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Clément, François [Editor]
L' Art De Vérifier Les Dates Des Faits Historiques, Des Chartes, Des Chroniques, Et Autres Anciens Monumens, Depuis La Naissance De Notre-Seigneur: Par le moyen d'une Table Chronologique, o l'on trouve les Olympiades, les années de J.C., de l'Ere Julienne ou de Jules César, des Eres d'Alexandrie & de Constantinople, de l'Ere des Séleucides, de l'Ere Césaréenne d'Antioche, de l'Ere d'Espagne, ... ; Avec Deux Calendriers perpétuels, ... (Band 2) — Paris, 1784 [Cicognara, 2479-II-1-2]

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https://doi.org/10.11588/diglit.29075#0150

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CHRONOLOGIE HISTORIQUE

1 Royauine dc la part du Roi Frédéric I, & de la Diete. II la re-
! fusa. 33 Satrirte desiinée le forçoit, dit M. Levesque , dc régner
j 33 cn RusTie. 33 La guerre cependant continuoit toujours entre
1 ces deux PuilTances c. FJle fut cnfin terminée , l’an 1743, par le
j Trairé d’Abo conclu par lcurs Plénipotentiaires le 17 Juin , ra-
tisic par la Ruiiie ie 14 Aout suivant, & trois jours après par la
Suede. # ;

Ce Traité n’étoit pas encore conclu lorsque la Tsaritse de~
couvrit une conspiration fonnée contre elle au milieu de sa
! Cour. C’étoit le Marquis de Hotta, Fnvoyé pour lors de la
ij Reine de Hongrie a Beriin, après avoir été son Ministre en
j Rullie, qui dirigeoit Ia trame La Dame Lapoukhin; son niari,
CommiiTaire-Générai de la Marine la Dame Bestuchef, belle-
sœur du Chancelier 3 le Chambellan Lilienfeldt & sa femme,
étoient à Ia tête du parti. 11s furent surpris avant d’avoir un
pian arreté , & condamnés à l’exil en Sibérie après avoir eu un
bout de langue coupé & reçu le knout. Elisabeth , persuadce
! que ie Roi de Prusse étoit le chef muet des conjurés, embrassà,
pour se vcnger, le parti de ia Cour de Yienne contre lui. Le
Feldt-Maréchal Apraxin , à la tète de l’armée russe, ayant pé-
nétré , l'an 1757, dans ia Prussc après une iongue & pénibie
marche, contraignit la ville de Memel, le 5 Juiliet, de capi-
; tuler. Cette conquéte fut suivie d’une vidoire qu’ii rempotta,

! le 30 Août, sur le Feldt-Maréchal Lhévold, qui étoit vetiu
l’attaquer près de Gross-Jagersdorff On fut surpris de le voir,
après ce doubie avantage, se replicr vers la Pologne & la Cur-

Ilande pour y prendre des quartiers d’hiver L’Impératrice ,
l’ayant Faic emprisonner à Narva, nomma des Juges pour lui
faire son procès. Il n’en vit pas la fin ; une apoplexie l’cmporta
avant qu’il fût jugé. Le Général Fcrmer , qui ie remplaça, fit
preuve d’habileté, le u Janvier 175 « , par ia prise de Koenis-

Iberg & du Fort de Pillau. S’étant ensuite rendu maître de Cus-
trin, il défit, près de cette viile, i’armée prussienne , dans
une bataille qui dura ie zy & 16 Août. LeGrandDuc, ami
du Roi de Prusse, ne voyoit pas d’un œil satisfiiit lcs avantages
que ce Général remportoit sur lui. Fermer s’en appercut, &
prétexta des infirmités pour obtenir sa retraite. Soltykof, qui
prit ensuite le commandement, remporta, le 2.3 Juillet 1759,
une vidoire signalée sur Vcdel, Général Prussien , près de Zu-
likhau, dans la Silésie, à une lieue de l’Oder. Les vainqueurs
marcherent incontinent à Crossen , de là a Francfort surl’Oder,
dont ils s’emparerent, & pousserent leurs détachemens jus-
qii’aux portes de Beriin. Le Roi de Prusse voulant effacer la
honte que venoit de recevoir sonGénéral, attaque, le 12, Août,
à Cunersdorf, à deux lieues de Francfort, l’armée russe réunie
aux Autricliiens commandés par Laudon & Haddick. Après un
combat de huit heures, soutenu de part & d’autre avec tout
i’acharnement imaginable , les Prussïens prennent la fuite ,

II laissant huit mille hommes des leurs étendus sur le champ de
bataille, & SoItykof est vainqueur d’un Héros. La nouvelle de
cette vicloire, portée à Pétersbourg, valut à tout solda.t rulse ,
qui justifieroit s’y être trouvé, i’exempticn de toute corvée
pour sa vie.

