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Revue archéologique — 8.1863

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Thurot, Charles: Observations philologique sur la poétique d'Aristote
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https://doi.org/10.11588/diglit.22428#0299

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LÀ POÉTIQUE d’aristote. 295

ne se trouve ni dans le manuscrit de Paris ni dans le manuscrit de
Saint-Marc (Na); le correcteur du manuscrit de Paris a ajouté d qui
convient mieux avec l'indicatif rairoiVai. Mais ce passage offre
d’autres difficultés. D’abord il me paraît difficile de tirer un sens
satisfaisant des mots 7rpo? aùiriv ttjv te^vvjv qui ne peuvent désigner
que Part lui-même, la poésie par opposition à un art spécial; et
Aristote dirait : « Si on représente des choses impossibles au point
« de vue de l’art lui-même, on commet une faute. Mais il n’y
a a rien à dire, si la poésie atteint le but qui lui est propre; car le
« but est atteint (et ici il me semble qu’on doit lire supixcu au lieu de
a stpTjxcu qui ne peut guère s’expliquer), si l’on rend ainsi (c’est-à-
« dire en représentant quelque chose d’impossible relativement à la
« poésie) plus saisissante soit cette partie même du poëme, soit une
« autre. » Il me paraît difficile de comprendre comment la poésie,
en représentant quelque chose d’impossible à son point de vue, peut
atteindre le but qui lui est propre. Il s’agit évidemment de quelque
chose qui est impossible au point de vue d’un art spécial, comme
Aristote le dit lui-même un peu plus bas : « Si la fin pouvait être
atteinte plus ou moins et que l’on ait péché contre l’art relatif à ce
qu’on a représenté, on est répréhensible. » Concluons que les mots
toc 7rpo? aùTTjv tt]v tÉ£V7)v doivent être transposés, après aXV opôw?

dont ils sont le sujet, et l’on aura ainsi : Si l’on représente
quelque chose d’impossible, on commet une faute; mais il n’y a rien
à dire au point de vue de l’art lui-même, s’il atteint la fin qui lui
est propre.

Ainsi dans tout ce passage jusqu’à etc, Aristote indique comment
on peut défendre une faute commise contre un art spécial par la
considération de l’effet poétique; et, par conséquent, il se fonde sur
la distinction entre les fautes commises contre la poésie et celles
qui sont commises contre un art spécial. Et pourtant Aristote dit
immédiatement après, comme s’il passait à un autre ordre de consi-
dérations : « En outre la faute a-t-elle été commise contre l’art lui-
même ou dans un détail qui lui est accessoire? C’est une moindre
faute d’ignorer qu’une biche n’a pas de cornes que de l’avoir mal
peinte. * Aristote emploie très-souvent etc et toujours pour annoncer
une considération relative au même sujet que les précédentes, mais
distincte et nouvelle. Ici cet adverbe servirait à annoncer la distinc-
tion sur laquelle est précisément fondé tout ce qu’Aristote vient de
dire. Il me paraît probable que ce passage tots'pojv — sypooi/Ev doit
être transposé après 7tpwTov psv. Alors on ajouterait yàp entre «v ou
plutôt sî et àSuvaxa TcsiroiviTai; et l’on construirait ranepcriv — cujAësëvixbç
 
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