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Clément, François [Hrsg.]
L' Art De Vérifier Les Dates Des Faits Historiques, Des Chartes, Des Chroniques, Et Autres Anciens Monumens, Depuis La Naissance De Notre-Seigneur: Par le moyen d'une Table Chronologique, o l'on trouve les Olympiades, les années de J.C., de l'Ere Julienne ou de Jules César, des Eres d'Alexandrie & de Constantinople, de l'Ere des Séleucides, de l'Ere Césaréenne d'Antioche, de l'Ere d'Espagne, ... ; Avec Deux Calendriers perpétuels, ... (Band 2) — Paris, 1784 [Cicognara, 2479-II-1-2]

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https://doi.org/10.11588/diglit.29075#0012

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ij RÉPONSE A U JOURN. D E LUXEMB.

Collection des Historiens de France, il ne nous a pas été possible de donner notre attention à d’autres objets :
quoique ce volume, à dire vrai, soit moins notre ouvrage que celui de D. Brial, notre collégue dans cette en-
treprise ; car c’est lui qui a fait le choix des pieces, qui a composé une partie des notes, clressé les tables, et
travaillé avec nous à la préface.

Mais enfm, plus libres aujourd’hui de partager notre application, nous profitons du premier moment de
loisir dont nous jouissons pour repousser les traits envenimés d’un censeur qui triomphe peut-être de la lon-
gue durée de notre silence. Animé du même esprit et formé à la même école que les premiers adversaires de
YArt de 'vèi'ifier les dates , le Joumaliste de Luxembourg a fait de la troisieme édition de cet ouvrage l’objet
de plusieurs de ses déclamations, sans présenter la plus légere idée de ce qu’elle renferme. Notre dessein
n’est pas de répondre aux injares dont il nous charge ; elles ne méritent que du mépris. La plupart de ses
raisonnemens ne sont guere phis dignes de considération. Mais apprenant que , répétés par ses confreres des
Pays-Bas , ils y ont fait impression sur quelques esprits légers , nous croyons devoir en faire sentir le faux par
une réfutation courte et précise. XJous ne reviendrons pas cependant, quoiqu’il Ies renouvelle, sur les ac-
cusations formées par les Journalistes de Trévoux contre la premiere édition de cet ouvrage. Elles ont été si
victorieusement détruites par les deux lettres que D. Clemencet y opposa, que ces Aristarques trahirent eux-
mêmes leur cause, au jugement du public, par les tergiversations et les fausses subtilités qu’ils mirent en œuvre
dans leur réplique. ( Voyez là-dessus les pages xvij et xviij de notre prêsace. ) C’est donc à ce qui nous
concerne personnellement que nous devons borner notre défense.

Le premier reproche que nous fait le Journaliste, c’est d’avoir dit, p. 223, col. 2, de notre premier volume,
que » le Pape S. Etienne outra le zele , s’il est vrai qu’il retrancha de sa communion Geux qui n’admettoient pas
» son sentiment sur le baptême des Hérétiques ». Qu’y a-t-il donc de répréhensible dans cette liypothese ?
Seroit-ce d’avoir paru soupçonner que S. Etienne eûtréellement excommunié, comme il les en avoit menacés,
les Evêques qui rejettoient avec S. Cyprien Ie baptême administré liors de PEglise ? Mais ce que nous n’avons
osé décider, Baronius l’asfirme positivement (ad. an. 258, num. XIVet XVII) ; et cette assertion, quoique
nous ne l’adoptions pas , n’est point dépourvue de fondement. Elle a pour garant sur-tout le Chef des Eglises
de l’Asie , S. Firmilien, Evêque de Césarée en Cappadoce, qui dans sa lettre à S. Cyprien n’hésite pas, apos-
trophant S. Etienne lui-même , de lui dire qu’en séparant de sa communion des Eglises aussi nombreuses que
celles d’Asie et d’Afrique, il s’étoit retranché lui-même de la société des fideles : Peccatum verà quàm magnum
tibi exaggerasti, quando te a tot gregibus scidisti. Exscidisti enim te ipsum, noli te fallere. La conséquence
qui résulte de là s’offre d’elle-même , que le Pape Etienne outra le zele en se séparant de ceux qui ne pensoient
pas comme lui stir le baptême des Hërétiques. Mais , puisque nous n’avons pas adopté le fait, de quel front
le censeur ose-t-il dire , à l’occasion du doute que nous avons élevé sur ce point, » Chez nos auteurs le blâme
» est toujours pour les Pontifes romains»? Nous appellons de cette calomnie à notre Chronologie historique des
Papes. On y verra cent endroits où nous avons pris hautementleur défense contre leurs détracteurs, soit Hétéro-
doxes, soit Catholiques. Dans quel ëcrit public avant nous, par exemple, le Pape Vigile avoit-il été vengé des
accusations atroces formées contre lui par Ies Acéphales, et adoptées par les auteurs les moins suspects?

