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Clément, François [Editor]
L' Art De Vérifier Les Dates Des Faits Historiques, Des Chartes, Des Chroniques, Et Autres Anciens Monumens, Depuis La Naissance De Notre-Seigneur: Par le moyen d'une Table Chronologique, o l'on trouve les Olympiades, les années de J.C., de l'Ere Julienne ou de Jules César, des Eres d'Alexandrie & de Constantinople, de l'Ere des Séleucides, de l'Ere Césaréenne d'Antioche, de l'Ere d'Espagne, ... ; Avec Deux Calendriers perpétuels, ... (Band 2) — Paris, 1784 [Cicognara, 2479-II-1-2]

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https://doi.org/10.11588/diglit.29075#0273

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DES COMTES OU DUCS D E GASCOGNE. 255'i

maine de Cliarles le Chauve. 11 eut le malheur d’être battu &
pris, l’an 846, par ces barbares , qui le firent mourir peu de
tems après. Ils abandonnerent ensuite la ville de Saintes, après
l’avoir piliée &livrcc aux ssammes.

GUILLAUME.

84^. Guielaume, successeurde Siguin au Duché de Gasco-
gne, ell difFérent de Guiilaume, fi!s du Duc de Toulouse. 11 eut
le malheur, comme son prédécesseur, de tomber cntre les mains
des Normandsl’an 848, en défendant Bordeaux qu’ils surprirent
par la trahison des Juifs. Ces barbares mirent tout à feu & à sang
dans cette viile & les environs.

SANCHE-SANCION.

848. Sanche-Sancion , fils deLoup-Sanche, & neveud’A-
dalric, se rendit maître de la Gascogne après que Guillaume eut
été pris. 11 étoit déjà en posseilïon de Pampelune & d’une partie
de la Navarre dès l’an 83 6. Ce fut contre le gré de Charies le
Chauve qu’il joignit le Duché de Gascogne au Comté de Pam-
peiune. Onvoitpar une lettrede S.Euloge, Prêtrede Cordoue ,
que vers l’an 848 laGaule chevelue, voisine de Pampclune, étoit
loulevée contre cePrince par les intrigues de Sanche-Sancion.

( D.Bouq. T. VII, p. 581.) Marianadonneà ce dernierletitre
de Roi des Gascons. On lui attribue la fondation de l’Abbaye
de S. Martin de Malvenda en Navarre. Sanche fît la paix avec
Charles le Chauve, & se joignit à lui contre le jeune Pepin qui
se prètendoit Roi d’Aquitaine. L’ayantpris en 851, il lc livra à
Charles. ( Ann. Bertin. ) L’année suivante il céda la Navarre à
Garcie, son fiis, se contentatit du Duché de Gascogne. Sanche
défendit, rnais sans succès, l’an 855, la ville de Bordeaux con-
tre les Normands qui la prirent & la saccagerent. Sa mort ar-
riva l’an 864 au plus tard.

À R N A U D.

864 au pius tard. Arnaud , fils d’Ymon ou d’Emenon ,
Comte de Périgord, & neveu, par sa mere, de Sanche-Sancion,
succéda à celui-ci dans le Duché de Gascogne. II fut entière-
ment défait l’an 864, par les Normands, qui avoient fait une
descente sur les cctes du Bordelois & de la Saintonge. Mais il
répara cet échec dans Ia suite, si l’on s’en rapporte à une an-
cienne relation qui atteste qu’il sortit vièlorieux de plufîeurs com-
bats qu’il livra à ces barbares. Dans les dernieres années de sa
vie il avoit fait vœu de se retirer dans l’Abbaye de Solignac en
Limosin , que les Normands avoient détruite & au rétablisse-
ment de laquelle il avoit contribué. Mais lamort le surprit,
l’an 87 z , avant qu’il put accomplir cet engagement. ( Acla SS.
Ben.fttc. IV, par. z , p. 73.) 11 fut le dernier des Ducs amovi-
bles de Gascogne.

