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https://doi.org/10.11588/diglit.68672#0241
planche cinquante - septième. — Pyrrhus à la, cour de
Glaucias ; par M. Vincent.
Peu de princes ont eu une existence aussi agitée que
Pyrrhus, roi d’Epire, le second des grands capitaines de
l’antiquité qu’Annibal croyait devoir placer au dessus de
lui. Les Molosses s’étant révoltés contre Eacide, son père,
voulurent massacrer toute la famille royale : Pyrrhus était
encore au berceau ; quelques serviteurs fidèles parvinrent
à le soustraire aux meurtriers, et s’enfuirent chez les
Mégariens; mais, dans la route, ils furent sur le point
d’être atteints par les gens mis à leur poursuite ; enfin,
dit Plutarque : « s’estant sauvez et eschappez des mains
<< de ceulx qui les poursuivoient, ils feirent tant par
« leurs journées, qu’ils arrivèrent devers Glaucias, le
« roy d’Esclavonnie, lequel ils4rouvèrent en sa maison
« assis auprès de sa femme : si meirent l’enfant à terre
« au milieu de la place devant lui. Le roy demoura
« longuement pensif sans mot dire, consultant en soy
« mesme ce qu’il en devoit faire, pource qu’il redoubtoit
« Cassander, qui estoit mortel ennemy des Eacides. Et
c< ce pendant l’enfant Pyrrhus, se trainnant de lui mesme
« à quatre pieds, prit le bout de la robbe du roy avec
0 ses mains, et feit tant qu’il se leva sur ses pieds contre
« les genoux du roy : ce qui l’émeut à rire du commen-
ce cernent, et puis après à pitié, pource qu’il sembloit
« un suppliant qui se fust venu jetter entre ses bras en
« franchise. Les autres disent que ce ne fust pas à Glau-
« cias qu’il s’adressa, ains à l’autel des Dieux domes-
« tiques, au long duquel il s’éleva et l’embrassa de ses
« deux bras. Ce que Glaucias estimant estre fait par
c< expresse ordonnance divine ? consigna sur l’heure
Glaucias ; par M. Vincent.
Peu de princes ont eu une existence aussi agitée que
Pyrrhus, roi d’Epire, le second des grands capitaines de
l’antiquité qu’Annibal croyait devoir placer au dessus de
lui. Les Molosses s’étant révoltés contre Eacide, son père,
voulurent massacrer toute la famille royale : Pyrrhus était
encore au berceau ; quelques serviteurs fidèles parvinrent
à le soustraire aux meurtriers, et s’enfuirent chez les
Mégariens; mais, dans la route, ils furent sur le point
d’être atteints par les gens mis à leur poursuite ; enfin,
dit Plutarque : « s’estant sauvez et eschappez des mains
<< de ceulx qui les poursuivoient, ils feirent tant par
« leurs journées, qu’ils arrivèrent devers Glaucias, le
« roy d’Esclavonnie, lequel ils4rouvèrent en sa maison
« assis auprès de sa femme : si meirent l’enfant à terre
« au milieu de la place devant lui. Le roy demoura
« longuement pensif sans mot dire, consultant en soy
« mesme ce qu’il en devoit faire, pource qu’il redoubtoit
« Cassander, qui estoit mortel ennemy des Eacides. Et
c< ce pendant l’enfant Pyrrhus, se trainnant de lui mesme
« à quatre pieds, prit le bout de la robbe du roy avec
0 ses mains, et feit tant qu’il se leva sur ses pieds contre
« les genoux du roy : ce qui l’émeut à rire du commen-
ce cernent, et puis après à pitié, pource qu’il sembloit
« un suppliant qui se fust venu jetter entre ses bras en
« franchise. Les autres disent que ce ne fust pas à Glau-
« cias qu’il s’adressa, ains à l’autel des Dieux domes-
« tiques, au long duquel il s’éleva et l’embrassa de ses
« deux bras. Ce que Glaucias estimant estre fait par
c< expresse ordonnance divine ? consigna sur l’heure