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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 5.1879 (Teil 3)

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Colomb, ...: Une crosse d'abbesse en cristal de roche
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Courrier des musées
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https://doi.org/10.11588/diglit.17801#0339

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COURRIER DES MUSÉES.

28^.

des additions; toutefois le style général de l'œuvre et môme un
grand nombre de détails lui assignent sa date, et le travail de
l'artiste du xine siècle a subsiste' en somme dans son origi-
nalité'.

Notre époque s'occupe beaucoup et avec succès du moyen
âge : architecture, vitraux, musique, costume, mobilier sacré et
profane ont été l'objet des savantes et heureuses investigations
des Caumont, des Viollet-le-Duc, des Didron, des Coussemaker,

des Clément, pour ne citer que ces noms-là. Nous avons pensé
que la crosse de la reine Blanche pourrait bien tenir sa place
parmi les objets curieux ou intéressants mis en lumière par ces
archéologues et ces artistes, et peut-être quelque habile orfèvre
trouvera-t-il dans l'étude de ce monument du passé, si riche et
si ingénieux dans sa naïveté, d'utiles renseignements ou même
de précieuses inspirations.

Colomb.

COURRIER DES MUSÉES

XVI

Allemagne. — Nouvelles acquisitions de la galerie royale
de Dresde. — La direction générale des collections royales à
Dresde a récemment envoyé à Munich une commission chargée
de choisir, à l'exposition internationale ouverte en cette ville
un certain nombre d'eeuvres d'art pour la galerie royale de
peinture. La commission a décidé l'acquisition de quatre
tableaux de MM. F. A. Kaulbach, W. Leibl, Th. Hagen et
Demischen. Les deux premiers étaient représentés à l'Exposi-
tion universelle de 1878, et l'Art n'a pas laissé échapper cette
occasion de signaler leur talent à ses lecteurs.

Le tableau de M. F. A. Kaulbach n'est pas de très grand
format, mais c'est celui où jusqu'à présent il a groupé le plus
grand nombre de personnages. Le sujet est très simple; une
famille dans un parc, parents et grands parents, enfants de tous
les âges , se réjouissant d'être ensemble. Il y a une grande
variété, beaucoup d'esprit et de charme dans l'observation des
physionomies, et sous le rapport de l'exécution le peintre s'est
surpassé. Son dessin gracieux n'avait jamais été aussi précis, la
touche de son pinceau est d'une exquise délicatesse, et le coloris
unit la puissance à la transparence.

La Paysanne de M. Leibl est de la même famille que ses
Paysans, si justement admirés au Champ-de-Mars.

Niederrlieinische Stadt, tel est le titre du tableau de
M. Hagen, l'ancienne enceinte d'une vieille ville sous les bril-
lantes lueurs du crépuscule, — probablement Andernach.
M. Hagen est un élève de M. André Achenbach. Depuis huit
ans professeur à Weimar, il est actuellement directeur de l'aca-
démie de peinture de cette ville. On sait que les paysagistes de
Weimar ont rompu avec la vieille école du paysage dit de style,
ou paysage héroïque, qu'ils s'attachent à une interprétation
plus sincère de la nature, et préfèrent les motifs « vus » aux
sites « composés ». Quelques-uns sont peut-être allés un peu
loin dans cette voie, en s'abandonnant à une prédilection exces-
sive pour les réalités les plus insignifiantes. M. Hagen se tient
en garde contre les abus de cette tendance; il sait ajouter à la
simplicité du motif l'intérêt de la lumière et des phénomènes

atmosphériques, et le charme d'une impression poétique.

Enfin, M. Demischen, élève de l'académie de Dresde, établi
à Dusseldorf, est un disciple de Knaus et Vautier, et son Steuer-
^ahltag (le Jour des contributions) est un excellent tableau de
genre dans les données de cette école.

La même commission a acheté à Munich, à l'exposition de
Wimmen und C° :

Un tableau de Josef Brandt, le peintre des Cosaques de
l'Ukraine, un des succès de l'école allemande à la dernière
Exposition universelle. Ce tableau, qui date de 1874, représente
une colonne d'approvisionnement traversant une rivière à l'aube;

Un épisode de la guerre de Trente ans par un jeune artiste
qui n'est pas encore très connu, M. Jos. Weiser, élève de Diez,
à Munich : des moines et des nonnes, des gentilshommes et des
malheureux, réunis dans le réfectoire d'un couvent, et se pré-
parant à se défendre contre une troupe de soldats qu'on aperçoit
dans le fond ; tableau humouristique et mouvementé , plein
d'observation et de goût dans le comique. Dans la Galette
d'Augsbourg, l'éminent critique M. Pecht prédit un bel avenir
au jeune peintre.

Peu de temps avant ces acquisitions, la galerie moderne de
Dresde s'était enrichie de deux ouvrages, malheureusement les
derniers de l'artiste, Gustave-Adolphe Kunz, qui y était déjà
représenté par une Nonne dans sa cellule. D'abord sculpteur,
élève de Shilling, puis peintre, élève de M. von Angeli, cet
artiste, admirablement doué, est mort il y a quelque temps à
Rome, après de longues souffrances, au moment d'acquérir une
réputation digne de son talent. Des deux peintures provenant
de sa vente mortuaire, l'une, Pèlerine baisant le crucifix, est
une répétition du tableau qui se trouve à la Galerie nationale de
Berlin, et qui lui valut une médaille d'or; l'autre, dont l'uni-
que exemplaire est maintenant à Dresde, fait pendant au
premier.

On voit que la direction générale des collections royales, à
la tête de laquelle se trouve placé le ministre des cultes, Dr von
Gerber, ne néglige rien pour ouvrir aux meilleures productions
de l'école allemande contemporaine l'ancienne et célèbre gale-
rie de Dresde.

i. Voir l'Art, 51 année, tome iii, pages 184 et 211.
 
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