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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 5.1879 (Teil 3)

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Courrier des musées
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https://doi.org/10.11588/diglit.17801#0317

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COURRIER DES MUSÉES.

étudie dans tous les détails de sa manière, dans toute la varie'té
de ses productions. Les œuvres de second rang, écoles lombardo-
piémontaises, école de l'Italie inférieure, ont leur place légitime
aux chapitres VIII et X.

Il est clair que l'auteur d'un livre si riche en documents
avait beaucoup à puiser chez ses devanciers. Les recherches de
MM. Crowe et Cavalcaselle, qui ont donné une nouvelle base à
l'histoire de la peinture italienne, ont contribué largement aux
déductions de W. Lubke. Malheureusement, comme le grand
ouvrage de Crowe et Cavalcaselle, le livre dont nous faisons
l'analyse a dû se borner à l'histoire des tableaux achevés : nous
n'y trouvons pas le compte rendu des études et projets prélimi-
naires, au sujet desquels les collections de cartons et dessins
renferment de précieux renseignements. Certes, un exposé appro-
fondi des œuvres de la peinture devrait s'occuper en premier lieu
de l'origine des œuvres, de la naissance de la pensée et de son évo-
lution depuis le projet primitif jusqu'à l'œuvre parfaite. Nous
comprenons bien les raisons qui ont obligé l'auteur d'un livre aussi
volumineux que l'Histoire de la peinture italienne à s'imposer des
limites bien déterminées. M. W. Lubke, comme il nous le dit
lui-même dans sa préface, s'adresse non seulement au petit cercle
des artistes et des connaisseurs, mais au grand public des ama-
teurs dont il faut éveiller, exciter l'esprit et le goût. Quand on
poursuit ce but de vulgarisation, il faut bien s'en tenir aux résul-

COURRIER

XV

France. — Musées de Lille. — Par l'intermédiaire de
M. Charles Blanc, M"03 Cottini viennent d'offrir au musée
de Lille les six toiles suivantes :

i° Vénus et Mercure, par Poussin (?).

2° Le Sommeil de Vénus, par l'Albane (?). Ce tableau, que
M. Cottini père donnait à l'Albane, est considéré par M. Char-
les Blanc comme étant plutôt une peinture exécutée par
Poussin dans les premiers temps de son séjour à Rome.

3° Jésus au jardin des Oliviers, par le Greco(?).

4° Esquisse du Paradis (Palais Ducal de Venise), par le
Tintoret

5» Saint Etienne et saint Ignace, par le Dominiquin.

6° Une Allégorie de la vie humaine, par un peintre de
l'école de Fontainebleau.

Aux six tableaux annoncés par M. Charles Blanc, M"cs Cot-
tini en ont ajouté trois :

7° Diogène. par le Dominiquin.

8° Une Scène de camp, par Louis Watteau.

9° Une Mise au tombeau de l'école bolonaise primitive
(époque de Francia).

M. Charles Blanc a été bien inspiré en ajoutant le signe du
doute (?) aux attributions de la plupart de ces toiles, car il est
probable que peu d'entre elles appartiennent aux maîtres qu'on
en gratifie.

L'esquisse du Paradis donnée au Tintoret pourrait bien
être de lui; c'est une ébauche, presque en grisaille, les person-
nages nus, ou peu s'en faut, pour la plupart.

Le tableau donné au Poussin, Vénus et Mercure, a été
gravé plusieurs fois. Sur les gravures on voit dans les airs un
amour qui n'est pas reproduit dans le tableau envoyé à Lille.
Ce tableau, peint sur une préparation rouge, est devenu très
obscur, il a une coloration d'un brun jaunâtre.

tats, et ne pas fatiguer le lecteur par des recherches trop minu-
tieuses, qui ne peuvent être utiles que si l'on a les cartons
devant les yeux. Mais nous devons à la vérité de dire qu'il n'est
pas impossible de retracer le tableau de la naissance et des trans-
formations de toutes les œuvres d'un maître, tout en évitant la
sécheresse d'un simple catalogue : l'excellent travail de M. A.
Springer sur Michel-Ange et Raphaël , œuvre qui ne laisse
rien à désirer au point de vue des détails et nous donne pourtant
une image vivante de ces grands maîtres et de leur siècle, nous
servirait à prouver ce que nous venons d'avancer.

Sans doute il ne s'agit là que d'une étude limitée de l'œuvre
de quelques maîtres ; mais nous avons la ferme conviction que
les histoires générales devront quelque jour employer ces mêmes
procédés d'examen complet.

Le livre de W. Lubke contient une grande quantité d'illus-
trations. Les plus anciennes sont empruntées à des œuvres
antérieures, notamment à l'Histoire de la peinture de Leroux
d'Agincourt; mais à partir du Giotto nous trouvons des dessins
originaux, dont le nombre s'accroît rapidement. Les illustrations
de la partie du livre qui traite de la Renaissance sont presque
toutes inédites et ont leur valeur propre. L'exécution de ces
gravures sur bois est des plus soignées, et rend avec une grande
fidélité le caractère des œuvres originales.

F. Salomon Viegemn. .

DES MUSÉES

Très intéressantes mais usées jusqu'à la corde, les deux
toiles attribuées au Greco et à un peintre de l'école de Fontai-
nebleau. Le Greco est de plus outrageusement restauré.

Le Saint Etienne et le Saint Ignace du Dominiquin sont
deux tètes plus grandes que nature réunies sur une même toile
dans le rentoilage. Quant au Diogène, il est à espérer poul-
ie Dominiquin que l'attribution est inexacte, car ce tableau
serait loin de lui faire honneur.

Le Louis Watteau, — si toutefois c'est bien un Louis Wat-
teau, — a cela d'intéressant pour Lille qu'il donne un mono-
gramme nouveau et une date bien antérieure à ce que le musée
lillois possédait de ce petit maître.

Rien à dire du primitif italien ; il est insignifiant.

M. Houdoy, conservateur général des musées de Lille, a
fait don aussi d'une esquisse du Tintoret pour son même tableau
du Paradis; c'est une petite pochade assez brillante et bien
conservée.

M. Brasseur, le généreux bienfaiteur des musées lillois,
continue ses libéralités. Il vient de leur offrir :

Un grand portrait de savant hollandais, peinture du
xvii0 siècle, signée des initiales C. P.;

Un grand paysage de Jean Both avec figures. (M. Brasseur
ne doute pas de l'authenticité de la signature qui se lit sur ce
tableau) ;

Deux volets, commencement de la Renaissance, école
westphalienne. Ces deux volets, qui viennent d'être dédoublés,
représentent une Annonciation : la Vierge et l'Ange ; au revers
l'Adoration des Mages et celle des Bergers.

Le musée s'est enrichi récemment d'un beau tableau de
Jordaens, la Bénédiction de Jacob par Abraham, et d'un petit
panneau de Brakemburgh, parfaitement pur, scène galante
pleine de brio et d'un coloris charmant.

Enfin le musée Wicar a fait l'acquisition d'une aquarelle de
M. J. J. Bellel, très remarquable sous le rapport de la composi-
tion, et même assez belle de couleur.
 
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