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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 14.1888 (Teil 1)

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Gauchez, Léon: Les catalogues du musée d'Amsterdam
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https://doi.org/10.11588/diglit.25872#0154

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LES CATALOGUES DU MUSEE D'AMSTERDAM

Il y a trente et un ans que je suis allé pour la première I
fois à Amsterdam et ce n’a littéralement été que pour y
toucher barre; arrivé le 23 mai 1857, j’étais obligé de
repartir le jour même. A mon plus que vif regret, je ne pus
visiter le Trippenhuis qu’en courant ; j’eus à peine le temps
de prendre quelques notes sur un exemplaire du Cata-
logue, humble plaquette de 34 pages donnant simplement
les titres de 403 tableaux sans description aucune h

Ce ne fut réellement qu’en 1867 que j’eus la bonne
fortune d’étudier à loisir tant de merveilleux trésors d’art,
lors d’un voyage que je ûs en Hollande, avec mon excellent
ami Burger, — Théophile Thoré, — qui me présenta à
un très galant homme, M. P. L. Dubourcq, membre et
secrétaire du Conseil d’administration du Musée.

M. Dubourcq avait publié, l’année précédente, le
premier catalogue sérieux2 des richesses conservées au
Trippenhuis, local défectueux, si jamais il en fut, pour y
exposer des décors d’art ! 444 tableaux se trouvaient décrits ;
signatures, monogrammes, dates et armoiries, étaient
reproduits avec soin.

Lors de ma visite de 1870, la Notice française était
épuisée; je ne trouvai que la quatrième édition du cata-
logue hollandais de M. Dubourcq 3 4, qui y décrivait
45 1 tableaux et dans un supplément les 64 tableaux com-
posant l’admirable cabinet de M. L. Dupper, de Dor-
drecht, qui l’avait généreusement légué, l’année même,
au Musée d’Amsterdam.

En 1872, parut la cinquième édition française de la
Notice des Tableaux du Musée d’Amsterdam avec fac-
similé des monogrammes, édition que M. Dubourcq eut
la courtoisie de m’envoyer. Le nombre des tableaux
décrits est le même que dans l’édition hollandaise de 1870;
le volume a simplement une page de plus : 256 au lieu
de 255.

En 1880, pendant mon séjour à Amsterdam, parut un
nouveau catalogue, dont le ministre de l’intérieur avait
décidé la publication après le décès de M. Dubourcq. C’est
un in-8° qui a pour titre : Beschrijving der Schilderijen
van het Rijksmuseum te Amsterdam, met Historische
Aanteekeningen en facsimile’s der Naamteekens ,{. Cette
fois, le nombre de tableaux décrits est de 547 ; un sup-
plément est consacré aux 52 tableaux du legs J. S. H.
van de Poil.

L’année suivante, le ministre ht imprimer, également
à la Haye, un second supplément, par suite d’un nouveau
legs de 44 portraits dont s’était enrichi le Rijksmuseum
d’Amsterdam, en vertu du testament de dame Johanna
Catherina Bicker, veuve du chevalier Josua Jacob van
Winter.

Dans la Notice historique, placée en tête des diverses
éditions de son catalogue, M. Dubourcq avait eu soin de
faire « ressortir les défauts que présentait l’édifice (Trip-
penhuis), comme local approprié à un Musée 5 ».

1. Description des Tableaux exposés au Musée Royal des Pays-
Bas, à Amsterdam, i855, sans nom d’imprimeur. Prix: 5o cents.

2. Notice des Tableaux du Musée d’Amsterdam, avec fac-similé
des monogrammes. Prix : 1 florin 25 cents. In-18 de xv et 208 pages.
Amsterdam, François Bufï'a et fils, 1866.

3. Beschrijving der Schilderijen op ’S Rijksmuseum te Amsterdam
met Fac-Similé der Naamteekens. Amsterdam, Frans Buffa &
Zonen. 1870. In-18 de xv et 255 pages. Vierde Druk.

