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Revue archéologique — 8.1863

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Fleury, Georges Rohault de: L' arc de triomphe de Constantin
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https://doi.org/10.11588/diglit.22428#0250

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246

REVUE ARCHEOLOGIQUE.

portant immédiatement au-dessus de cette cymaise, tranchent par
l’élégance de leurs profils avec la lourdeur des piédestaux, et offrent
à la critique archéologique une précieuse occasion de s’exercer
devant ces deux œuvres antiques juxtaposées par une main barbare.
Les colonnes, excepté une en marbre blanc, sont toutes de jaune
antique; elles sont finement cannelées et ne diminuent que depuis
le premier tiers de leur hauteur au point où les cannelures sont
complètement évidées.

Les chapiteaux corinthiens à feuilles d’olives sont aussi du temps
de Trajan, et présentent un spécimen de la belle sculpture antique.
Les feuilles profondément refoulées et modelées par plans semblent
se dresser sur leurs côtes nerveuses qu’on dirait pleines d’une sève
féconde; les colicoles s’enroulent sous le tailloir en une spirale gra-
cieuse. La plupart de ces chapiteaux sont malheureusement mutilés ;
les angles des tailloirs manquent presque partout; les feuilles si
merveilleusement détachées du fond laissent voir en beaucoup de
parties le galbe nu de la corbeille.

Sur ces précieux fragments s’étend une lourde architrave tout
entière de la décadence : elle se compose d’un talon sans ornements
et de trois faces légèrement inclinées.

La frise, aujourd’hui tout à fait brute, a dû recevoir jadis un revê-
tement de marbre; le rang de perles qui termine la corniche par en
bas est de deux centimètres en avant sur le fond et laisse ainsi pré-
cisément la place des minces dalles de marbre dont les anciens,
surtout au temps de la décadence, avaient coutume de revêtir leurs
monuments. 11 faut ajouter que de nombreux trous attestent l’emploi
des agrafes qui les retenaient. Ces marbres ont partout disparu dans
la frise.

La corniche est un des plus beaux restes de l’antiquité; elle
ressaute au droit des colonnes; ces ressauts, et une longueur en
retour d'un mètre, sont des raccords avec les fragments plus anciens;
les ornements grossiers, empâtés comme de simples épanelages,
rendent sensibles pour l’œil le moins exercé la différence avec les
sculptures voisines où le modèle des feuilles se perd dans la grada-
tion des pénombres jusqu’à l’ombre énergique de profonds refouil-
lements : ici l’ove, qui rappelle exactement la forme de l’œuf, est
presque détachée de la gorge à laquelle elle tient à peine, et elle
ressort vivement dans l’encadrement noir qui l’entoure. Le travail
des denticules rappelle les tours de force de ces ouvrages en ivoire
où plusieurs boules sont enfermées les unes dans les au 1res; à travers
les légères dentelles de marbre qui en relient les intervalles, on
 
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