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REVUE ARCHEOLOGIQUE.
du cuivre métallique compensait la pauvreté du minerai, et devait surtout
le faire rechercher à une époque où l’on ne pouvait traiter que très-diffi-
cilement le minerai ordinaire qui est la pyrite de cuivre.
Le Dolmen de Neuvillette. —M. Charles Gomart, de Saint-Quentin, publie,
sous ce titre, des renseignements curieux sur une trouvaille qui rappelle
singulièrement celle qui a été faite, en mai 1852, sur les glacis de la
colline deMauchamp (terroir de Berrv-au-Bac) et près du camp :
« L’archéologie du Vermandois vient de s’enrichir par une découverte
faite par M. Briffoteau, maire de Neuvillette. On a trouvé un dolmen
enfoui sous terre sur le plateau circonscrit par la route vicinale n°*27,
de Rohain à Ribemont, et le chemin de moyenne communication n° 57, de
Neuvillette à Fontaine-Notre-Dame.
« La charrue avait heurté dans le champ, à plusieurs reprises, un très-
gros grès. On fouilla et on en trouva trois dont deux principalement sont
énormes. Ces grès, dont l’un mesure deux mètres cinquante de longueur
sur deux mètres de largeur et quatre-vingts centimètres d’épaisseur, se
trouvaient couchés sans ordre sur de nombreux ossements humains ras-
semblés dessous et alentour. Ce désordre semble indiquer que ce dolmen
aurait été pillé et les pierres renversées et couvertes de terre, car les
ossements étaient confondus pêle-mêle. On a ramassé plus de quarante
mâchoires humaines; mais on n’a rencontré aucune hache en silex,
instruments grossiers et ingénieux qui accompagnent ordinairement cet
âge de pierre.
« Ce monument des temps anciens est évidemment dû au travail de
l’homme; on en trouve la preuve : 1° dans les ossements humains qui
s’y trouvent amassés; 2° dans la nature même des pierres du dolmen qui
appartiennent à une autre formation que le terrain crétacé qui règne sur
tout le territoire de la commune de Neuvillette. Or, lorsqu’on songe qu’on
ne rencontre de carrière de grès qu’à Hauteville, commune distante de
cinq kilomètres de l’endroit où a été trouvé le dolmen, on reste confondu
du merveilleux travail qu’il a fallu exécuter pour amener d’une pareille
distance des masses aussi pesantes, surtout quand l’usage des métaux était
inconnu, et, par conséquent, sans les ressources de la mécanique. Ce-
pendant ce n’est pas une race de géants qui a remué ces masses, car les
ossements n’accusent aucune différence avec la stature moyenne des races
vivantes. » (Journal de l’Aisne.)
Découverte d’un cimetière gaulois dans la basse forêt d’Eu. — Au mois de
juillet de l’année dernière, des ouvriers occupés à tracer à travers la basse-
forêt d’Eu le chemin de grande communication n° 60, qui va de Neufchâtel
au Vieux-Rouen, découvrirent, sur le territoire de Sainte-Beuve-en-Rivière,
un certain nombre de vases qu’ils brisèrent impitoyablement. M. deGiran-
court, conseiller général et propriétaire à Varimpré, ayant eu connais-
sance de cette découverte, en parla à M. l’abbé Cochet, alors en tournée
archéologique dans le pays de Bray. Tous deux commencèrent, la semaine
REVUE ARCHEOLOGIQUE.
du cuivre métallique compensait la pauvreté du minerai, et devait surtout
le faire rechercher à une époque où l’on ne pouvait traiter que très-diffi-
cilement le minerai ordinaire qui est la pyrite de cuivre.
Le Dolmen de Neuvillette. —M. Charles Gomart, de Saint-Quentin, publie,
sous ce titre, des renseignements curieux sur une trouvaille qui rappelle
singulièrement celle qui a été faite, en mai 1852, sur les glacis de la
colline deMauchamp (terroir de Berrv-au-Bac) et près du camp :
« L’archéologie du Vermandois vient de s’enrichir par une découverte
faite par M. Briffoteau, maire de Neuvillette. On a trouvé un dolmen
enfoui sous terre sur le plateau circonscrit par la route vicinale n°*27,
de Rohain à Ribemont, et le chemin de moyenne communication n° 57, de
Neuvillette à Fontaine-Notre-Dame.
« La charrue avait heurté dans le champ, à plusieurs reprises, un très-
gros grès. On fouilla et on en trouva trois dont deux principalement sont
énormes. Ces grès, dont l’un mesure deux mètres cinquante de longueur
sur deux mètres de largeur et quatre-vingts centimètres d’épaisseur, se
trouvaient couchés sans ordre sur de nombreux ossements humains ras-
semblés dessous et alentour. Ce désordre semble indiquer que ce dolmen
aurait été pillé et les pierres renversées et couvertes de terre, car les
ossements étaient confondus pêle-mêle. On a ramassé plus de quarante
mâchoires humaines; mais on n’a rencontré aucune hache en silex,
instruments grossiers et ingénieux qui accompagnent ordinairement cet
âge de pierre.
« Ce monument des temps anciens est évidemment dû au travail de
l’homme; on en trouve la preuve : 1° dans les ossements humains qui
s’y trouvent amassés; 2° dans la nature même des pierres du dolmen qui
appartiennent à une autre formation que le terrain crétacé qui règne sur
tout le territoire de la commune de Neuvillette. Or, lorsqu’on songe qu’on
ne rencontre de carrière de grès qu’à Hauteville, commune distante de
cinq kilomètres de l’endroit où a été trouvé le dolmen, on reste confondu
du merveilleux travail qu’il a fallu exécuter pour amener d’une pareille
distance des masses aussi pesantes, surtout quand l’usage des métaux était
inconnu, et, par conséquent, sans les ressources de la mécanique. Ce-
pendant ce n’est pas une race de géants qui a remué ces masses, car les
ossements n’accusent aucune différence avec la stature moyenne des races
vivantes. » (Journal de l’Aisne.)
Découverte d’un cimetière gaulois dans la basse forêt d’Eu. — Au mois de
juillet de l’année dernière, des ouvriers occupés à tracer à travers la basse-
forêt d’Eu le chemin de grande communication n° 60, qui va de Neufchâtel
au Vieux-Rouen, découvrirent, sur le territoire de Sainte-Beuve-en-Rivière,
un certain nombre de vases qu’ils brisèrent impitoyablement. M. deGiran-
court, conseiller général et propriétaire à Varimpré, ayant eu connais-
sance de cette découverte, en parla à M. l’abbé Cochet, alors en tournée
archéologique dans le pays de Bray. Tous deux commencèrent, la semaine