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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 5.1879 (Teil 3)

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Jouret, Théodore: Les expositions étrangères, [1]: Exposition internationale des Beaux-Arts de Munich
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Les expositions de province: Société des Amis des Arts de Douai
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https://doi.org/10.11588/diglit.17801#0238

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i86

L'ART.

serait injuste d'oublier, à côté de ces maîtres, deux des plus
habiles praticiens de l'aquarelle anglaise, M. Cari Haag et
M. Linton.

Autriche. — Un morceau de l'Exposition du Champ-de-
Mars : les Batailles de M. Lallemand; l'Ambassade du roi
Ladislas de M. Brozik (bonne à revoir); les portraits-pastiches des
vieux hollandais de M. Canon ; ceux de M. Angeli, plus person-
nels; la Dame (à la canne) de M. Hans Makart (à défaut du
Charles-Quint ou de toute autre grande machine à sensation,
qu'on espérait et qui ne sont point venus) ; rien de M. Munkaczy ;
une guirlande de jolies femmes à un Balcon de Venise, par le
chevalier von Blaas ; un Marché arabe, fouillis fort pittoresque
et enlevé d'une brosse facile par M. C. L. Muller; une belle
nature morte de M. Fr. Russ, et les magnifiques bustes de
Tilgner.

Belgique. — Ici encore, nous n'aurons que des redites.
Tableaux connus, ou tableaux que le nom seul du peintre fait
entrevoir: les paysages robustes et vrais de MM. Asselbergs et
Coosemans, faisant contraste avec les paysagistes de l'école
anversoise, MM. La Morinière et Van Luppen ; les belles études
et les impressions sincères de MM. De Schampheleer, Gabriel,
Roelofs, Weber ; les animaux de MM. De Pratere et De Haas;
le Camoêns et les tètes d'études de M. Slingeneyer ; les image-
ries enluminées de M. Julian De Vriendt ; les fillettes et les
fleurs de M. J. Verhas; le portrait du jeune Sommée (encore!)
de M. Emile Wauters, un « revenez-y » un peu abusif, heureu-
sement accompagné d'un appoint de toiles moins connues, deux
portraits de femmes, d'une facture habile et d'une sincérité de
coloris qui fait au moins l'éloge de la résignation modeste des
modèles; enfin M. Hermans, avec un petit intérieur de salon —
le Café ■— où il cherche Alfred Stevens avec quelque espoir de
le rencontrer, et avec son Aube voyageuse, qui semble avoir
vieilli et grisonné en voyageant, mais qui n'en est pas moins un
des vifs succès de l'Exposition : succès de curiosité, de commen-
taires, de gloses morales, sociales et socialistes.

Hollande. — M. Bles qui se ratatine et se dessèche ;
M. Mauve dont le dessin est par trop sommaire; M. J. Maris
dont la Cane et canetons ne valent pas l'aquarelle jadis faite par
lui sur le même sujet; M. Everdingen en progrès sérieux;
M. Henkes et son École de tricot qui sauve son Sauvetage enfan-
tin ; la Vue de ville, bien hollandaise, de M. Van de Sande
Backuyzen; M. Mesdag, un des jeunes maîtres de la marine, qui
retrouve ici les triomphes de ses « Plages », de ses mers houleuses,
et surtout de ses deux bachots « Prêts à lever l'ancre », une des
toiles à sensation du Salon de Paris de 1878.

Chose curieuse : la Hollande, un des pays de l'aquarelle,
n'est représentée ici que par M™e Kate Bisschop dont les lavis
sont d'ailleurs fort remarquables par la franchise et la vigueur
du ton.

Italie. — La terre où fleurissent l'oranger, l'aquarelle et
les travailleurs du marbre.