Mais il ne suffit pas au Journaliste de nous inculper dans nos assertions , il veut encore nous mettre en op-
position avec nous-mêmes. Dans la Chronologie des Conciles on a dit, p. 140» col. 2, que le Pape Libere
signa la troisieme formule de Sirmich ; et parrni les Papes , p. 227 , col. 2, on dit au contsaire que ce fut la
premiere de ces fonnules qu’il souscrivit. Au lieu d’appercevoir ici de la contradiction, un esprit équitable
auroit regardé la seconde opinion comme la correction de la premiere , et d’autant plus qu’il s’agit d’une ma.
tiere où les plus savans ont peine à se décider : Qua in controversia, dit M. Bossuet, doctissimi quique du-
bitare se potiiis quàm certi aliquid tenere fateantur ( Defens. Cleri Gallic. part. 3, c. 35.)

La contradiction est encore moins réelle entre notre article du Pape Gelase I et le portrait que nous avons
fait d’Àcace parmi les Patriarches de Constantinople. » Gelase, avons-nous dit p. i5j , fit paroître dans la dé-
» fense de ce que Félix, son prédécesseur, avoit fait contre Acace , une fermeté qu’il auroit peut-être mieux
» fait de modérer. Acace en effet étant mort en 489 > étoit-il indispensable de poursuivre sa mémoire , comme
» fit Gelase, jusqu’à refuser la communion à ceux qui faisoient disficulté, par ménagement, de la condamner,
» quelque purs que fussent d’ailleurs leurs sentimens sur la foi »? Mais à l’article d’Acace , p. 242, nous n’hé-
sitons pas à dire que ce Patriarche, » esprit fourbe , intrigant, altier, ambitieux, 11e fut occupé qu’à ssatter
» le Prince qu’il devoit instruire , qu’à vexer les Catholiques qu’il devoit appuyer, qu’à composer avec les H4-
» rétiques cju’il devoit rëprimer ». On voit, dans le premier de ces deux textes, que nous ne proposons qu’un
doute sur la rigueur avec laquelle Gelase exigea la condamnation d’Acace, jusqu’à refuser la communion à
ceux qui faisoient disficulté de rayer son nom de leurs diptyques. Ces opposans n’étoient pas de simples parti-
culiers, mais toute l’Eglise de Constantinople, ayant à sa tête le Patriarche Euphémius. Si la maxime de S. Au-
gustin est vraie, que, hors le cas de l’hérésie, la sévërité, c’esl-à-dire l’excommunication, ne doit point s’exer-
cer contre la multitude, sevcritas in paucos exercenda est, comment ne seroit-il pas permis de douter si
Gelase fit prudemment d’employer cette voie contre le principal des quatre Patriarclies d’Orient et toute son
Eglise? Acace étoit un méchant homme, on l’avoue ; mais c’étoit un hypocrite rusé, qui, par sa conduite arti-
 
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