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Planche vingt-troisième.— Jésus-Christ sur la croix
entre les Carrons. Tableau de la galerie du Musée ;
par Bertholet Flemaël.
Le Chanoine à genoux au pied de la croix est sans
doute le Donataire de ce tableau, qui vient de la ville
d’Huy près de Liège. Les figures sont de petite proportion;
le dessin en est soigné ; les expressions sont vraies, et les
draperies de la Vierge ajustées avec goût. Les figures
des deux Larrons surtout sont touchées avec sentiment ;
celle du Christ est un peu grêle. L’effet général du tableau
est vigoureux, mais on y trouve un peu de sécheresse, et
le peintre a négligé la perspective aérienne.
Bertholet Flemaël,. l’un des peintres les plus estimés
de la Flandre, naquit à Liège en 1614. Ses parens , quoi-
que peu fortunés, soignèrent son éducation et secondèrent
le goût qu’il avait pour les arts. Il étudia la musique,
mais il s’attacha plus particulièrement à la peintufe.
Gérard Douffleit fut son maître, et le mit bientôt en état
de se rendre à Rome où Bertholet trouva des protecteurs
et des amis. Il était jeune, aimable, enjoué; les plaisirs
vinrent le chercher, il s y livra sans négliger ses études,
et en peu de temps il acquit une célébrité qui engagea
le Grand-Duc à l’appeler à Florence. Il produisit dans
cette ville un grand nombre d’ouvrages qui mirent le
comble à sa réputation..La France le posséda aussi quel-
que temps, et il reçut à Paris les plus grandes marques
de considération. Le chancelier Séguier, protecteur des
arts,ne négligea rien pour l’attacher à la Cour; mais Fle-
maël voulut revoir son pays, et ses compatriotes l’accueil-
lirent comme un homme qui leur faisait le plus grand-,
ix
Planche vingt-troisième.— Jésus-Christ sur la croix
entre les Carrons. Tableau de la galerie du Musée ;
par Bertholet Flemaël.
Le Chanoine à genoux au pied de la croix est sans
doute le Donataire de ce tableau, qui vient de la ville
d’Huy près de Liège. Les figures sont de petite proportion;
le dessin en est soigné ; les expressions sont vraies, et les
draperies de la Vierge ajustées avec goût. Les figures
des deux Larrons surtout sont touchées avec sentiment ;
celle du Christ est un peu grêle. L’effet général du tableau
est vigoureux, mais on y trouve un peu de sécheresse, et
le peintre a négligé la perspective aérienne.
Bertholet Flemaël,. l’un des peintres les plus estimés
de la Flandre, naquit à Liège en 1614. Ses parens , quoi-
que peu fortunés, soignèrent son éducation et secondèrent
le goût qu’il avait pour les arts. Il étudia la musique,
mais il s’attacha plus particulièrement à la peintufe.
Gérard Douffleit fut son maître, et le mit bientôt en état
de se rendre à Rome où Bertholet trouva des protecteurs
et des amis. Il était jeune, aimable, enjoué; les plaisirs
vinrent le chercher, il s y livra sans négliger ses études,
et en peu de temps il acquit une célébrité qui engagea
le Grand-Duc à l’appeler à Florence. Il produisit dans
cette ville un grand nombre d’ouvrages qui mirent le
comble à sa réputation..La France le posséda aussi quel-
que temps, et il reçut à Paris les plus grandes marques
de considération. Le chancelier Séguier, protecteur des
arts,ne négligea rien pour l’attacher à la Cour; mais Fle-
maël voulut revoir son pays, et ses compatriotes l’accueil-
lirent comme un homme qui leur faisait le plus grand-,
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