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Planche vingt-cinquième. — (Œdipe à Colonne ; par M.
Peyron.
L’histoire d’Œdipe est une source inépuisable de sujets
intéressans pour les poètes et pour les artistes. Les crimes
involontaires de ce malheureux roi de Thèbes, lès persé-
cutions que ses fils lui firent éprouver, l’amour filial d’An-
tigone, tout a concouru à le rendre le héros d’un nombre
infini de scènes tragiques. C’est surtout dans Sophocle que
l’on cherche les détails qui lui sont relatifs ; et l’on ne s’ar-
rête pas à ce qu’en ont dit Homère et Pausanias. Selon ce
dernier, Œdipe fut en effet exposé sûr le Çithéron par
Laïus son père à qui un Oracle avait annoncé qu’il devait
périr par la main de son fils, et que ce fils épouserait Jo-
caste, sa propre mère. Recueilli sur le Çithéron par un
Berger qui le porta à la cour de Corinthe, Œdipe y passa
pour le fils du roi qui l’adopta. Mais sur un oracle qui lui
fit connaître qu’il devait être un jour parricide et inces-
tueux, il s’éloigna de ceux qu’il croyait être ses parens, et
dans ses voyages ayant rencontré Laïus, il prit querelle
avec lui et le tua. Quelque temps après il se rendit à Thè-
bes, devina l’énigme du Sphinx, et épousa Jocasle. Selon
Pausanias, peu de jours après ce funeste hymen, Jocaste
ayant reconnu son fils dans son époux, se donna la mort,et
Œdipe n’en resta pas moins tranquille possesseur du trône
de Thèbes. Il épousa même en secondes noces Euryganée,
en eut quatre enfans et finit ses jours dans sa patrie. Cepen-
dant , puisqu’on montrait son tombeau à Athènes, il faut
croire que la tradition qui veut qu’Œdipe, aveugle et
errant, se soit retiré dans l’Attique, était plus accréditée
que celle que Pausanias rapporte ; et cela devait être chez
un peuple ami du merveilleux, qui d’ailleurs avait cru
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Planche vingt-cinquième. — (Œdipe à Colonne ; par M.
Peyron.
L’histoire d’Œdipe est une source inépuisable de sujets
intéressans pour les poètes et pour les artistes. Les crimes
involontaires de ce malheureux roi de Thèbes, lès persé-
cutions que ses fils lui firent éprouver, l’amour filial d’An-
tigone, tout a concouru à le rendre le héros d’un nombre
infini de scènes tragiques. C’est surtout dans Sophocle que
l’on cherche les détails qui lui sont relatifs ; et l’on ne s’ar-
rête pas à ce qu’en ont dit Homère et Pausanias. Selon ce
dernier, Œdipe fut en effet exposé sûr le Çithéron par
Laïus son père à qui un Oracle avait annoncé qu’il devait
périr par la main de son fils, et que ce fils épouserait Jo-
caste, sa propre mère. Recueilli sur le Çithéron par un
Berger qui le porta à la cour de Corinthe, Œdipe y passa
pour le fils du roi qui l’adopta. Mais sur un oracle qui lui
fit connaître qu’il devait être un jour parricide et inces-
tueux, il s’éloigna de ceux qu’il croyait être ses parens, et
dans ses voyages ayant rencontré Laïus, il prit querelle
avec lui et le tua. Quelque temps après il se rendit à Thè-
bes, devina l’énigme du Sphinx, et épousa Jocasle. Selon
Pausanias, peu de jours après ce funeste hymen, Jocaste
ayant reconnu son fils dans son époux, se donna la mort,et
Œdipe n’en resta pas moins tranquille possesseur du trône
de Thèbes. Il épousa même en secondes noces Euryganée,
en eut quatre enfans et finit ses jours dans sa patrie. Cepen-
dant , puisqu’on montrait son tombeau à Athènes, il faut
croire que la tradition qui veut qu’Œdipe, aveugle et
errant, se soit retiré dans l’Attique, était plus accréditée
que celle que Pausanias rapporte ; et cela devait être chez
un peuple ami du merveilleux, qui d’ailleurs avait cru
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