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https://doi.org/10.11588/diglit.68672#0041
(21 )
Planche septième. — S. Julien VHospitalier. Tableau de
la galerie du Musée ; par Cristofano Allori.
L’histoire de S. Julien a quelque rapport avec celle
d’Œdipe : tous deux furent victimes de la fatalité, et
commirent dés crimes qu’ils avaient cherché à fuir. Julien
était jeune encore, lorsqu’une prédiction miraculeuse lui
révéla qu’il devait un jour faire périr son père et sa mère:
pour éviter de commettre un semblable forfait , il quitta
sa patrie, et alla s’établir dans un pays éloigné où il se
maria. Sa femme ignorant le sort dont il était menacé, vou-
lut faire venir les parens de son mari auprès d’elle, et lui
cacha son dessein. Un jour qu’il rentrait dans sa maison,
il trouva couché dans son lit un homme et une femme
qu’il ne se donna pas le temps de reconnaître ; jaloux et
furieux, il croit surprendre sa femme en adultère, et
perce de coups d’épée les auteurs de ses jours: ils étaient
arrivés pendant son absence, et sa femme, pour les rece-
voir plus honorablement, les avait fait coucher dans son
propre lit. Julien expia par une longue pénitence ce crime
involontaire : ce fut surtout en prenant soin des pauvres
qu’il crut parvenir à apaiset le ciel. Il s’était réfugié avec
sa femme dans un hospice qu’il avait fondé sur le bord
d’un fleuve dont le passage était dangereux : une nuit il fut
réveillé par les cris d’un infortuné qui, nu et couvert de
lèpre, lui demandait l’hospitalité. Julien le reçut dans sa
maison, et le froid étant rude, il le fit mettre dans son lit
pour le réchauffer ; à peine le Lépreux était-il couché qu’il
parut rayonnant de lumière aux yeux de l’homme bien-
faisant qui l’avait accueilli, lui annonça que son crime
était expié, et disparut.
i3. 4
Planche septième. — S. Julien VHospitalier. Tableau de
la galerie du Musée ; par Cristofano Allori.
L’histoire de S. Julien a quelque rapport avec celle
d’Œdipe : tous deux furent victimes de la fatalité, et
commirent dés crimes qu’ils avaient cherché à fuir. Julien
était jeune encore, lorsqu’une prédiction miraculeuse lui
révéla qu’il devait un jour faire périr son père et sa mère:
pour éviter de commettre un semblable forfait , il quitta
sa patrie, et alla s’établir dans un pays éloigné où il se
maria. Sa femme ignorant le sort dont il était menacé, vou-
lut faire venir les parens de son mari auprès d’elle, et lui
cacha son dessein. Un jour qu’il rentrait dans sa maison,
il trouva couché dans son lit un homme et une femme
qu’il ne se donna pas le temps de reconnaître ; jaloux et
furieux, il croit surprendre sa femme en adultère, et
perce de coups d’épée les auteurs de ses jours: ils étaient
arrivés pendant son absence, et sa femme, pour les rece-
voir plus honorablement, les avait fait coucher dans son
propre lit. Julien expia par une longue pénitence ce crime
involontaire : ce fut surtout en prenant soin des pauvres
qu’il crut parvenir à apaiset le ciel. Il s’était réfugié avec
sa femme dans un hospice qu’il avait fondé sur le bord
d’un fleuve dont le passage était dangereux : une nuit il fut
réveillé par les cris d’un infortuné qui, nu et couvert de
lèpre, lui demandait l’hospitalité. Julien le reçut dans sa
maison, et le froid étant rude, il le fit mettre dans son lit
pour le réchauffer ; à peine le Lépreux était-il couché qu’il
parut rayonnant de lumière aux yeux de l’homme bien-
faisant qui l’avait accueilli, lui annonça que son crime
était expié, et disparut.
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