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Revue archéologique — 8.1863

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Foucart, Paul François: Le temple d'Apollon à Delphes
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https://doi.org/10.11588/diglit.22428#0062

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58

REVUE ARCHÉOLOGIQUE.

line base et un nombre de cannelures presque double du nombre
ordinaire. Ce monument n’est pas une exception, car nous avons
trouvé tout près de là trois autres tambours, ayant aussi quarante-
quatre cannelures doriques, mais d’un diamètre beaucoup plus petit,
et par conséquent appartenant à d’autres colonnes du même genre
que celle des Naxiens. Le fût de cette dernière est évidé dans la par-
tie inférieure. Etait-ce pour recouvrir une offrande précieuse, pour
cacher un trésor? C’est l’idée constante de tous les Grecs, ce fut la
première qui vint à nos ouvriers, et ils s’empressèrent de chercher.
Mais d’autres pillards les avaient devancés, il y a je ne sais combien
de siècles, et, guidés par le même espoir d’un trésor caché, ils
avaient pratiqué une ouverture dans le bas de la colonne. Le chapi-
teau n’a pas été retrouvé; les deux moitiés d’un chapiteau ionique
(voir la planche), d’un beau travail, qui étaient voisines de la co-
lonne, sont d’une dimension trop grande pour qu’on puisse songer à
les lui attribuer.

Non loin de la colonne des Naxiens, mais plus près du mur, était
un sphinx, ou plutôt les débris d’un sphinx en marbre blanc, le corps
moins la tête et le train de derrière, les ailes brisées en plusieurs
morceaux, mais qu’on peut rajuster et rétablir au complet (voir la
planche). Tout mutilé qu’il est, il permet de voir de quelle ma-
nière les artistes grecs avaient représenté ces êtres fabuleux et fondu
les divers membres dont leur imagination les avait composés. 11 n’est
pas accroupi comme les sphinx égyptiens, mais à moitié debout; les
jambes sont brisées, mais ce qui reste de la partie supérieure suffit
pour indiquer la position. Le corps est celui d’un lion, d’un travail
assez vigoureux. Les ailes sont celles de l’aigle, mais elles ne sont ni
étendues, ni repliées; elles se recourbent en avant, et en rajustant
les divers morceaux on voit que leurs pointes revenaient jusque der-
rière la têie; la régularité symétrique des plumes rappelle les ailes
des taureaux assyriens de Khorsabad. La poitrine présente encore
une différence avec les sphinx égyptiens; ce n’est pas celle d’une
femme, mais celle de l’aigle, et les plumes sont disposées avec
la même symétrie qu’aux ailes. La tête a disparu, mais le bas
des boucles qui tombaient sur le cou et les épaules, montre avec
évidence que c’était une tète de femme. C’est, avec quelques diffé-
rences légères, le type et la pose que l’on voit sur les monnaies de
Ghios.

Sans aucun doute, ce sphinx était placé sur la terrasse supérieure
d’où il a été précipité. Peut-être même avait-il remplacé, à l’angle
du temple, le griffon ou la chimère qu’on y représentait ordinaire-
 
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