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Revue archéologique — 8.1863

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Foucart, Paul François: Le temple d'Apollon à Delphes
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https://doi.org/10.11588/diglit.22428#0064

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60 REVUE ARCHÉOLOGIQUE.

Où placer ces deux temples que Pausanias n’a pas rencontrés sur
son chemin? Il me semble facile de le faire, en interprétant ce pas-
sage de Plutarque. Les promeneurs, tout en causant, ont tourné à
l’angle sud-est du temple (TrEpisXQoVrsç) et sont venus s’asseoir sur les
degrés du midi. C’est précisément un de ces degrés que l’on voit
encore sur la place publique. Dans cette position, et regardant de
haut en bas (si l’on veut tenir compte de la préposition qui entre dans
le mot <CTo6XE7tovT£ç), ils ont sous les yeuxl’hiôron de la Terre et celui
des Nymphes. Or, de celte place on ne peut voir que les terrasses
situées au-dessous du temple; la première et celle qui frappe le plus les
yeux, est celle où nous avons fait fouiller. Je ne comprends donc pas
comment Ulrich a pu placer l’hiéron des Nymphes près de la fon-
taine Cassotis. Cette fontaine est située non pas au sud, mais au nord
du temple, et si l’on s’assied sur les degrés du sud, comme Plu-
tarque le dit d’une façon fort claire, il est matériellement impos-
sible de l’apercevoir. Ce qui l’a sans doute trompé, c’est l’expression
àvativoy] tou vapaxoç, par laquelle il a entendu la fontaine Cassotis.
Mais ce détail même vient confirmer et préciser l’explication que je
propose. Il aurait été singulier d’employer ces mots au lieu des termes
ordinaires xpvjvvj, et l’on ne comprendrait pas l’emploi de cette

bizarre périphrase pour désigner la fontaine Cassotis. Il faut donc
chercher un autre sens dans une traduction plus littérale et rendre
àvam/ov]' par soupirail; celte expression s’appliquerait très-bien à un
courant d’eau qui s’est enfoncé sous terre et qui reparaît. Il y a là
un rapport évident avec le passage où Pausanias dit que l’eau de
Cassotis passe sous terre et traverse l’adyton ; le soupirail dont parle
Plutarque est celui par lequel elle s’échappait. Or, dans le mur pélas-
gique, précisément dans la direction de la fontaine Cassotis, est pra-
tiqué un trou par lequel l’eau a coulé pendant longtemps, car elle a
déposé sur le mur une croûte épaisse 0. Ce conduit est maintenant
obstrué, et l’eau, obligée de se frayer un autre passage, sort au pied
du mur dn péribole. Je ne doute donc pas qu’il ne faille regarder cette
ouverture comme le soupirail dont parle Plutarque. Par suite, c’est
là qu’il faut placer la chapelle des Muses. Cette position s’accorde
très-bien avec ce que dit l’un des interlocuteurs, que les Muses sont
placées près du sanctuaire où se rendent les oracles (7rap£opoù; tyL
pavTixvb), car elle est immédiatement au-dessous de l’adyton.

Le temple de la Terre était situé sur la même terrasse et voisin de
la chapelle des Muses cpuXaxaç 7rapà to vaaa xoù to ty^ P/jçtEpov. La place
exacte de ce monument doit être la maison de Franco qui occupe la
partie orientale de cette terrasse. Le propriétaire m’affirma qu’en
 
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