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Revue archéologique — 8.1863

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Fleury, Georges Rohault de: L' arc de triomphe de Constantin
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https://doi.org/10.11588/diglit.22428#0251

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l'arc DE TRIOMPHE DE CONSTANTIN. 247

trouve en plongeant la main une profonde cavité d’où l’ombre
semble sortir pour diviser fortement les denticules.

Serlio reproche à cette corniche, peut-être avec raison, la sur-
charge des ornements et l'alliance des denticules avec les modillons
qu’il n’admet dans aucun cas. On pourrait aussi critiquer le peu de
hauteur du larmier, si on ne pensait que découronné de sa cymaise
il a perdu beaucoup d’importance. Cette cymaise, sans doute en
bronze, aura, comme tous les ornements de ce genre à Rome, fait
partie du butin qu’y venaient périodiquement recueillir les Barbares.

II

Nous passons à la description des arcs et des bas-reliefs qui les
décorent, et auxquels l’ordre dont nous avons parlé sert pour ainsi
dire de cadre.

La grande arcade s’élève jusqu’à l’entablement dont la clef touche
presque le dessous de l’architrave. L’archivolte porte deux moulures
ornées de raies-de-cœur grossiers. Les tympans sont occupés par dés
victoires ailées qui portent des enseignes; ces figures ont de loin un
grand effet et un style accentué que l’incorrection du dessin semble
effacer quand on vient à les toucher. Un esprit éminent de notre
temps cherchait à rattacher celte déchéance des arts d’imitation à la
dégénérescence des modèles qui, flétris par les hontes de l’Empire,
n’offraient plus, comme aux artistes grecs, les lignes pures d’un type
idéal. Nous croyons plutôt que les sculpteurs d’alors, incapables
comme des enfants de copier la nature vivante, dont les impressions
mobiles leur échappaient, trouvaient plus aisé de reproduire les
œuvres de leurs prédécesseurs. Quand on copie, on déchoit; et de
copie en copie, ils descendaient ainsi rapidement les échelons de la
décadence. Dans les bas-reliefs de ce monument, où ils avaient à
raconter des fails nouveaux, où il fallait non plus imiter des victoires
en marbre, mais en sculpter de véritables, ils se sont trouvés aban-
donnés à eux-mêmes, c’est-à-dire à l’ignorance la plus triste; ce sont
alors des œuvres d’enfant; non point de cetle enfance naïve qui
précède les grands styles, mais enfance de décrépitude qui en
annonce la mort. — Sous les pieds de ces victoires, une figurine,
debout, sert à remplir le vide jusqu’à l’imposte.

La corniche d’imposte, avec plus d’exagération que celle de l’enta-
blement, pèche également par un excès de richesse. Les détails y
surabondent; de petits aigles déploient leurs ailes contre les volutes
 
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