Annales du Musée et de l'Ecole Moderne des Beaux-Arts (13.1807) [Cicognara, 3401-13]

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planche quarante-huitième. — Une Halte de Bohémiens.
Tableau de la galerie du Musée; par S. Bourdon.
Bourdon était d’un caractère inconstant ; il en a laissé la
preuve jusques dans ses ouvrages. Il essaya de toutes les
manières, il tenta tous les genres. Dans l’Histoire, il imita
le Caravage, le Titien, Paul Véronèse, le Poussin et beau-
coup d’autres ; dans le Paysage, il chercha Claude Lor-
rain , le Benedette, Salvator Posa. Il fit aussi des Bambo-
chades, et se montra alors le digne rival des Laar, des
Van Ostade. On ne doit pourtant pas croire qu’il n’ait pas
un talent original ; il a un cachet particulier, quand il le
veut, et dans le Paysage, il est même un modèle excellent.
Ce tableau, qui représente une Halte de Bohémiens,
dont l’un tire les cartes à quelques voyageurs qui l’entou-
rent, rappelle les diverses compositions des grotesques
Flamands. Un effet vigoureux, une touche très-spiri-
tuelle, beaucoup de naturel dans les expressions, de vérité
dans les détails, donnent un grand prix à cette produc-
tion d’un talent heureux qui se joua de toutes les diffi-
cultés d’un art dont l’étude l’avait peu captivé.
Les figures de ce tableau ont environ 9 pouces de pro-
portion.