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Planche trente-cinquième. — L,a Cène. Tableau de la
galerie du Musée; par F. Porbus le fils.
Ce tableau, le chef-d’œuvre de François Porbus, et
l’une des plus belles productions de l’école flamande, était
autrefois placé sur le maître-autel de l’église de S. Leu à
Paris. Lorsque le Poussin étudiait dans cette ville où de son
temps les bons originaux étaient rares, il regardait tou jours
ee tableau avec une nouvelle admiration, et ne pouvait se
lasser d’en vanter l’ordonnance et l’effet. Sous ces rapports,
l’ouvrage ne peut mériter que des éloges. Le coloris en
est chaud et vigoureux,et l’œil est charmé par l’harmonie
générale qui y règne. Cependant le fond a repoussé. Quant
à l’ordonnance, elle est noble et sage; ce que laissent
trop souvent desirer les tableaux flamands. Celui-ci est
peint avec une grande force de pinceau et la touche en
est moelleuse; Le dessin est la partie la plus faible de ce
bel ouvrage; Les mains sont presque toutes incorrectes,
et le caractère des figures est commun. Cet ouvrage,
qui séduit par la vigueur et la fierté de l’effet, perd un
peu à l’examen des détails, mais seulement sons le rap-
port du dessin. Il est vraisemblable que lorsque le Poussin
revint à Paris, après avoir parcouru l’Italie et visité les
chef-d’œuvres des grands maîtres, il n’eut plus la même
admiration pour le talent de Porbus ; mais ce qu’on doit
dire à l’avantage de ce Peintre flamand, c’est que n’ayant
pas eu sous les yeux les modèles qui épurèrent le goût du
Poussin, il est étonnant qu’il soit parvenu, à produire un
ouvrage qui réunisse autant de beautés.
Les figures sont de grandeur naturelle.
Planche trente-cinquième. — L,a Cène. Tableau de la
galerie du Musée; par F. Porbus le fils.
Ce tableau, le chef-d’œuvre de François Porbus, et
l’une des plus belles productions de l’école flamande, était
autrefois placé sur le maître-autel de l’église de S. Leu à
Paris. Lorsque le Poussin étudiait dans cette ville où de son
temps les bons originaux étaient rares, il regardait tou jours
ee tableau avec une nouvelle admiration, et ne pouvait se
lasser d’en vanter l’ordonnance et l’effet. Sous ces rapports,
l’ouvrage ne peut mériter que des éloges. Le coloris en
est chaud et vigoureux,et l’œil est charmé par l’harmonie
générale qui y règne. Cependant le fond a repoussé. Quant
à l’ordonnance, elle est noble et sage; ce que laissent
trop souvent desirer les tableaux flamands. Celui-ci est
peint avec une grande force de pinceau et la touche en
est moelleuse; Le dessin est la partie la plus faible de ce
bel ouvrage; Les mains sont presque toutes incorrectes,
et le caractère des figures est commun. Cet ouvrage,
qui séduit par la vigueur et la fierté de l’effet, perd un
peu à l’examen des détails, mais seulement sons le rap-
port du dessin. Il est vraisemblable que lorsque le Poussin
revint à Paris, après avoir parcouru l’Italie et visité les
chef-d’œuvres des grands maîtres, il n’eut plus la même
admiration pour le talent de Porbus ; mais ce qu’on doit
dire à l’avantage de ce Peintre flamand, c’est que n’ayant
pas eu sous les yeux les modèles qui épurèrent le goût du
Poussin, il est étonnant qu’il soit parvenu, à produire un
ouvrage qui réunisse autant de beautés.
Les figures sont de grandeur naturelle.