DUCS HÉRÉDITAIRES DE GASCOGNE.

SANCHE, surnommé MITARP.A.

87t. Sanche, surnommé Mitarra , c’est-à-dire en gascon
le Montagnard, suivant Ohienhart, petit-fils de Loup-Centule,
Duc de Gascognc,qui avoit été dépouilié, commeon l’a dit, par
Louis leDébonnaire, fut appellé de Castille par les Gascons, vers
l’an 871, pour les gouverner. Une ancienne généalogie, publiée
par D. Martenne ( I er Voya. litt. par. 1, p. 40, ) dit qu’il étoit fils
d’un Comte de Castille. Ce Comte étoit par conséquent fils ou
gendrede Loup-Centule. Mais ce qu’elleajoute, que le motif qui
porta les Gascons à aller chercher un Duc en Espagne , étoit le
refusqueles Seigneurs du pays faisoient de cettedignité, à cause
de la perfîdie de cette nation, accoutumée, dit-clie, à tuer scs
maîtres, est de la plus grande fausseté. On ne voit pas un seul
exemple qui puisse appuyer cette assertion. Sanche Mitarra se
comporta toujours en Souverain dans son Duché , sans vouloir
reconnoître l’autorité des Rois de Erancei en quoi il fut imité
par ses successeurs.

S A N C H E II.

Sanche II, surnommé aussî Mitarra , comme son pere,
Iui succéda au Duché de Gascogne. On ignore l’année de sa
mort.

GARCIE-SANCHE.

Garcie-Sanche , dit le CourbÉ, fils de Sanchell, fut son
successeur, & vivoit en 904, comme le prouve une Charte par
■ laquelle, au mois d’Ocfobre de cette année, Walafride , Abbé

B de Soreze, lui aliéna pour sa vie l’Abbaye de Saramon avec ses

1 dépendances. ( Gall. Chr. No. T. I, pr. p. 178.) Amuna, sa

femme, nommce aussî Honorate , iui donna trois fils , San- j
che-Garcie, qui suit 5 Guillaume Garcie, Comte de Fezenzac, |
qui a donné l’origine aux Comtes propriétaires de Fezenzac, & !
Arnaud Garcie, Comte d’Astarac. ( D. Bouq. T. XII, p. $86.)
Amuna mourut en couches de ce dernier. Bordeaux étoit alors
le siége des Ducs de Gascogne. Cependant ii y avoit des Comtes
particuliers que Ies Ducs établiisoient en cette ville.

SANCHE-GARCIE.

Sanche-Garcie, successeur de Garcie-Sanche, son pere,
au Duché de Gascogne , eut trois fils, Sanche-Sanchez , Guil-
laume & Gombaud , dont les deux premiers lui succéderent. La
géncalogie citée plus haut les donne pour bâtards & ne parle pas
du troisieme. Mais on sait d’ailleurs qu’étant passe du mariage,
après le décès de sa femme, à l’état ecclésiastique, Gombaudfut
pourvu par le Duc Guillaume-Sanche, son frere, l’an 977, des
Evêchés d’Aire, deBazas & d’Agen, &mourut au plus tard dans
les premiers mois de l’an p8z , laissant de son mariage un fils !
nommé Hugues qui lui succéda dans scs Evêchés, après avoir
été Abbé de Condom, le tout par le choix du Duc son oncle 3 car
au dixieme siecle , suivant la remarque de D. Vaissete, les grands
vassaux s’étoient emparés de la nomination des Evéchés & des
Abbayes. (Marca, Hist. de Béarn , 1. 3 , ch. n & iz. GalL Ch.
No. T. I, col. 119Z, 1193.)

SANCHE-SANCHE2.

Sanche-Sanchez , fils aîné de Sanche-Garcie, mourut (on
ne sait en quelle année ) sans postérité.

GUILLAUME-SANCHE.

