planche cinquante-troisième. — Malvina pleurant Oscar;
par Madame Harvey,
On doit être étonné du grand nombre de femmes qui
dans ce moment cultivent la peinture avec succès. Plus de
5ô Dames ont exposé au dernier Salon ; toutes n’bnt sans
doute pas offert au public des productions dignes dé ses
suffrages, mais il en est plusieurs dont les ouvrages ne
peuvent que faire honneur à notre école. Si les Français
avaient pour les talens qu’ils voyent naître un enthou-
siasme égal à celui que montrent les Italiens pour ceux
qui peuvent honorer leur pays, nous citerions en France
plus d’une femme artiste dont la réputation effacerait
celle de la célèbre Rosalba.
Quelques censeurs injustes prétendent qu’il faut qu’un
art soit en décadence pour que les femmes s’y adonnent
généralement, parce que ce sexe timide n’entreprendrait
pas d’entrer en concurrence avec des hommes d’un génie
supérieur. Cependant l’art de la peinture vient d’atteindre
en France à un très-haut degré de perfection, et jamais on
n’y a vu autant de femmes artistes. Il est vrai que la plu-
part ne cultivent la peinture que pour leur amusement;
mais on doit toujours leur savoir gré de concourir avec
ardeur à la gloire d’une des plus belles époques de notre
école, et rendre justice à celles qui par de bons ouvrages
augmentent les jouissances du public; Madame Harvey
mérite d’être citée dans ce nombre. Son joli tableau de
Malvina, exposé au dernier Salon, lui donne des droits à
l’attention des connaisseurs.
Malvina est représentée pleurant la mort du jeune
Oscar son époux, tué en trahison ; ses Compagnes, pour
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par Madame Harvey,
On doit être étonné du grand nombre de femmes qui
dans ce moment cultivent la peinture avec succès. Plus de
5ô Dames ont exposé au dernier Salon ; toutes n’bnt sans
doute pas offert au public des productions dignes dé ses
suffrages, mais il en est plusieurs dont les ouvrages ne
peuvent que faire honneur à notre école. Si les Français
avaient pour les talens qu’ils voyent naître un enthou-
siasme égal à celui que montrent les Italiens pour ceux
qui peuvent honorer leur pays, nous citerions en France
plus d’une femme artiste dont la réputation effacerait
celle de la célèbre Rosalba.
Quelques censeurs injustes prétendent qu’il faut qu’un
art soit en décadence pour que les femmes s’y adonnent
généralement, parce que ce sexe timide n’entreprendrait
pas d’entrer en concurrence avec des hommes d’un génie
supérieur. Cependant l’art de la peinture vient d’atteindre
en France à un très-haut degré de perfection, et jamais on
n’y a vu autant de femmes artistes. Il est vrai que la plu-
part ne cultivent la peinture que pour leur amusement;
mais on doit toujours leur savoir gré de concourir avec
ardeur à la gloire d’une des plus belles époques de notre
école, et rendre justice à celles qui par de bons ouvrages
augmentent les jouissances du public; Madame Harvey
mérite d’être citée dans ce nombre. Son joli tableau de
Malvina, exposé au dernier Salon, lui donne des droits à
l’attention des connaisseurs.
Malvina est représentée pleurant la mort du jeune
Oscar son époux, tué en trahison ; ses Compagnes, pour
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