DE QUELQUES ESTAMPES SATIRIQUES
POUR ET CONTRE LA RÉFORME1
IV.
ien avant Luther, bien avant les réforma-
teurs qui lui préparèrent la voie, on entend
en France de vives plaintes contre la pa-
pauté, non pas empreintes de colères et
de tempêtes comme en Allemagne, mais
qui, dans leur accablement, offrent un cer-
tain lyrisme.
I
Ha! Rome, Rome,
Encore ociras-tu maint home!
s’écrie le moine Guy on de Provins. Et
ailleurs, dans un vers imprégné de tristesse :
Rome nos suce et nos englot.
Le moine gallican, dont quelques aspirations semblent appartenir à
l’époque actuelle, souhaitait que les dons des particuliers, au lieu de
s’amasser dans les coffres du clergé, fussent employés à construire des
ponts, des routes et des hôpitaux.
Au commencement du xme siècle, le troubadour Guillaume Figuéras,
de Toulouse, se révolte contre les massacres de Béziers et s’en prend à la
papauté :
« O Rome, telle est la grandeur de votre crime que vous méprisez et
Dieu et les saints.
« Rome fourbe et trompeuse, vous gouvernez si injustement qu’au-
près de vous se cachent toute ruse, toute mauvaise foi. 1
1. Voir Gazette des Beaux-Arts, 2e période, t. VIII, p. 401.
POUR ET CONTRE LA RÉFORME1
IV.
ien avant Luther, bien avant les réforma-
teurs qui lui préparèrent la voie, on entend
en France de vives plaintes contre la pa-
pauté, non pas empreintes de colères et
de tempêtes comme en Allemagne, mais
qui, dans leur accablement, offrent un cer-
tain lyrisme.
I
Ha! Rome, Rome,
Encore ociras-tu maint home!
s’écrie le moine Guy on de Provins. Et
ailleurs, dans un vers imprégné de tristesse :
Rome nos suce et nos englot.
Le moine gallican, dont quelques aspirations semblent appartenir à
l’époque actuelle, souhaitait que les dons des particuliers, au lieu de
s’amasser dans les coffres du clergé, fussent employés à construire des
ponts, des routes et des hôpitaux.
Au commencement du xme siècle, le troubadour Guillaume Figuéras,
de Toulouse, se révolte contre les massacres de Béziers et s’en prend à la
papauté :
« O Rome, telle est la grandeur de votre crime que vous méprisez et
Dieu et les saints.
« Rome fourbe et trompeuse, vous gouvernez si injustement qu’au-
près de vous se cachent toute ruse, toute mauvaise foi. 1
1. Voir Gazette des Beaux-Arts, 2e période, t. VIII, p. 401.