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Revue archéologique — 8.1863

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Le Blant, Edmond: Note épigraphique sur l'état de l'église de Trèves: après l'invasion des Ripuaires
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https://doi.org/10.11588/diglit.22428#0539

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note sur l’état de l’église de trêves.

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a récemment signalé l’épitaphe d’un évêque étranger au pays Cl).
Ce personnage se nomme Jamlychus et son inscription mutilée pré-
sente le type particulier à la fin du ve siècle (2).

Je transcris ce fragment :

+ ® +
condituK HOC TYMYLo bonœ
memorlAE IAMLYCHYS EPs in spe

mwmcTIONIS k Y Iv. IAn.

.II CONS YIXIT ANwos.

On vient de voir que saint Cyrille mourut en 458, c’est-à-dire peu
de temps avant la prise de Trêves (464). Son successeur, qui fut le
témoin de ce désastre, porte précisément le nom gravé sur notre
fragment, Jamblichus (3).

L’evêque expatrié dont la Première Lyonnaise possède l’épitaphe
est donc, selon toute apparence, celui qui assista à la ruine de sa
ville, à la restauration de l’idolâtrie. Environné de barbares (4), Jam-
blichus a sans doute, comme saint Césaire au temps d’Alaric, comme
les évêques d’Afrique sous le joug des Yandales, subil’exil (5), après
de longs efforts et quitté une terre devenue ennemie (6).

(1) Inscript, chrét. de la Gaule, n° 661.

(2) Comme je le montrerai dans la Préface de mes Inscriptions chrétiennes, la croix,
dans les épitaphes de notre sol, paraît dès 448; la formule Bonœ memoriœ date de
473 ; j’ajoute que le monogramme se trouve dans la Viennoise, en 491 (n° 388).

(3) Jamblichus est nommé dans une lettre adressée par saint Auspice, évêque de
Toul, à Àrbogaste, comte de Trêves (Brower, Ann. Trevir., t. I, p. 596). Sidoine
Apollinaire le mentionne également (Epist., IV, 17). Il est désigné, dans d’autres
textes, sous le noms divers de Jnmblichus, Jamnecius, Jamnericus, Jamnerius. Notre
inscription fixe son nom (Voir, sur ce personnage, le Gallia christiana, t. XIII, p. 372 ;
Brower, loc. cit. et surtout Tillemont, Hist. eccl., t. XVI, p. 251).

(4) « Barbarorum familiaris, » dit Sidoine Apollinaire en parlant du comte chré-
tien dont il dépeint la situation au milieu du peuple sauvage de Trêves [Epist.,
IV, 17) et dont le départ (Tillem., Ilist. eccl., XVI, 251) a peut-être entraîné celui de
l’évêque.

(5j Bolland, t. VI, aug. p. 67, 68; Vict. Vit. Persec. Vandal., p. 36 et 55; L. Re-
nier, Inscr. de l’Algérie, n° 3675. Cf. Greg. Tur., Glor. conf., c. xl, etc.

(6) Une lettre écrite par Sidoine Apollinaire, alors évêque (Hist. litt. cle la France,
t. II, p. 479), nous apprend que Jamblichus était encore à Trêves en 471, c’est-à-dire
longtemps après la venue des Francs (voir la note 6 de lap. 5 ). Mais les Gesta
Trevirorum montrent, par un détail, quelle fut, dans cette ville, la situation de cet
évêque et même celle de son successeur. Après avoir dit que saint Cyrille répara,
en relevant un sanctuaire, les désastres d’une précédente invasion, ils ajoutent :
 
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