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REVUE ARCHÉOLOGIQUE.
traduisant les nouveaux fragments de la grande inscription numé-
rique de Tou trois III, n’a pas hésité à rendre les expressions un peu
mots : « La fille du chef pour mettre en son harem. » Cela donnerait
un exemple encore antérieur de celte polygamie qui, d’ailleurs, mê-
lait pas le privilège exclusif des rois.
Diodore de Sicile nous l’apprend en effet: « Chez les Égyptiens.
« dit cet historien, les prêtres n’épousent qu’une seule femme, mais
« les autres citoyens peuvent en choisir autant qu’ils veulent. Les
« parents sont obligés de nourrir tous leurs enfants, afin d’augmenter
« la population qui est regardée comme contribuant le plus à la
« prospérité de l’État. Aucun enfant n’est réputé illégitime, lors
« même qu’il est né d’une mère esclave, car, selon la croyance
« commune, le père est l’auteur unique de la naissance de l’enfant,
« auquel la mère n’a fourni que la nourriture et la demeure (1). »
Ce texte nous explique aussi comment la fille de la grande favorite
du roi porte le litre des princesses du sang et comment dans les
listes dont je viens de parler tous les enfants nommés reçoivent
également la qualification des princes royaux, car aucune raison
ne pouvait faire considérer leur naissance comme illégitime.
En terminant ces lignes, je signalerai seulement les particularités
suivantes, qu’on observe dans les peintures des boîtes de momie dont
nous nous sommes occupés : 1° Le sarcophage quadrangulaire porte
aux quatre angles, sur le couvercle, l’image d’un épervier momifié.
suivis d’un des groupes qui désignent les quatre points cardinaux,
c’est-à-dire, du côté de la tête, à droite, l’occident, à gauche, le nord,
et du côté des pieds, à droite, l’orient, à gauche, le sud. Cette légende
se lit: h‘r qb n qb, etc., et veut dire : Celui qui est au-dessus de
l’angle, à l’angle occidental, méridional, etc. Ces quatre oiseaux
symboliques semblent être assimilés par l’orientation, aux quatre fils
d’Osiris ou génies funèbres, sous la protection desquels étaient placés
les quatre vases funéraires dits canopes. Ils sont appelés de môme
« ceux qui sont au-dessus des angles » dans la légende médiale du
sarcophage. On remarque aussi plusieurs formes de l’âme de la
défunte : l’oiseau à tête humaine, le vanneau, l’hirondelle, ainsi
crues du texte :
orné du symbole Menât et accompagné des signes
(1) Diodore de Sicile, I. 80, traduction de M. Ferd, Hoefer.
REVUE ARCHÉOLOGIQUE.
traduisant les nouveaux fragments de la grande inscription numé-
rique de Tou trois III, n’a pas hésité à rendre les expressions un peu
mots : « La fille du chef pour mettre en son harem. » Cela donnerait
un exemple encore antérieur de celte polygamie qui, d’ailleurs, mê-
lait pas le privilège exclusif des rois.
Diodore de Sicile nous l’apprend en effet: « Chez les Égyptiens.
« dit cet historien, les prêtres n’épousent qu’une seule femme, mais
« les autres citoyens peuvent en choisir autant qu’ils veulent. Les
« parents sont obligés de nourrir tous leurs enfants, afin d’augmenter
« la population qui est regardée comme contribuant le plus à la
« prospérité de l’État. Aucun enfant n’est réputé illégitime, lors
« même qu’il est né d’une mère esclave, car, selon la croyance
« commune, le père est l’auteur unique de la naissance de l’enfant,
« auquel la mère n’a fourni que la nourriture et la demeure (1). »
Ce texte nous explique aussi comment la fille de la grande favorite
du roi porte le litre des princesses du sang et comment dans les
listes dont je viens de parler tous les enfants nommés reçoivent
également la qualification des princes royaux, car aucune raison
ne pouvait faire considérer leur naissance comme illégitime.
En terminant ces lignes, je signalerai seulement les particularités
suivantes, qu’on observe dans les peintures des boîtes de momie dont
nous nous sommes occupés : 1° Le sarcophage quadrangulaire porte
aux quatre angles, sur le couvercle, l’image d’un épervier momifié.
suivis d’un des groupes qui désignent les quatre points cardinaux,
c’est-à-dire, du côté de la tête, à droite, l’occident, à gauche, le nord,
et du côté des pieds, à droite, l’orient, à gauche, le sud. Cette légende
se lit: h‘r qb n qb, etc., et veut dire : Celui qui est au-dessus de
l’angle, à l’angle occidental, méridional, etc. Ces quatre oiseaux
symboliques semblent être assimilés par l’orientation, aux quatre fils
d’Osiris ou génies funèbres, sous la protection desquels étaient placés
les quatre vases funéraires dits canopes. Ils sont appelés de môme
« ceux qui sont au-dessus des angles » dans la légende médiale du
sarcophage. On remarque aussi plusieurs formes de l’âme de la
défunte : l’oiseau à tête humaine, le vanneau, l’hirondelle, ainsi
crues du texte :
orné du symbole Menât et accompagné des signes
(1) Diodore de Sicile, I. 80, traduction de M. Ferd, Hoefer.