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Revue archéologique — 8.1863

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Creuly, Casimir: La carte de la Gaule, [7]: Examen des observations auxquelles elle a donné lieu
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https://doi.org/10.11588/diglit.22428#0501

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LA CARTE DE LA GAULE. 497

ad ripas Sequanae e regione Lutetiae contra Labieni castra consi-
dunt (ibid.).

Tout le monde convient aujourd’hui que le marais qui arrêta
Labienus doit être placé sur la rive gauche de la Seine, mais le
même accord n’existe pas au sujet dû cours d’eau qui donnait nais-
sance à ce marais : selon les uns ce serait la Bièvre, selon les autres
l’Orge ou l'Essonne. L’hypothèse de la Bièvre ne me paraît pas sou-
tenable. Gomment croire que Labienus, arrivé là où s’élève présen-
tement la gare d’Orléans, n’aurait pas trouvé d’autre moyen pour
tourner l’obstacle et gagner l’île de la Cité, que de remonter jusqu’à
Melun? D’ailleurs, les mots profecti a palude annoncent une marche
quelconque de l’armée gauloise, tandis que du Jardin des Plantes au
quai de la Monnaie (1) ce n’eût été pour elle que l’affaire d’un chan-
gement de front : aussi Nipperdey, qui tient pour la Bièvre, n’a-t-il
pas conservé cette leçon, pourtant si naturelle, et que donnent plu-
sieurs manuscrits, préférant y substituer arbitrairement projecta pa-
lude;, qui est une image forcée, étrangère au style de César. Quant à
l’Orge et à l’Essonne, je ne fais pas une grande différence de l’une à
l’autre; toutefois j’incline pour la dernière, par la raison qu’étant
plus près de Melun, elle justifie encore mieux la marche rétrograde
des Romains. C’est aussi l’opinion de M. Relier, qui fait observer
avec raison, quant à la Bièvre, que la distance à parcourir depuis
ce cours d’eau jusqu’à Melun (cinquante kilomètres) aurait exigé
plus d’une journée de marche, et que cependant c’est en une seule
marche que Labienus dut atteindre cette ville, sans quoi les mots
tertia vigilia egressus... Metiosedumpervenit, n’auraient pas de sens.

L’auteur du mémoire que j’ai indiqué ci-dessus prétend que
Melun n’avait point de pont sur le bras gauche du fleuve, et il en
conclut que les Romains étaient venus de Sens jusque sur la rive
gauche de la Seine en aval de Melun, sans passer par cette dernière
ville. J’adopte volontiers la conclusion, mais non l’argument, qui
n’est qu’une fausse interprétation du texte. Voici, en effet, comment
les choses doivent être comprises, à mon avis. Quand le général
gaulois sut que les Romains suivaient la rive gauche de l’Yonne,
peut-être par une conséquence nécessaire de la rupture des ponts de
la Seine en amont du confluent, il dut faire aussi couper le pont de
gauche à Melun, pour mettre cette place, ainsi que les chemins de
la rive droite, hors des atteintes de l’ennemi. Le pont de droite dut,
au contraire, être conservé, car, dans la situation donnée, il ne pou-

(1) Rev. arch., 1861, t. IV, Mém. de M. Ch. Lenormant
 
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