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Revue archéologique — 8.1863

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Creuly, Casimir: La carte de la Gaule, [7]: Examen des observations auxquelles elle a donné lieu
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https://doi.org/10.11588/diglit.22428#0502

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REVUE ARCHEOLOGIQUE.

vail servir qu'aux habitants. Les bateaux que Labienus, revenu
devant Melun, fît assembler, et par lesquels il envoya la colonne
d’attaque qui s’empara de la ville, ne constituaient pas un véritable
pont : il y manquait la partie essentielle, qu’on nomme, en termes
d’art militaire, le tablier, sans laquelle il était difficile qu’une infan-
terie nombreuse y défilât, et impossible d’y faire passer la cavalerie
et les bêtes de charge. Or, la construction d’un tablier de pont, sur
toute la largeur du grand bras de la Seine, était un ouvrage considé-
rable; d’ailleurs elle devenait inutile du moment que, la ville étant
prise, rien n’empêchait plus de rétablir la travée [du pont fixe enlevée
par les Gaulois, ce qui pouvait se faire en quelques instants. Ces obser-
vations ne sont, du reste, que le développement de l’opinion exprimée
dans le Philologus sur l’existence d’un double pont à Metiosedum.

A l’égard du nom latin de Melun, M. Heller reproche à Parchéo-
logue français de n’avoir pas vérifié l’assertion d’Oberlin, à savoir
que tous les manuscrits des Commentaires portent Melodunum. « Ce
qui nous frappe, nous autres Allemands, » dit-il, « c’est qu’un savant
de Paris, qui a sur place les meilleurs manuscrits de César, puisse
s’en reposer, pour des leçons importantes et contestées, sur l’édition
d’Oberlin. Les Français n’attachent malheureusement, dans leurs
travaux d’ailleurs si estimables, qu’une médiocre importance au
contrôle des textes. » Il est de fait que le nom Metiosedum se lit, sur
plusieurs manuscrits, dans chacun des quatre passages relatifs à la
question : M. Heller juge, avec M. Brunet de Presle (1), que c’était
là le vrai nom de Melun à l’époque de César, et qu’il convient de le
substituer partout à Melodunum. M. Ch. Lenormant regardait Melo-
dunum ou Mecletodunum comme le nom d’un Melun primitif, bâti
sur une hauteur de la rive, et descendu plus tard dans Pile, pour les
besoins du commerce. Le savant Berlinois s’empare de cette idée, en
la retournant; il suppose que Melun a été d’abord fondé dans Pile,
sous le nom de Metiosedum, et que, postérieurement à César, un
Melodunum, élevé en dehors du fleuve, s’est successivement agrandi
jusqu’à la ville insulaire, et lui a imposé son nom. C’est ainsi que
M. Heller cherche à concilier ces dénominations. J’admets parfaite-
ment l’identité géographique, mais, au lieu d’avoir recours à de pa-
reilles hypothèses, on aurait mieux fait, je crois, de demander aux
procédés de la philologie l’explication des noms, en apparence si
divers, que Melun a portés dans la langue latine (2).

(1) Rev. arch., 1862, t. V, Sur le nom de Metiosedum.

(2) Ne pourrait-on point, par exemple, prendre pour type le Metiosedum de plu-
 
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