La Société des Aquarellistes de Rome (elle se recrute des
Alpes à l'Adriatique) est ici représentée par ses chefs de légion,
MM. Biseo, Cabianca, Corrodi, Brazza, Joris, Ferrari, Simonetti,
Maccari, Martens, Tusquets ; la plupart fidèles au lavis franc et
large, d'autres cherchant la petite bète de l'exécution raffinée.
Les plus égarés sont ceux qui se risquent aux empâtement et aux
coulées de l'huile : ils n'en meurent pas tous, mais tous tombent
dans la facture mince, le modelé plat, la couleur criarde et tapa-
geuse. Un des plus bruyants, M. Vinea, ressemble à un Clairin
clairet. Bonne note de sagesse relative à MM. Ciardi (Lagune
d'effet hardi et vrai), Ussi, Bontini, Mancini (une Route poudreuse
et ensoleillée, à la Nittis).

Quant aux très habiles tailleurs, ciseleurs, découpeurs et
polisseurs de marbre qui ont élevé leur industrie à la hauteur
d'une école nationale, on nous pardonnera de les réunir et de
les confondre dans une mention sommaire et suffisamment hono-
rable.

Russie. — Elle est surtout représentée par le jeune et heureux
lauréat de Paris, M. Siemiradzki ; il a envoyé les deux toiles de
moyenne grandeur qui accompagnaient aux Champs-Elysées
son Néron mélodramatique. M. Siemiradzki est enflammé d'un
beau zèle, qui veut faire grand, mais qui s'étale tout en surface :
très remarquables « à peu près », dans la conception comme
dans l'exécution.

A ses côtés, des toiles présentant de très sérieuses qualités,
de MM. Czachorski, Horovitz (un bon portrait) et Witkiewicz
( Village polonais sous la neige) : tous les quatre, des Russes de
Varsovie.

Mentionnons, pour I'Espagne, son unique représentant,
M. Pradilla avec sa Jeanne la Folle (médaille d'honneur de Paris) ;
pour la Grèce, MM. Gysis et Lytras, qui peignent en Allemagne,
mais qui sont restés fidèles au culte du pays natal; M. Lytras,
surtout, dont le Petit-Fils accuse une note personnelle très
accentuée. Signalons enfin, pour la Norvège, l'envoi de M. Pe-
tersen, la Leçon de piano, petit tableau de genre d'un sentiment
très fin, d'une exécution charmante ; et nous n'aurons plus à
nous occuper, dans notre deuxième et prochaine lettre, que de
l'Exposition « allemande », le sujet principal de notre étude.

Théodore Jouret.

LES EXPOSITIONS DE PROVINCE1

[Correspondances particulières de l'Art.)

VI

SOCIÉTÉ DES AMIS DES ARTS DE DOUAI

L'Exposition de la Société des Amis des Arts de Douai
s'ouvre annuellement au mois de juillet, à l'occasion de la fête
communale. Elle est, cette année, plus nombreuse mais non
meilleure que celle de l'année dernière; les artistes, absorbés
sans doute par le Salon, semblent n'avoir pu envoyer que des
œuvres sans importance, des tableautins décrochés au hasard,
oubliés dans quelque coin de l'atelier. Je ne veux pas'dire pour-
tant qu'il n'y ait çà et là quelques toiles intéressantes, mais elles
sont bien clair-semées. Il ne faut point chercher de ces œuvres
qu'on est convenu d'appeler de la grande peinture, mais des ta-

bleaux de genre, des natures mortes, et surtout des paysages qui
forment le meilleur contingent des 268 numéros du Catalogue,
que je vais feuilleter bien rapidement, en suivant l'ordre alpha-
bétique.

Aussandon a envoyé une assez grande toile, qui occupe une
des meilleures places. Elle est intitulée : le Menuet. C'est un
portrait de jeune fille de charmant visage, vêtue d'un riche cos-
tume, tout brodé de grands ramages, où domine harmonieuse-
ment le vert olive ; dans un mouvement de menuet très gra-
cieux, elle semble saluer le spectateur. Ce tableau m'a fait penser,

1. Voir l'Art, 5» minée, tome II, pages 138, 140, 235, et tome III, pages 22

et 68.
 
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