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Planche trente - troisième. — Le Curé Arlotto et les
Chasseurs. Tableau de la galerie du Musée ; par Jean
de Saint-Jean.
le curé Arlotto est un personnage plaisant qui n’est
connu que des Italiens. On a recueilli ses Facéties sous le
titre de Facezie del piovano Arlotto. C’est dans ce livre,
absolument ignoré en France et presque oublié en Italie,
qu’il faut chercher l’explication du sujet de ce tableau.
Des Hobereaux, après une partie de chasse, étant
venus se loger chez le joyeux Arlotto, mirent pendant
plusieurs jours sa table et sa cave à contribution, sans
lui offrir aucune pièce de leur gibier. Obligés de retour-
ner à Florence, ils se promirent bien de revenir voir le
bon Curé, et lui laissèrent même la garde de leurs chiens
qui étaient au nombre de 16. Arlotto conçut l’idée de se
venger : il faisait présenter des alimens à la meute qu’on
l’avait chargé de nourrir ; et, lorsque les chiens voulaient
s’en saisir, on leur appliquait de grands coups de fouet. Ce
manège, recommencé plusieurs fois, fit maigrir les pau-
vres animaux auxquels on ne pouvait plus présenter de
pain sans leur faire prendre la fuite. Quand les Chasseurs
revinrent chez Arlotto, ils se plaignirent de l’extrême
maigreur de leurs chiens ; mais le Curé malin les assura
qu’ils n’avaient jamais voulu manger. Des Chasseurs
jetèrent aussitôt du pain à la meute affamée, et furent bien
surpris de voir les chiens s’échapper au plus vite. Arlotto
était connu pour ses tours plaisans ; ils pensèrent que c’en
était un nouveau de sa façon, et délogèrent de chez lui.
Dans ce tableau, dont les figures sont de grandeur natu-
relle, Arlotto est assis auprès d’une table, et médite aveç
son Cuisinier le moyen de tirer vengeance des Chasseurs.
i3. 17
Planche trente - troisième. — Le Curé Arlotto et les
Chasseurs. Tableau de la galerie du Musée ; par Jean
de Saint-Jean.
le curé Arlotto est un personnage plaisant qui n’est
connu que des Italiens. On a recueilli ses Facéties sous le
titre de Facezie del piovano Arlotto. C’est dans ce livre,
absolument ignoré en France et presque oublié en Italie,
qu’il faut chercher l’explication du sujet de ce tableau.
Des Hobereaux, après une partie de chasse, étant
venus se loger chez le joyeux Arlotto, mirent pendant
plusieurs jours sa table et sa cave à contribution, sans
lui offrir aucune pièce de leur gibier. Obligés de retour-
ner à Florence, ils se promirent bien de revenir voir le
bon Curé, et lui laissèrent même la garde de leurs chiens
qui étaient au nombre de 16. Arlotto conçut l’idée de se
venger : il faisait présenter des alimens à la meute qu’on
l’avait chargé de nourrir ; et, lorsque les chiens voulaient
s’en saisir, on leur appliquait de grands coups de fouet. Ce
manège, recommencé plusieurs fois, fit maigrir les pau-
vres animaux auxquels on ne pouvait plus présenter de
pain sans leur faire prendre la fuite. Quand les Chasseurs
revinrent chez Arlotto, ils se plaignirent de l’extrême
maigreur de leurs chiens ; mais le Curé malin les assura
qu’ils n’avaient jamais voulu manger. Des Chasseurs
jetèrent aussitôt du pain à la meute affamée, et furent bien
surpris de voir les chiens s’échapper au plus vite. Arlotto
était connu pour ses tours plaisans ; ils pensèrent que c’en
était un nouveau de sa façon, et délogèrent de chez lui.
Dans ce tableau, dont les figures sont de grandeur natu-
relle, Arlotto est assis auprès d’une table, et médite aveç
son Cuisinier le moyen de tirer vengeance des Chasseurs.
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