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L'ARl.
Étrusques, c'est-à-dire à joints vifs, sans apparence de mortier, et portera la décoration qui
convient à un ouvrage d'appareil, et à côté, les blocages enveloppés de parements de brique, les
voûtes moulées sur forme avec nerfs de brique, rappelleront les grandes constructions de la Perse,
élevées conformément à la tradition assyrienne, et cette structure concrète, par agglutination,
recevra la décoration qui convient essentiellement au mode employé par le constructeur.
Bien entendu, on ne saurait
demander à une architecture ainsi
composée d'éléments divers appar-
tenant à des principes absolument
opposés, l'harmonie parfaite que
nous admirons dans les monuments
de l'Egypte, de l'Assyrie et de la
Grèce. Mais les Romains, s'ils
n'étaient pas artistes , savaient
employer les hommes et exploiter
leurs aptitudes, aussi mirent-ils,
dès qu'ils le purent, les architectes
grecs en demeure de concilier
ces éléments disparates et d'en
former une architecture homogène,
une architecture romaine.
Nous ne pourrions dire si ces
artistes grecs acceptèrent ce rôle
avec plaisir et s'ils ne trouvèrent
pas étrange au moins qu'on leur
demandât, à eux qui n'avaient pas
accepté la voûte asiatique, d'allier
sa construction avec les formes
appartenant à une structure par-
tant d'un principe diamétralement
opposé à celui propre aux voûtes.
Il est probable que leurs scru-
pules, s'ils en montrèrent à cet
égard, ne touchèrent point du tout
les Romains et qu'il fallut se
rendre à leurs désirs. Et c'est là
où ce merveilleux sens grec se
montre dans toute sa souplesse.
Sans abandonner les principes de
l'art dont ils ne voulaient ni ne
pouvaient s'écarter, ces artistes
grecs surent laisser à chacun des
modes de bâtir employés la déco-
ration appropriée, établir une
harmonie entre ces éléments contraires avec une adresse prodigieuse, mais non de telle sorte
cependant, que l'on ne constate parfaitement les soudures et les points de jonction ; et composer,
au total, une architecture qui satisfaisait amplement les goûts du Romain pour le faste, tout en
se soumettant aux programmes rigoureusement imposés par le besoin.
Il n'est pas douteux que les grands monuments voûtés de l'Asie eurent sur cette architecture
romaine une grande influence et que les architectes grecs, sous l'autorité de Rome, aient utilisé
les éléments de composition qu'ils leur offraient, en revêtissant ces compositions d'une sorte de
Fig. 14. — Application romaine du style grec.
Dessin de Viollet-le-Duc.
L'ARl.
Étrusques, c'est-à-dire à joints vifs, sans apparence de mortier, et portera la décoration qui
convient à un ouvrage d'appareil, et à côté, les blocages enveloppés de parements de brique, les
voûtes moulées sur forme avec nerfs de brique, rappelleront les grandes constructions de la Perse,
élevées conformément à la tradition assyrienne, et cette structure concrète, par agglutination,
recevra la décoration qui convient essentiellement au mode employé par le constructeur.
Bien entendu, on ne saurait
demander à une architecture ainsi
composée d'éléments divers appar-
tenant à des principes absolument
opposés, l'harmonie parfaite que
nous admirons dans les monuments
de l'Egypte, de l'Assyrie et de la
Grèce. Mais les Romains, s'ils
n'étaient pas artistes , savaient
employer les hommes et exploiter
leurs aptitudes, aussi mirent-ils,
dès qu'ils le purent, les architectes
grecs en demeure de concilier
ces éléments disparates et d'en
former une architecture homogène,
une architecture romaine.
Nous ne pourrions dire si ces
artistes grecs acceptèrent ce rôle
avec plaisir et s'ils ne trouvèrent
pas étrange au moins qu'on leur
demandât, à eux qui n'avaient pas
accepté la voûte asiatique, d'allier
sa construction avec les formes
appartenant à une structure par-
tant d'un principe diamétralement
opposé à celui propre aux voûtes.
Il est probable que leurs scru-
pules, s'ils en montrèrent à cet
égard, ne touchèrent point du tout
les Romains et qu'il fallut se
rendre à leurs désirs. Et c'est là
où ce merveilleux sens grec se
montre dans toute sa souplesse.
Sans abandonner les principes de
l'art dont ils ne voulaient ni ne
pouvaient s'écarter, ces artistes
grecs surent laisser à chacun des
modes de bâtir employés la déco-
ration appropriée, établir une
harmonie entre ces éléments contraires avec une adresse prodigieuse, mais non de telle sorte
cependant, que l'on ne constate parfaitement les soudures et les points de jonction ; et composer,
au total, une architecture qui satisfaisait amplement les goûts du Romain pour le faste, tout en
se soumettant aux programmes rigoureusement imposés par le besoin.
Il n'est pas douteux que les grands monuments voûtés de l'Asie eurent sur cette architecture
romaine une grande influence et que les architectes grecs, sous l'autorité de Rome, aient utilisé
les éléments de composition qu'ils leur offraient, en revêtissant ces compositions d'une sorte de
Fig. 14. — Application romaine du style grec.
Dessin de Viollet-le-Duc.