L’annéc 1 760 procura de ncuveaux succès aux Russes. Une
de leurs divisions , commandée par ie Comte de Totleben,
s’empara de Berlin le 9 Odobre, fit la garnison prisonniere,
mit la ville à contribution, & se retira. L’avantage que leur pro-
cura la campagne suivante, fut ia conquête de Coiberg en Po-
méranie, qu’ils firent, sous les ordres dti Général Romanzof,
le zSDéc. ( N. S. ), après un siége d’environ six mois. La joie
que répandit à Pétersbourg ia nouvelle de cet événement, fut
bientôt changée en deuil par la mort de i’Impératrice, arrivée
le 5 Janvier 176z ( N. S. ) , à l’âge de 51 ans. Le gouvernement
de cette Princesse fit voir qu’elle avoit hérité du génie de
Pierxe le Grand comme de sa puissance. Elle yajouta, comme sa
mere, la clémence ; vertu qui fut telle dans Elisabeth , que,
pendant son régne , personne ne fut exécuté à mort, ainfî
qu’eile en avoit fait vœuen montant sur le trone; & cependant
son régne est l’époque où les crimes commencerent à devenir
plus rares en Russîe. Dans l’érat le plus critique de sa derniere
maladie, elle diminua l’impôt sur le sel, fît ouvrir les prisons à
13 ou 14 mille contrebandiers & à zj mille débiteurs qui s’y
trouvoient détenus, & ordonna même qu’011 acquittât de ses
fonds les dettes de ceux-ci, qui n’cxcéderoicntpas la somme de
zyoo roubles.

PIERRE III, FEDOROYITCH.

ijdz. Charles-Pierre Ulric , né, Ie zi Février 17x8,
de Charles-Frédéric , Duc de Holstein-Gottorp, & d’Anne Pe-
trovna, fille aînée de Pierre le Grand & de Catherine, sa se-
condefeinme, fut proclamé Empereur de Russie, le j Janvier
17 61, immédiatement après la mort d’Elisabeth, sa tante. Cctte
Princesse , en mourant, lui avoit recommandé de remplir fide-
--— ---—.——--—

lcment les engagemens qu’elle avoitpris avec Ics Puissances al-
liées. II fit le contraire , abandonna le parti dela Reine de Hon- j
grie, fit la paixavecie Roide Prusse, & renvoya les prisonniers
faits sur lui, comblés de présens. Le dessein de ce Prince ctoit
d’établir en Europe une paix géncrale , & de balancer le padte
de famille de la Maison de Bourbon par une semblable alliance
entre les trois branches souveraines de Ia Maison de Holstein ,
qui régnoient en Suede, en Danemarck & en Russie: alliance à
laqueile les Rois d’Angleterre & de Prusse auroient été invités
d’accéder. II opposoit ainsi toutes les forces du Nord à celles de
l’Occident & du Midi. Ce projet, rnélé de quelques idées bi-
zarres, ne détourna point son attention de l’intérieur de l’Em-
pire. II se déclara le proteèleur du commerce, cn supprimant le
droit de deux pour cent qu’on levoit sur les marchandises ve-
nant de Perse & sur celles qu’on apportoit d’Archangel : la No-
blesse eut la liberté de voyager pour s’instruire, & de disposer de
scs biens sans l’agrément du Souverain ; la question fut suppri-
mée dans les procès criminels 3 on publia des loix pour modérer
l’excès du luxe. En tout cela Pierre III ne méritoit que des éloges.
Mais il s’attira ie mépris de la nation par sa vie crapulcuse , la
haine des troupes en voulant les assujettir à la dilcipline mili-
taire des Prumens qu’elles avoient vaincus, & l’averfîon du
Clergé en confisquant ses biens pour le réduire à de simples pen-
sions. L’indifférence qu’il marquoit ouvcrtemcnt pour toute
sorte de culte, donna même Iieu de soupçonner qu’il vouloit
donner atteinte à la rcligion dominante. Enfin le dessein , qu’il
laissa transpirer dans les fumées du vin , de faire casser son ma-
riage, de déshéritcr sonfils, &de se donner pour successeur le
Duc Georges Louis dc Holstein, son cncle, acheva d’indisposer
contrelui tous lesesprits. L’an 176z, une conjuration, à latête
de laquelle étoientdes personnes du premier rang, éclate tout-
à-coup, le § Juillet, ( N. S.) dans Pètersbourg, & proclame
l’Impératrice Catherine unique Souveraine deRussîe. Pierre ap-
prend cette révolution à Orienbaum où il étoit occupé à faire
construire un temple pour les Luthériens. Après avoir beaucoup
hésité sur le parti qu’il doit preudre , il s’cmbarque pour Crons-
tadt5 mais lc Commandant, prévenu par Ies ordres de l’Impé-
ratrice, menace de tirer sur Iui. Il revient, & se laisse arréter
par un seul Général. Conduit à Pétcrhof, il signe , dans les ter-
mes les plus bas & les plus Iâches , sa renonciation à l’Empire.

