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Annales du Musée et de l'Ecole Moderne des Beaux-Arts — 13.1807 [Cicognara, 3401-13]

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https://doi.org/10.11588/diglit.68672#0245

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Planche cinquante-huitième. — Jupiter foudroyant les
Crimes. 'Tableau de la galerie du Musée $ par Paul
Véronèse.
Le conseil des dix à Venise était une espèce de tribunal
inquisitorial qui avait la connaissance des crimes d’état.
Ses arrêts étaient sans appel. Le conseil des trois, qui
condamnait et frappait dans l’ombre les hommes dont les
projets pouvaient compromettre ou seulement inquiéter le
gouvernement de la république, soumettait au conseil des
dix les affaires sur lesquelles il n’avait pu décider ; mais
il y avait peu d’affaires de ce genre, ce second conseil étant
composé de manière à ne jamais trouver d’obstacles dans
ses décisions. D’ailleurs comme ce tribunal était secret,
l’homme innocent qui y avait comparu injustement, de-
venait pour ainsi dire coupable, et était presque toujours
traité comme tel. Quant au conseil des dix, le rebelle, le
faussaire, le dilapidateur, le traître avaient à redouter la
sévérité de ses arrêts et la promptitude avec laquelle ils
étaient exécutés. Des satellites cachés savaient toujours
atteindre celui qui tentait d’éviter sa condamnation, du
moins tant qu’il était sur le territoire vénitien.
Paul Véronèse, chargé de décorer le plafond de la salle
où ce conseil redoutable tenait ses séances, sut en caracté-
riser la puissance par une allégorie fort simple.
Jupiter,armé de la foudre et précédé d’un Génie ailé
qui porte le livre des arrêts du conseil des dix, foudroyé
les Crimes qui tombent épouvantés dans le fond des
abymes.
On prétend que Paul Véronèse exécuta ce morceau
après avoir vu les chef-d’œuvres de Rome, et qu’il voulut
 
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