4. Uitgegeven op last van den Minister van Binnenlandsche Zaken.
In-8° de xxi et 568 pages. ’S-Gravenhage, Algemeene Landsdruk-
kerij, 1880.

5. Page xv.

La nécessité d’un monument aménagé en perfection et
entièrement isolé s’imposait.

L’édifice inauguré en juillet 1 885 supprime très proba-
blement, dans les limites du possible,tout risque d’incen-
die, mais il est profondément regrettable qu’il réponde
peu à ce que l’on était en droit d’attendre, au point de vue
de la parfaite installation des richesses d’un Musée. Il est
indiscutable, par exemple, que la Sortie de la compagnie
du Capitaine Frans Banning Cocq, dite la Ronde de nuit,
n’a pas gagné à être transportée au nouveau Musée et que
les Syndics y ont considérablement perdu, tant ils y sont
pitoyablement éclairés.

L’édifice, construit d’après les plans de M. Cuypers, ne
pèche pas seulement par la répartition mal entendue de la
lumière ; il y règne aussi de déplorables courants d’air, à
en juger du moins par les visites que j’y ai fàites au prin-
temps et à la fin de l’été. C’est un vice mortel pour un
Musée ; la bonne conservation des tableaux exige une tem-
pérature toujours égale.

Mais si le contenant n’est malheureusement pas à l’abri
des plus sérieuses et des plus justes critiques, elles ont été
surtout très équitablement présentées par nos deux émi-
nents collaborateurs, M. C. Vosmaer1 et M. Emile Michel2,
— le contenu révèle de si glorieux développements qu’on
ne se lasse pas de les admirer et qu’on se surprend presque
à oublier les fautes de l’architecte, bien que sa responsa-
bilité soit d’autant plus lourde qu’il était chargé de créer
un monument digne de tant de chefs-d’œuvre.

L’administration des Beaux-Arts a droit aux plus grands
éloges pour être parvenue à obtenir que maintes œuvres
de premier ordre et une foule d’autres d’un extrême inté-
rêt fussent désormais exposées au Rijksmuseum ; il ne faut
pas adresser de moindres félicitations à la ville d’Amster-
dam, aux hospices, hôpitaux et autres institutions, qui ont
consenti à se dessaisir de tant de tableaux remarquables
pour enrichir le premier Musée du pays, afin de lui per-
mettre de présenter l’Ecole néerlandaise dans tout l’éclat
de son développement chronologique.

Le transfert de tant de cadres, les soucis de leur instal-
lation nouvelle, soucis d’autant plus sérieux que les
défectuosités delà distribution du jour rendaient leur pla-
cement plus difficile, ne pouvaient laisser au directeur,
M. Fr. D. O. Obreen, le loisir de s’occuper de l’indispen-
sable rédaction d’un nouveau Catalogue pour l’époque de
l’inauguration. La patriotisme d’un lettré distingué , d’un
très savant érudit, M. Abr. Bredius, conservateur du
Musée Néerlandais, se chargea de combler une lacune
que l’on eût, à trop juste titre, déplorée.

Il ne se préoccupa que de l’indispensable et se garda
d’empiéter sur les attributions du directeur du Rijksmu-
seum, à qui incombe la publication d’un Catalogue rai-
sonné dont l’importance dépassera de beaucoup les limites
de l’édition gouvernementale de 1880.

Tout en poursuivant un double but : rédiger, à l’usage
des visiteurs, une courte notice et l’accompagner d’illus-
trations en nombre suffisant, de manière à mieux graver
dans l’esprit de chacun le souvenir des principales œuvres
maîtresses, M. Bredius ne pouvait fort heureusement se
résigner à priver ses lecteurs des trésors de son vaste
savoir. De là, diverses rectifications biographiques tou-

1. G. Vosmaer. Het Nieuwe Muséum te Amsterdam. (Overgedrukt
uit de Nederlandsche Spectator.)

2. Voir l’Art, 12° année, tome II, pages 41 et 61.
 
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