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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 5.1879 (Teil 3)

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Courrier des musées
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Chronique française et étrangère
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https://doi.org/10.11588/diglit.17801#0241

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CHRONIQUE FRANÇAISE ET ÉTRANGÈRE.

189

teur tenant dans ses mains des ébauchoirs avec lesquels il modèle
une statuette. Là le Caravaggio se ressent encore de ses études
d'après Giorgione; les noirs ne sont pas pousse's à l'excès et les
tons clairs et lumineux du visage et des mains expliquent les
paroles d'Annibal Caracci, disant de lui qu'il broyait de la chair
sur sa palette.

Le muse'e possède de Antonio Pereda deux natures mortes au
moins aussi remarquables que le tableau du môme auteur de la
collection La Caze, du Louvre.

Notons aussi deux petits paysages de Salvator Rosa, deux
marines de Francesco Bassi le Vieux, dit le Cremonese deipaesi,
deux paysages de Gaspard Dughet-Poussin, admirables de compo-
sition; plusieurs batailles de l'école des Parrocels, un Palma le
Vieux qui a choisi pour sujet le proverbe italien : Celui qui
lave la tète aux ânes perd son temps et son savon.

N'oublions pas une petite toile du Domenichino : David
rentre victorieux, escorté par une foule joyeuse, portant fière-
ment l'épée de Goliath, pendant qu'un soldat lève, au bout d'une
pique, la tète du géant; devant lui une jeune fille, vue de dos,

joue du tambour de basque dans une attitude remplie de grâces,
quoique le dessin soit un peu lourd.

Le musée d'Ajaccio a aussi hérité, en 1866, de soixante
tableaux que lui a légués le comte Félix Bacciochi, surintendant
des beaux-arts sous Napoléon III.

Parmi ceux-ci nous signalerons une Scène de joueurs de
cartes, avec la signature de J. Wyck ; deux petits Houssot : le
Petit lever et le Petit souper, figures microscopiques d'une
grande finesse; l'Éducation de l'amour, par Natoire; un portrait
de femme brillant de fraîcheur et d'expression, signé Flinck;
deux marines de Ziem des mieux réussies et éblouissantes de
couleur.

Nous voudrions indiquer d'autres tableaux curieux par leur
exécution ou intéressants au point de vue historique.

Mais cette liste est déjà longue, et nous en avons assez dit
pour donner une idée du musée d'Ajaccio.

J. François Peraldi,

Conservateur du musée d'Ajaccio, correspondant
du Comité des Sociétés des beaux-arts des
départements.

Angleterre.— La nef centrale du Bethnal Green Muséum est 1
actuellement occupée par une exposition de ferronnerie admira-
blement organisée et du plus haut intérêt pour la population
ouvrière de VF2ast End de Londres. Il est seulement profondé-
ment regrettable que, tandis qu'au rez-de-chaussée on s'étudie
à lui former le goût par cette réunion d'excellents modèles, on
le lui déprave inconsciemment à l'étage, en y exhibant des
tableaux dont un grand nombre sont ou archi-faux ou de vrais
rebuts. On objectera qu'ils sont là on loan ; la réponse est fort
simple : le système des prêts d'objets d'art cesse d'être excellent
si l'on ne sait pas choisir parmi ce qui vous est offert ; les ama-
teurs éclairés constituent en tous pays une minorité ; les collec-
tionneurs qui s'aveuglent sur ce qu'ils possèdent, sur ce qu'ils
achètent, sur ce qu'ils prêtent, sont partout en énorme majorité;
c'est avec eux qu'il s'agit de se souvenir du Timeo Danaos et
dona ferentes ; mais, avec du savoir et du tact, on parvient ais.'-
ment à opérer un triage parmi leurs aveugles libéralités, ne
fût-ce qu'en ajournant ce qu'on écarte à quelque exposition
future.Pour le but si éminemment louable que poursuit le Bethnal
Green Muséum et si utile à toute la nation qui est en droit d'en
attendre la création de nouvelles richesses industrielles, rien
n'est plus fatal que ce voisinage actuel de l'ivraie et du bon
grain.

Dans tout musée, on ne peut trop rigoureusement ban-
nir toute œuvre fausse, toute œuvre mauvaise; à plus forte rai-

son quand il s'agit de musées spécialement érigés en vue de
l'éducation populaire, en vue de former le goût des ouvriers, tel
que le Bethnal Green Muséum. Nous ne saurions trop appeler
sur ce point l'attention vigilante de Sir Philip Cunliffe Owen ;
il est indispensable qu'en matière de prêts à accepter, il pres-
crive beaucoup plus de sévérité, la plus extrême sévérité à ses
lieutenants qui ne se rendent évidemment pas compte du véri-
table crime de lèse-nation qu'ils commettent aujourd'hui en ac-
crochant aux murs des galeries supérieures du Bethnal Green
Muséum des croûtes qui font fuite scandalisés tout connaisseur
sincère, tout admirateur des progrès réalisés en Angleterre dans
ses applications de l'art à l'industrie.

— On a terminé, il y a peu de jours, l'installation dans
VItalian Court du South Kensington Muséum, de deux nou-
veaux encadrements de portes achetés à Gènes , cette année,
au prix très modéré de 75 livres sterling chacun (1,875 francs);
ils sont en pierre élégamment sculptée, et proviennent d'une
chapelle particulière dépendant d'une des églises génoises.

Les cartouches que la direction du Musée a fait apposer sur
ces remarquables morceaux d'art décoratif portent les inscrip-
tions suivantes :

i° Doorway of a private Chapel from a Church at Genoa,
erected by La^aro Doria in theyear 1472;

20 Doorway of a private Chapel from a Church at Genoa,
erected by Giorgio Spinola in the year 1480.

CHRONIQUE FRANÇAISE ET ÉTRANGÈRE

France. — Légion d'honneur. — Nous avons mentionné
les nominations faites à l'occasion de la distribution des récom-
penses aux artistes du Salon de 1879. Il nous en reste d'autres à
signaler faites plus récemment :

Au grade d'officier : M. Mazerolle (Alexis-Joseph), l'auteur
du nouveau plafond de la Comédie-Française; — M. Magne,
(Auguste-Joseph), inspecteur général honoraire du service d'ar-
chitecture de la Ville de Paris, membre du conseil d'architecture
de la Ville.

Au grade de chevalier : M. Guilbert (Ernest-Charles-
Démosthène), sculpteur, auteur de la statue de M. Thiers,
inaugurée le 3 août à Nancy; — M. de Baudot, architecte,
inspecteur général des travaux diocésains, membre de la com-
mission des travaux historiques; — M. Guérinot (Ant.-Gaétan),

architecte diocésain ;— M. Moyaux (Constant), architecte des
bâtiments civils, grand prix de Rome; — M. Aynard (Edouard),
membre du conseil municipal de Lyon, président du conseil
d'administration des musées de la ville de Lyon, vice-président
de l'École nationale des beaux-arts et de la Société des Amis
des Arts.

—■ L'administration des beaux-arts vient de charger
M. Edouard Garnier, qui pendant huit ans a été attaché à la con-
servation du musée céramique de Sèvres, d'une mission ayant pour
objet d'étudier en Angleterre, dans les musées et les collections
particulières, les céramiques de provenance française, et spéciale-
ment les porcelaines tendres. En outre, M. Garnier doit faire un
rapport sur l'état actuel de l'industrie céramique anglaise. On
ne peut qu'applaudir aux intentions du gouvernement et au
 
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