408 REVUE ARCHÉOLOGIQUE.
Maisiacum; et a publica strata ilia sicut se porrigit ad ciminum de
Corlandon et a cliemino usque ad ulmum de Romanis. »
La seconde, du mois de février de la même année, porte: « Inter
Glanant et stratamque venit de Ruulon, sicut Ruella Landerici pro-
tendüur ad publicam stratam tenentem ad viam de Corlandon et a
via de Corlandon usque ad ulmum quod est super Romanis (1). »
C’est par cet embranchement du chemin des Barbares, selon plu-
sieurs écrivains géographes, que les troupes de César gagnèrent la
rivière d’Aisne, Axona, qu’elles auraient ainsi passée à Pont-Arcy
pour aller camper sur la montagne de Comin, où Dom Grenier nous
apprend en ces termes qu’il existait un camp :
« Nous observerons, dit-il, au sujet de Comin, hameau au nord de
Pont-Arcy, sur la rivière d’Aisne, que suivant la tradition du pays
il y eut un ancien camp sur la montagne voisine. Cette montagne
est très-escarpée de droite et de gauche, et pour ainsi dire taillée à
pic dans le roc. Sa surface, plus longue que large, s’étend depuis
Paissy jusqu’à la rivière, où, en s’arrondissant, elle tombe en pente
douce. Il y a de ce côté une grande ouverture que l’on prendrait
pour l’entrée d’un camp. D’après ces observations, nous considérons
ce lieu comme le quartier général des Gaulois. Elles nous ont été
communiquées par une personne de Saint-Quentin, curieuse d’anti-
quités. Nous ne pouvons nous dispenser de la nommer : c’est M. Thi-
bault, contrôleur des recettes (2). »
« Après avoir passé la rivière d’Aisne à Pont-Arcy, dit encore Dom
Grenier, cette chaussée (qui est notre embranchement du chemin des
Barbares) allait droit à la ferme de Froidmont (de fracto monte), où
elle faisait un coude pour aller de là vers l’Ange-Gardien, maison
sur le chemin de Soissons à Laon, traversait les terroirs de Laffaux,
de Neuville-Margival, et le chemin de Soissons à Coucy, dans l’en-
droit où sont plantés trois arbres. Jusque-là la chaussée est couverte
d’une belle verdure. Elle allait gagner ensuite l’ancienne chaussée
de Soissons a Saint-Quentin, et vraisemblablement celle de Soissons
à Noyon (3). »
L’embranchement dont nous venons de parler se détachait, avant
d’arriver à Glennes, du chemin prolongé de la Barbarie que nous
laisserons se diriger sur Laon. Il allait à Pont-Arcy, en passant par
Révillon et Yillers-en-Prayères.
(1) Dom Grenier, Introduction à l’histoire de la Picardie, p. 462
(2) Ib., p. 462.
(3) Ib., p. 462.
Maisiacum; et a publica strata ilia sicut se porrigit ad ciminum de
Corlandon et a cliemino usque ad ulmum de Romanis. »
La seconde, du mois de février de la même année, porte: « Inter
Glanant et stratamque venit de Ruulon, sicut Ruella Landerici pro-
tendüur ad publicam stratam tenentem ad viam de Corlandon et a
via de Corlandon usque ad ulmum quod est super Romanis (1). »
C’est par cet embranchement du chemin des Barbares, selon plu-
sieurs écrivains géographes, que les troupes de César gagnèrent la
rivière d’Aisne, Axona, qu’elles auraient ainsi passée à Pont-Arcy
pour aller camper sur la montagne de Comin, où Dom Grenier nous
apprend en ces termes qu’il existait un camp :
« Nous observerons, dit-il, au sujet de Comin, hameau au nord de
Pont-Arcy, sur la rivière d’Aisne, que suivant la tradition du pays
il y eut un ancien camp sur la montagne voisine. Cette montagne
est très-escarpée de droite et de gauche, et pour ainsi dire taillée à
pic dans le roc. Sa surface, plus longue que large, s’étend depuis
Paissy jusqu’à la rivière, où, en s’arrondissant, elle tombe en pente
douce. Il y a de ce côté une grande ouverture que l’on prendrait
pour l’entrée d’un camp. D’après ces observations, nous considérons
ce lieu comme le quartier général des Gaulois. Elles nous ont été
communiquées par une personne de Saint-Quentin, curieuse d’anti-
quités. Nous ne pouvons nous dispenser de la nommer : c’est M. Thi-
bault, contrôleur des recettes (2). »
« Après avoir passé la rivière d’Aisne à Pont-Arcy, dit encore Dom
Grenier, cette chaussée (qui est notre embranchement du chemin des
Barbares) allait droit à la ferme de Froidmont (de fracto monte), où
elle faisait un coude pour aller de là vers l’Ange-Gardien, maison
sur le chemin de Soissons à Laon, traversait les terroirs de Laffaux,
de Neuville-Margival, et le chemin de Soissons à Coucy, dans l’en-
droit où sont plantés trois arbres. Jusque-là la chaussée est couverte
d’une belle verdure. Elle allait gagner ensuite l’ancienne chaussée
de Soissons a Saint-Quentin, et vraisemblablement celle de Soissons
à Noyon (3). »
L’embranchement dont nous venons de parler se détachait, avant
d’arriver à Glennes, du chemin prolongé de la Barbarie que nous
laisserons se diriger sur Laon. Il allait à Pont-Arcy, en passant par
Révillon et Yillers-en-Prayères.
(1) Dom Grenier, Introduction à l’histoire de la Picardie, p. 462
(2) Ib., p. 462.
(3) Ib., p. 462.