( 149 )
Planche soixante-onzième. — Un des quatre Elémens.
Tableau de la galerie du Musée j par Louis Carache.
Une Femme, assise sur des nuages, tient de la main
gauche une couronne de laurier ; de la droite elle arrête
un Zéphyr couronné de fleurs.
Dans les Catalogues anciens et nouveaux, ce tableau
est indiqué comme représentant la Terre. Il est un des
quatre que les Caraches peignirent pour la galerie de
Modène (*). L'Eau est figurée par une Galatée flottant
sur les ondes, et le Feu par un Pluton appuyé sur Cer-
bère. Vénus et F Amour composent l’allégorie du troi-
sième ; mais ces deux Divinités ne peuvent désigner
l’Air, comme on a été induit à le dire d’après les Livrets
et les Auteurs qui ont parlé de ces Elémens. Il est plus
vraisemblable que Vénus et l’Amour sont l’allégorie de
la Terrej ce qui aurait plus de rapport avec les idées my-
thologiques et même avec l’ancienne physique qui, sans
remonter aux causes, voyait toute la puissance productive
dans l’élément terrestre. Vénus et la pomme d’or qu’elle
tient rappellent à la fois l’harmonie et la discorde, les
amours et les haines qui exercent alternativement leur
empire sur le monde. En adoptant cette explication, le
sujet du tableau dont on rend compte aujourd’hui cesse
d etre obscur. On voulait qu’il représentât Flore arrê-
tant Zéphyre, et qu’il désignât la terre; en admettant
ce sens comme le véritable , l’allégorie serait inintel-
ligible, et en effet elle a paru telle aux Ecrivains qui
(*) Les trois autres morceaux font partie du sixième volume de
cet ouvrage, pages 29,37 et 109.
36
Planche soixante-onzième. — Un des quatre Elémens.
Tableau de la galerie du Musée j par Louis Carache.
Une Femme, assise sur des nuages, tient de la main
gauche une couronne de laurier ; de la droite elle arrête
un Zéphyr couronné de fleurs.
Dans les Catalogues anciens et nouveaux, ce tableau
est indiqué comme représentant la Terre. Il est un des
quatre que les Caraches peignirent pour la galerie de
Modène (*). L'Eau est figurée par une Galatée flottant
sur les ondes, et le Feu par un Pluton appuyé sur Cer-
bère. Vénus et F Amour composent l’allégorie du troi-
sième ; mais ces deux Divinités ne peuvent désigner
l’Air, comme on a été induit à le dire d’après les Livrets
et les Auteurs qui ont parlé de ces Elémens. Il est plus
vraisemblable que Vénus et l’Amour sont l’allégorie de
la Terrej ce qui aurait plus de rapport avec les idées my-
thologiques et même avec l’ancienne physique qui, sans
remonter aux causes, voyait toute la puissance productive
dans l’élément terrestre. Vénus et la pomme d’or qu’elle
tient rappellent à la fois l’harmonie et la discorde, les
amours et les haines qui exercent alternativement leur
empire sur le monde. En adoptant cette explication, le
sujet du tableau dont on rend compte aujourd’hui cesse
d etre obscur. On voulait qu’il représentât Flore arrê-
tant Zéphyre, et qu’il désignât la terre; en admettant
ce sens comme le véritable , l’allégorie serait inintel-
ligible, et en effet elle a paru telle aux Ecrivains qui
(*) Les trois autres morceaux font partie du sixième volume de
cet ouvrage, pages 29,37 et 109.
36