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Planche quatrième. — IdApparition de S. Gervais et de
S. Proiais. Grisaille sur verre du Musée des Monu-
mens français ; d’après Le Sueur.
La peinture sur verre est très-anciennement connue en
France. Nos peintres verriers, ou vitriers, comme on les
nommait autrefois, ont précédé tous les artistes étrangers
qui se sont adonnés à ce genre de travail longtemps recher-
ché, et auquel on devrait rendre son premier éclat. Rien
ne convenait mieux aux églises que ces vitres coloriées qui
répandaient un jour mystérieux dans l’enceinte consacrée
aux cérémonies religieuses ; et c’est une munificence bien
entendue qui, même dans les temps de barbarie, avait
procuré aux meilleurs peintres l’occasion de représenter
sur ces vitres des sujets de piété. Les plus anciens vitraux
étaient ceux de l’église S. Denis : l’abbé Suger, qui sut être
à la fois un ministre économe et un prélat magnifique, les
avait fait poser en n5o. On n’a pas conservé le nom des
peintres qu’il employa. Depuis ce temps, on vit en France
leaucoup de peintures semblables qui méritaient d’attirer
l’attention des connaisseurs, et dont quelques-unes étaient
admirées de Le Brun. Deux artistes français , maître
Claude et frère Guillaume, tousz deux moines de Marseille,
ont enrichi le Vatican de beaucoup de productions de ce
genre, sous le pontificat.de JulesII. Jean Cousin est le
plus célèbre des peintres verriers, et les vitraux qu’il a
peints pour la chapelle de Vincennes sont les plus beaux
qui existent. On lui doit aussi une partie de ceux de S.
Gervais à Paris. On voyait dans cette église qui possédait
autrefois plusieurs chef-d’œuvres de Bourdon, de Champa-
Planche quatrième. — IdApparition de S. Gervais et de
S. Proiais. Grisaille sur verre du Musée des Monu-
mens français ; d’après Le Sueur.
La peinture sur verre est très-anciennement connue en
France. Nos peintres verriers, ou vitriers, comme on les
nommait autrefois, ont précédé tous les artistes étrangers
qui se sont adonnés à ce genre de travail longtemps recher-
ché, et auquel on devrait rendre son premier éclat. Rien
ne convenait mieux aux églises que ces vitres coloriées qui
répandaient un jour mystérieux dans l’enceinte consacrée
aux cérémonies religieuses ; et c’est une munificence bien
entendue qui, même dans les temps de barbarie, avait
procuré aux meilleurs peintres l’occasion de représenter
sur ces vitres des sujets de piété. Les plus anciens vitraux
étaient ceux de l’église S. Denis : l’abbé Suger, qui sut être
à la fois un ministre économe et un prélat magnifique, les
avait fait poser en n5o. On n’a pas conservé le nom des
peintres qu’il employa. Depuis ce temps, on vit en France
leaucoup de peintures semblables qui méritaient d’attirer
l’attention des connaisseurs, et dont quelques-unes étaient
admirées de Le Brun. Deux artistes français , maître
Claude et frère Guillaume, tousz deux moines de Marseille,
ont enrichi le Vatican de beaucoup de productions de ce
genre, sous le pontificat.de JulesII. Jean Cousin est le
plus célèbre des peintres verriers, et les vitraux qu’il a
peints pour la chapelle de Vincennes sont les plus beaux
qui existent. On lui doit aussi une partie de ceux de S.
Gervais à Paris. On voyait dans cette église qui possédait
autrefois plusieurs chef-d’œuvres de Bourdon, de Champa-