On l’amene ensuite prisonnier au Château de Czarko-zelo,
où 7 jours après ( \j Juillet, ) il meurt d’un accident hémor-
rhoïdal, suivant la Déclaration que l’Impératrice fit parvenir à
toutes les Cours.

CATHERINE II, ALEXEIEYNA.

\j6z. Catherine ( appellée à son baptême, Sophie-Au-
guste-Frédérique ) née, le 1 Mai ijkj , de Christian-Auguste,
Prince d’Anhalt-Zerbst, & de Jeanne-EIisabeth dc Hotstein-
Eutin, mariée, le 1 Septembre 1745, à Charles-Pierre-Ulrick,
Duc de Holstein-Gottorp & depuis Empereur de Russîe , est re- !
connue Souveraine Impératrice Ie 9 Juillet 176z, & fcn fils \
unique , Paul Pétrovitch , né , le 1 Ocftobrc 1754 , déclaré en j
même tems Grand Duc & héritier présomptif du trône. Pendant j
les derniers troubles on avoit arrëté le Duc Georges-Louis de j
Holstein. Dès qu’iis furent dissîpés, Catherine le fit remettre en
liberté & lui donna de plus l’administration des Etats de Hols-
tein. Biren ayant été rappellé de son exil par Pierre III, elle le
rétablitdans son Duchéde Curlande & écrivit, le 3 Août, (V. S.)
une lettre en sa faveur au Roi de Poiogne , Auguste II, pourle
remettreen possessîon de ses Etats. Charles, filsd’Auguste, étoit
alors investi dece Duché. II fut contraint, par son pere, de Ie
céder à ce rival. (Voy. les Ducs de Curlande.) Le Comtc dc
Bestuchef, sur la fin du régne d’EIisabeth, avoit été dépôuiilé de
la charge du Grand Chancelier. La nouvdle Impératrice , per-
suadée de son innocence, lui rendit cette dignité. Le 3 Odo-
bre ( N. S. ) elle se fit couronner solemnellement à Moskou par
l’Archevêque de Novogorod.

Ivan VI, cefils du Prince de Brunsviclc-Bevern & d’Anne
de Mecklenbourg, fait Empereur, l’an 1740 , à 1 age de deux
mois, & déposé l’année suivante, vivoit toujours renfermé
dans la forteresse de Schlüsselbourg. Quoique élevé dans une
profonde ignorance&, à ce qu’on prctend , réduit presque à l’é-
tat d’imbécillité, c’ctoit néanmoinsun instrument propre à étre
mis en œuvre par des mécontens pour excitcr une révolution.

Le sort, toujours favorable à Catherine, Ia défît de cet épou-
vantail par l’extravagance Ia plus inconcevable d’un enfantperdu.
Mirovitch, ( c’estlc nom du sujet dont il s’agit, ) Ukranien de
naissance & Sous-Licutenant d infanterie, homme plongc dans I
la débauche & ruinc par la dissîpation, conçoit Ie dessein, sans 1
avoir jamais vu le Prince Ivan, sans connoître ses dispositions, 1
ni scs facultes naturelles, lans penler même à lui former un 1
parti, conçoit, dis-je, le dessein de l’arracher de sa prison pour |
 
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