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La caricature: revue morale, judiciaire, littéraire, artistique, fashionable et scénique — 1833 (Nr. 113-164)

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Numéro 149 (12 Septembre 1833)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26557#0226

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3“>e ANNÉE.

-— Numéro 149. —-

Tout ce qui concerne la rédaction doit être adresse, franco,
à M. Louis Desnoyers (Dcrville), Rédacteur en chef,
au Bureau de la Caricature, galerie Véro-Dodat.—
Tout ce qui a rapport aux dessins doit être adressé à
M. Cn. Piiilipon.

CASTICAT MDENDO MOUES.

1 2 SEPTEMBRE 1855.

mmm

Les réclamations, abonnemens et envois d’argent doiicnt
être adressés, franco, à M, Cu. PHILll'ON, directeur
du journal, au Bureau delà Caricature, galerie Véro-
Dodat, au-dessus du grand Magasin de Lithographies
d’Aubert.

POLITIQUE , MO HALE , LITTERAIRE ET SCENIQUE.


3Lret?ihne Dessin ï>c l’Association.

(a 1 ERAKC PAU MOI6.)

C’est l’instimt, c'est le moment, c’est la minute! voilà que ça va finir.

Enlrrrrrrrez , messieurs et dames !

Entrrrrrez , entrrrrrez, entrrrrrez M

Hé dzinng ! Hé baound ! Hé dzinng , dzinng , dzinng ! — Ile baound ! Hé dzinng ! He
baound , baound , baound !

Voilà ! voilà ! voilà ! !

C’est le grrrrrand spectacle des acrobates royaux, des sauteurs, danseurs, paillasses,
escamoteurs et saltimbanques.

Messieurs et dames !

Avec la permission des autorités provisoires, nous allons avoir l’honneur de vous faire
jouir du spectacle le plus extraorrrrrdinairc qu’il soit possible de voàr !

Le premier banquiste de l’Europe , le célèbre Lapoire, marchera sur la corde tendue ,
et sans balancier, de l’Hôtel-de-Ville au Palais 11 fera plusieurs fois le saut périlleux sans
se faire aucun mal, et il exécutera une foule de tours de souplesse de reins qu’il serait trop
long et trop fastidieux de vous détailler ici. Enfin, messieurs, il escamotera l’argent de la
société et vous amusera par une infinité de choses aussi agréables.

Vous y verrez son fils, jeune paillasse de la plus grande espérance. Sa douceur et sa
simplicité l’ont fait surnommer le bijou des dames. En effet, le sexe ne peut pa8 le regar-
der sans rire. ,

Vous y verrez encore le vaisseau amphibie appelé , par le célébré naturaliste monsieur
Constitutionnel, le vaisseau de l’Etat, parce qu’il ne peut aller ni sur la terre ni

sur l’eau. „ , ,

Vous y verrez la colonne de la place Vendôme a Paris, telle qu on la voyait ces jours
derniers, avec un grand homme dessus et des imbécilles dessous.

Vous y verrez l’obélisque de Luxor en carton, pyramide colossale qui a vingt pieds de
hauteur, et que décorent une multitude d’inscriptions intéressantes qu’on n’a jamais pu lire.

Vous y verrez les trois poteaux éiigés sur le Pont-Neuf pour le soulagement des veuves et
orphelins des trois jours. ,

Vous y verrez les fusées et les pétards, symboles de notre glorieuse révolution, qui fit
beaucoup de bruit, brilla , brilla et s’éteignit tout de suite.

Vous y verrez les spectacles gratis qui ne vous coûtent que dix-huit cents millions par an.

Et puis, vous y verrez des tableaux représentant les forts détachés, les bastilles, le
mont Saint-Michel, les arrestations, les perquisitions, les confiscations, les condamna-
tions , les exécutions, les expositions , les dénonciations, les décorations, les démissions ,

les destitutions, les provocations, les translations.

Vous y verrez, représentés au naturel pour le divertissement de tout un chacun, les
scènes de noyades et d’assommeurs ; l’assassinat de Jacobeus dans sa prison ; le transfert
aux cachots et dans les maisons centrales de ccs infâmes journalistes Raspail, Bonifias ,
Blauqui, Tboürct, Graniér et autres brigands dignes du dernier süpplice.

Vous y verrez ces scélérats de patriotes empoignés pour la Marseillaise, assommés pour
la cocarde tricolore, suspectés pour la croix de juillet, etc., etc., etc.

Vous y verrez les députés Laboissièrc , Garnier-Pagès et Cabet sous le coup d’un mandat
d’amener; Laffitte ruiné et calomnié ; Lafayctte insulté; Audry-de-Puyraveau en police
correctionnelle.

Vous y verrez l’arrestation de la duchesse de Berry, retenue sans jugement, renvoyee
sans jugement, et comblée de confitures par son auguste et reconnaissante famille.

Vous y verrez le portrait de la France dévorée par une multitude de maladies intérieures
«t extérieures, et le portrait de son roâ, gros , gras et florissant, mangeant bien, buvant
frais, et faisant de petites économies sur sa petite fortune. Vous le verrez, cet auguste
monarque, peint à différentes époques de son auguste vie.

Vous le verrez avec son ami Dumouricz, exécutant une véritable charge cn présence de
l’armée française. *

Vous le verrez , pendant les cent-jours, allant anale vaut de Napoléon à Lyon, et reve-
nant plus vite qu’il n’y était allé.

Vous le verrez , après la bataille des trois jours , donnant des poignées de main et chan-
tant la Marseillaise.

Vous le verrez, recevant les députés Arago, Laffitte et Odilon-Barrot, pendant les jour-
nées de juin, et leur faisant un accueil soigné.

Vous le verrez, enfin, messieurs, dans toutes les situations où il a montré son noble ca-
ractère, sa générosité, sa magnanimité et toutes les autres vçrtus qui ne sauraient l’aban-
donner. * <

Entrez, messieurs et dames ! c’est le moment, ça va finir.

(En avant la musique.)

Hé.dzinng ! Hé baoundd ! Hé dzinng, dzinng , dzinng ! — Hé baound ! Hé dzinng ! lié
baoundd , baoundd , baound !

Charles Pok-Pok.

(€our ît’Jlgeisfô,)

M. VIENNE T DE L’ACADÉMIE ET LES ANES D’ESTAGEL,

ou

LA NOUVELLE THÉBAÏDE.

CAUSE CÉLÈBRE.

Nos lecteurs se rappellent sans doute que le chantre des Mules avait
traduit scs adversaires pardevant la justice de paix du canton d’Es-
tagel, où il évaluait à cent francs le tort qu’il prétendait avoir subi
dans sa double considération de député et d’académicien ; mais ils se
souviennent aussi de l’équitable sentence qui avait renvoyé dos à dos
les deux parties adverses. Ils pouvaient donc regarder cette affaire
comme entièrement assoupie.

Hé bien ! les journaux de départempns viennent de nous révéler
le contraire. Le député-académicien n’ayant pu obtenir vengeance,
c’est-à-dire indemnité, devant le juge de paix, a déposé cette fois une
nouvelle plainte au parquet du procureur du roi, et fait traduire les
ânes en cour d’assises. Sans vouloir préjuger en aucune façon du ré-
sultat de cette affaire , nous ne pouvons que gémir sur cette animo-
sité , qui va jusqu’à faire oublier à M. Viennel tous les liens qui
unissaient le chantre des Mules à cette estimable race de quadrupèdes;
qui lui fait recommencer le drame si funeste des Frères ennemis , et,
 
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