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https://doi.org/10.11588/diglit.68672#0053
( 27 )
Planche dixième.—.Le Baptême de J. C. Tableau de la
galerie du Musée;par Louis Caraclie.
Par l’étude des grands maîtres qui l’avaient précédé,
Louis Carache épura son goût, ennoblit ses idées, et se
forma une manière particulière qui influa sur toute son
école. Raynolds, un des hommes qui ont écrit le plus
judicieusement sur la peinture, donne les plus grands
éloges à ce Peintre ; mais il se serait bien gardé de mettre
le Baptême de J. C. au rang des ouvrages de Louis
Carache qu'il recommande aux élèves d’étudier avec
attention. Ce n’est pas que ce tableau n’offre des beau-
tés ; mais il pèche par le style. La figure de S. Jean est
dépourvue de noblesse; elle est même d’un caractère
trivial. Celle du Christ est d’un mauvais dessin; les
mains surtout sont très-incorrectes. On reconnaît le ta-
lent du maître dans les airs de têtes des deux Anges ;
le trait de ces têtes est heureux et d’un meilleur style;
mais on croirait que les quatre petites figures du fond
sont d’un peintre flamand, car elles rappellent par leur
tournure les personnages grotesques que Téniers a repré-
sentés.
La manière franche et large dont plusieurs parties de
ce tableau sont exécutées, peut seule faire oublier les
négligences qu’on y remarque. Le ton des chairs est un
peu lourd; mais l’effèt général est assez vigoureux et
ne manque pas d’harmonie.
Les figures sont d’une proportion un peu plus forte
que demi-nature.
On ne peut guères déterminer à quelle époque Louis
Carache produisit cet ouvrage ; ce n’est assurément pas
dans sa jeunesse, lorsque le Tintoret lui conseillait de
Planche dixième.—.Le Baptême de J. C. Tableau de la
galerie du Musée;par Louis Caraclie.
Par l’étude des grands maîtres qui l’avaient précédé,
Louis Carache épura son goût, ennoblit ses idées, et se
forma une manière particulière qui influa sur toute son
école. Raynolds, un des hommes qui ont écrit le plus
judicieusement sur la peinture, donne les plus grands
éloges à ce Peintre ; mais il se serait bien gardé de mettre
le Baptême de J. C. au rang des ouvrages de Louis
Carache qu'il recommande aux élèves d’étudier avec
attention. Ce n’est pas que ce tableau n’offre des beau-
tés ; mais il pèche par le style. La figure de S. Jean est
dépourvue de noblesse; elle est même d’un caractère
trivial. Celle du Christ est d’un mauvais dessin; les
mains surtout sont très-incorrectes. On reconnaît le ta-
lent du maître dans les airs de têtes des deux Anges ;
le trait de ces têtes est heureux et d’un meilleur style;
mais on croirait que les quatre petites figures du fond
sont d’un peintre flamand, car elles rappellent par leur
tournure les personnages grotesques que Téniers a repré-
sentés.
La manière franche et large dont plusieurs parties de
ce tableau sont exécutées, peut seule faire oublier les
négligences qu’on y remarque. Le ton des chairs est un
peu lourd; mais l’effèt général est assez vigoureux et
ne manque pas d’harmonie.
Les figures sont d’une proportion un peu plus forte
que demi-nature.
On ne peut guères déterminer à quelle époque Louis
Carache produisit cet ouvrage ; ce n’est assurément pas
dans sa jeunesse, lorsque le Tintoret lui conseillait de