panthère, etc. Le travail est d’un bon
style et parait indiquer le second siècle de
noti’e ère. A Souse encore, dans la maison
d’un marchand d’huile, sc voit un haut
relief en marbre figurant un empereur
romain (sans tôte), debout dans un iiige :
ce morceau de sculpture, plus grand que
nature, provient probablement d’un arc de
triomphe. Dans les fondations de l’église
nouvellement bàlie dans la même ville, on
a découvert des stèles néo-puniques qui
ont une grande analogie avec celles que
M. de Sainte-Marie a trouvées à Carthage :
elles piuuvent que Souse a été construite
exactement sur les ruines mêmes d’Hadru-
mète. MM. Reinach et Babelon ont cnsuite
successivement visité Monastir (l’ancienne
Ruspina), Lemta (Leptiminus), Mahadia,
Sallecta (Sulleclhum), Henschir Badria
(Achulla?), Ksour-Ziade (Ruspae?), Hens-
chir-lnschilla (Usilla?) : la plupart de ces
ruine sont fourni des inscriptions romaines,
de môme que Sfax, l’ancienne Taparura,
et Gabès, l’ancienne Tacape. Giâce à
l’appui de l’autorité mililaire, MM. Reinach
et Babelon ont pu faire une excursion fruc-
lueuse au point de vue épigraphique jusqu’à

E1 Hainmam ( Aquae Tacapitanae) où se
trouve aujourd’hui encore une abondante
source d’eau sulfureuse. Djerba, l’ancienne
île des Lotophages ou île Meninx, a été
complètement explorée par MM. Reinach
et Balxelon, auxquels s’est joint le docteur
Vercoutre, bien connu par ses travaux
archéologiques. Aux ruines d’El Kantara,
l’ancienne capitale de l’île, ils ont repris
des fouilles considérables commencées par
les détachements militaires qui ont occupé
l’île dansces dernières années. Ona trouvé
quinze statues en marbre, maiheureuse-
ment mutiiées et sans tôtes, provenant.
d’un palais ou d’un temple gigantesque
construit probabiement par Trébonien Galle
et Volusien, proclamésempereursà Meninx.
Là, gisent sur le sol d’éuormes blocs de
beaux marbres rouges, blancs et verts,
travaillés dans le goût dutroisième siècle;
les colonnes ont à la base près d’un mètre
de diamètre. E1 Kantara est peut-ôtre
l’endroit de la Tunisie où se rencontrent
les débris de marbre les plus beaux et les
plus considérables. Malheureusement ces
constiuctions colossales ont été saccagées
dès la fin de la période antique ou au
moins dès le Moyen-Age : on a mutilé
toutes les statues, renversé et coupé en
plusieurs blocs toutes les colonnes, rasé
l’édifice jusqu’au sol. II paraît évident que
ces admirables débris ont été exploités
comme carrière au Moyen-Age et trans-
portés en partie jusqu’en Italie par les
Vénitiens, les Pisans ou les Génois. Les
maisons antiques assez bien conservées,
qu’on a pu déblayer, témoignent d’une
richesse étonnante : partout de belles
mosaïques, des revôtements de marbre,
des fragments de stuc coloriés et portant
des traces de peintures murales.

« ASi Salem bou-Grara,l’ancienne Gightis,
sur la côte du continent, en face de Djerba,
àcôté de nombreuses inscriptions déblayées
 
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