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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 19.1893 (Teil 2)

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https://doi.org/10.11588/diglit.22769#0281

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Cartouche composé par Le Pautrï

Chaque année ramène des Salons et une nuée de salon-
riiers, grands et petits, petits surtout, qui éprouvent le
singulier besoin de faire connaître leurs sentiments en
face de la foire annuelle de la peinture. C'est grâce à cette
pluie de littérature que le public a fini par prendre au
sérieux des manifestations artistiques trop fréquentes
pour avoir une réelle importance. Pour la plupart des
artistes, — il y a des exceptions, je le reconnais, —■ les

pourquoi M. Roger Marx réédite aujourd'hui deux Salons
des frères de Concourt en les accompagnant d'une préface.
Mais, tout en faisant la part de l'originalité et de la nou-
veauté de quelques-unes des opinions qui s'téalent dans
ces lignes, une semblable réimpression s'imposait-elle? On
peut se le demander. Les opinions les plus osées émises
par les frères de Concourt en 1852, — et les plus justes
aussi, — sont devenues, potir la plupart, ; rop vraies

Expositions ne sont qu'un aujourd'hui. Elles ont perdu

marché, quelque chose
comme les Halles centrales
de la peinture où chacun

apporte sa marchandise; -, 1 ■

pour être toute fraîche, cette
peinture, elle n'en est pas
moins le plus souvent gâtée,
en sorte que pour acheter
des tableaux, il faut fré-
quemment suivre le prin-
cipe opposé à celui qui nous
guide dans le choix de nos
aliments. Tout comme cer-
tains produits alimentaires,
il est des artistes qui trou-
vent leur affaire dans les

têmmm

m

une partie de leur charme
et de leur saveur ; ce sont
des fleurs qui ont pu avoir,
au moment où elles ont vu
le jour, leur parfum et leur
éclat ; elles sont passable-
ment fanées et, puisque les
Concourt ont fait école, je
ne puis m'imaginer que ce
soit un grand service à
rendre à des chefs d'école
que de tenter de remettre
en honneur des pages très
jeunes et non exemptes de
faiblesses. Est-il même bien
sûr qu'à l'heure où ces pages

comptes rendus des Salons ; ont été écrites les opinions

et, si la littérature a pu Jules de oncourt, qui y sont exposées fussent

, r ■ 1 • j j d'après une aquarelle d'Edmond de Goncourt. . • 1; -, r\

quelquefois se plaindre de 1 4 toutes si nouvelies ? On peut

cette _ réclame, qui a fait penser le contraire; seule-

naître des engouements inexplicables, on peut dire toute-
fois que, bien rarement, cette prose a porté un sérieux
ombrage aux talents réels; enfin, mais le cas est très
rare, elle a permis à quelques auteurs particulièrement
doués de sens artistique et de perspicacité d'affirmer leur
foi en des talents naissants, confirmée plus tard par d'écla-
tants succès. Les Goncourt sont de ce nombre, et on peut
dire, sans partager toutes leurs idées en littérature et en
art, que maintes fois ils ont deviné juste et pressenti le
talent ou le génie chez des artistes tout nouveaux. Voilà

ment, beaucoup de ceux qui les avaient n'éprouvaient
aucunement le besoin de les coucher sur le papier, encore
moins d'en faire part au public. « Critique heureuse,
prompte à l'enthousiasme, facile à la louange, celle de
ces débutants », dit M. Roger Marx. Je le crois, et rien
qu'à la façon de procéder, on sent, à chaque page, le balai
trop neuf. Il est à craindre que plus d'un ne soit de cet
avis et que la mémoire des Goncourt n'ait pas précisé-
ment à gagner à cette remise en lumière d'opinions qui,
quelques-unes au moins, datent terriblement, surtout
 
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