Guillaume-Sanche rempIaçaSanche-Sanchez, son frere,au
Duché deGasccgne. L’an 977, au plus tard, ii aiîocia Gombaud,
son frere, au gouvernement. Celui-ci devenuveuf embrassal’état
ecclésiastique, & posséda, comme on l’a dit, les Evêchés d’Aire,
de Bazas, d’Agen, & généralement tous ceuxdela Novempopu -
lanie j ce qui ie fit qualifîer Evêque dc Gascogne. L’an 977, Ies
deux freres voulant réformer le Monastere d"e Squirs ou de la
Réoie, le soumirent à l’Abbé de S. Benoît-sur-Loire. Gombaud
eut unfilsnommélîugues, quifutComte& Abbé deCondom ,

& qui après la mort cle son pere, arrivée avant l’an y8z, lui
succéda aux Evêchés d’Agen & de Bazas, & se démit ensuite
de ce dernier sur les remontrances du Pape Benoît VIII. Guil-
laumc-Sanche, l’an 98Z, renouvella ou fonda pouria seconde
fois i’Abbaye de S. Sever-Cap-de-Gascogne , ainsi nommée de
même que la ville à laquelle elie donna naissànce , parceque
c’est !à où commence proprement la Gascogne, & peut-étre
aussî parceqüe c’étoit le lieu où se tenoient les Etats de la No-
vempopulanie , sous les Ducs de Gascogne , mème depuis que
les Anglois furent maîtres de ce Duché. Sur quoi il est a remar-
quer que le droit de convoquer ces Assemblées appartenoit aux
Abbés de S. Sever en qualité de Viguiers du Duché de Gascogne.
Voici comme Guillaume-Sanche raconte lui-même l’occasion ,
le motif & les circonstances de cette fondation dans la Charte
qu’il fit expédier à ce sujet, » La nation impie des Normands,

« dit-il, ayant fait irruption dans les terres que jetiens de Dieu

33 par droit héréditaire, quasmihi Deusjure hereditario tradere

33 dignatus eft, je suis venu au tombeau du S. Martyr Sever pour

33 implorer sa protedHon contre ces barbares , promettant, s’il

33 me rendoit vicforieux, de lui assujettir tout l’Etat soumis à ma

33 domination, comme avoit fait Adrien , Roi ( c’est-à-dire vrai-
33 semblablement Gouverneurromain) du même pays, & m’en-
« gageant à construire au lieu d’une petite Eglise que ce Prince

33 avoit élevée en son honneur, un ample & magnifique Mo-
33 nastere. Ayant, après ce vœu, livré bataille à cette troupe

33 maudite, je vis paroître à la tête de la mienne le S. Martyr

33 monté sur un cheval blanc & couvert d’armes brillantes, avec

33 lesqueîles il terrassa plusieurs milliers de ces méchans & les en-
33 voya aux enfers. Parvenu au comble de mes souhaits par une

33 derniere vicftoire, je m’empressài de m’acquitterde mon vœu;

33 & dans ce ddscin ayant convoqué les Chevaliers qui polîé-
33 doient ce lieu sacré, je ies priai de me vendre le ( tombeau du )

33 Saint avec le territoire qui en dépendoit. Mais cornme ils

33 refusoient d’alièner un terrein qu’ils disoient franc & libre

33 enticrement de cens, je me mis en colere, soutenant que ce |
33 terrein étoit dans l’aleud de mon château. Enfin il fut convenu |
33 qu’on s’en rapporteroit au jugement de l’eau froide. Le jour & |
33 l’heure marquéspour cette épreuve étant arrivés, j’envoyai pour |
33 y assîster ma femme & mes enfans avec les Evêques, les Sei-
33 gneurs & les Princes de toutelaGascogne& des Comtés du voi- j
33 sinage. Pour moi je restaidans mon château. Chose merveil-
33 \ç.v\ie\commeLEvêqueétoitsurlepointdeplongerVenfantdans

33 l’eau, voilà que ie ciel qui étoit si serein qu’il n’y paroissoit au-
 
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