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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 5.1879 (Teil 3)

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Véron, Eugène: La sculpture au Salon de Paris 1879
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https://doi.org/10.11588/diglit.17801#0026

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i4 L'ART.

bien réussi cette année que l'année dernière. Son Tigre de Java nous paraît pécher par un excès
de simplification. C'est un moyen d'atteindre à la grandeur de l'effet, mais l'exagération a
l'inconvénient de supprimer la vie

Si les sculpteurs se mettent à faire de la peinture, il ne manque pas non plus de peintres
qui font de la sculpture. Nous avons déjà cité M. A. Lançon. M. A. Jacquemard, élève de
Delaroche, a depuis longtemps donné cet exemple ; il le continue en nous présentant un
dromadaire bien étudié. Et voici M. Forcade qui se met à sculpter des chiens, ou plutôt des
moitiés de chiens; car M. Forcade ne se contente pas de leur couper la queue, il les tranche
par le milieu du corps, et l'on voit ces tronçons s'agiter douloureusement hors du cadre qui les
retient. Les pauvres bêtes! Espérons que l'année prochaine on nous donnera l'autre moitié.

L'exposition de 1879 est en somme assez médiocre pour la sculpture, mais cette médiocrité
tient plus à des circonstances accidentelles qu'à un abaissement réel de l'art. Parmi les artistes les
plus connus, plusieurs n'ont pas exposé ou n'ont envoyé que des œuvres d'importance secondaire ;
mais en revanche, parmi les autres quelques-uns paraissent se révéler comme des champions de
l'avenir. Nous avons remarqué MM. Le Duc, Idrac, Dampt, Alf. Lanson et Aug. Lançon, et
malgré les critiques que nous avons cru devoir adresser à l'œuvre de M. de Saint-Marceaux,
personne n'est plus que nous convaincu que ce jeune homme nous donnera une œuvre vraiment
belle quand il s'attaquera à une idée réellement sculpturale.

Eugène Yéron.

1. Trois jours après l'ouverture du Salon de sculpture, je le parcourais avec un ami. On commençait à placer les numéros et les
étiquettes. Nous nous aperçûmes que plusieurs attributions ne se rapportaient pas à celles qui étaient portées au Catalogue. Nous en fîmes
l'observation à la personne qui présidait à cette opération, croyant lui rendre service. Nous nous trompions. Nos rectifications furent mal reçues.
Tout ce qui touche de près ou de loin à l'administration, en France, tient à être infaillible. On nous déclara sèchement que la responsabilité
de ces erreurs revenait de droit aux artistes qui ne prenaient pas la peine de placer sur leurs œuvres des désignations suffisantes. Nous nous
le tînmes pour dit. En continuant nos explorations, nous arrivâmes en face de l'œuvre de M. Vidal. Elle portait la signature de l'auteur, et
dans la pierre on lisait, gravé en grands caractères : Tigre de Java. Ce qui n'avait pas empêché d'y coller le n° 5409, lequel, dans le Catalogue,
nous renvoyait à Gabelle d'Algérie. Il était difficile de faire retomber le reproche sur M. Vidal. Le préposé aux étiquettes se vit bien obligé
cette fois de le reconnaître et corrigea l'erreur en maugréant.

Le Printemps.
Dessin d'Auguste Moreau d'après son marbre.
(Salon de 1879.)
 
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