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Clément, François [Editor]
L' Art De Vérifier Les Dates Des Faits Historiques, Des Chartes, Des Chroniques, Et Autres Anciens Monumens, Depuis La Naissance De Notre-Seigneur: Par le moyen d'une Table Chronologique, o l'on trouve les Olympiades, les années de J.C., de l'Ere Julienne ou de Jules César, des Eres d'Alexandrie & de Constantinople, de l'Ere des Séleucides, de l'Ere Césaréenne d'Antioche, de l'Ere d'Espagne, ... ; Avec Deux Calendriers perpétuels, ... (Band 2) — Paris, 1784 [Cicognara, 2479-II-1-2]

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https://doi.org/10.11588/diglit.29075#0331

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DES COMTES ÜE F O I X. 3i3|

les Comtes 8c Ducs de ce nomj Yvain ou Jean, le second, fut
celui qui dénonça le jeune Gaston à son pere , conime ayant
une poudre sur lui pour l’empoisonncr. 11 fut brûlé misérable-
ment au ballet des Sauvages, oii le Roi Charies VI pensa iui-
mêmepérir, le 51 Janvier 1395. On ignore ce que devinrent
Purenaud Sc Gratien, ies deux autres bâtards de Gaston-Phébus.
Ce Prince composa sur la chaiîe un Traité mélé de prose 8c dc
vers , dont le style emphatique& embrouilié a donné naiisance
au proverbe , saire du Phébus. Le premier titre de l’ouvrage
ayant été Le miroir de Phc'ÿus , on iui donna depuis celui de
Déduits sur la Chajfe. Entre les éloges outrés que l’Auteur
donne à la chaste , on y lit qu’elle sert à suirles pcchés morte/s.
Gr quifuit, ajoute l’Auteur, les sept péchés mortels, selonno-
tre soy , il doit' eslre saulve. Doncques bon veneur aura en cc
monde joye , léejfe & déduit, & apres aura paradis encore.

( Vcy. Jean II, Comte d‘Ârmagnac. )

M A T T H I E ïï.

Î39 r. Après la mort de Gaston Phébus, tous ses domaines
devoient retourner au Roi de France , en vertu de la donation
que ce Conue lui en avoit faite. Mais ce Monarque, ou piutôt
le Duc de Berri, qui gouvernoit aiors le Royaume, après lcs
avoir fait saisir , les céda , moyennant une somme , à Mat -
thieü , fils de Bernard II, Vicomtede Castelbon, 6c arriere-pe-
tit-fiis de Roger I, Comte de Foix , le plus proche héritier du
défunt, Les Lettres par lcsquelles cet abandon lui fut fait sont
datées de Tours le 20 Décembre 13 91. Jean , Roi d’Aragon ,
étant mort l’an 1395 , Matthieu prétendit lui succéder en

1 vertu de son mariage avec Jeanne , fille aînée de ce Prince j
mais il eut pour concurrent Martin, qui l’emporta, & se main •
tint, malgré les cfforts de Matthieu , pour faire valoir ses pré-
tentions. L’an 1398 , le 5 Août, Matthieu meurt sans en-
fans.

ISABELLE et ARCHAMBAUD.

1398, Isabelle , sœur de Matthieu , Comte de Foix , 8c
femme u’Archambaud de Grailli , Captal de Buch , se
porta pour héritiere du Comté de Foix , 6e des autres domaines
de sa Maison, après la mort de son frere. Mais le Sénéçhal de
Toulouse les ayant mis sous la main du Roi, ne lui permit pas
de recueillir cette succelsion. Archambaud voulut faire valoir
les droits de son épouse par la voic des armes, 5e s’empara

P d’une partie du Comté de Foix j le Connétable de Sancerre
l’empêcha de prendre l’autre. Il nt ensuite ses soumissions au
Roi, lui donna ses deux fils aînés en ôtage, 6e enfin, le 10 Mars
1401 , il obtint main-levée de tous les domaines saisis dans le
Comté de Foix. Archambaud changea son nom de Grailli en
celui de Foix, quitta le parti de l’Angleterre, dont il étoit Séné-
chal en Guienne, 6e demeura fidele au Roi jusqu’à sa mort ar-
rivée au commencement de 141 z, cu sur la fin de l’année précé-
dente. II laissa de son épouse cinq fils , Jean, qui lui succéda
dans les Comtés deFoix 6e de Bigorre, 6e les VicomtésdeBéarn,
de Castelbon , 6ec. j Gaston , qui fit la branche des Comtes de
Canaplesj Archambaud , chef de celle des Seigneurs de Na-
vailles, qui fut tué sur le pont de Montereau, l’an 1419, avcc
le Duc deBourgognej Matthieu, quiépousa, i’an 1419, Mar-
guerite, Comtesse de Cominges, sa cousinej 8c Pierre, quifut
Religieux de S. François, puis Evêque succesfivement de Lescar
6c de Cominges, 5c enfin Cardinal.

J E A N.

| 1411. Jean de Grailli avoit déjà donné des preuves de

! valeur lorsqu’il succcda dans le Comté de Foix au Comte Ar-
| chambaud, son pere. 11 avoit servi, l’an 1409 , Martin , P,oi
| d’Aragon , en Sardaigne , contre le Vicomte de Narbonne. 11
suivit ce Prince en Navarre , contre Ie Comte de Mandosse, 6c
il se distingua au siége de Lourde en Bigorre, contre les Anglois.
L’an 1412, après qu’il eut succédé au Comté de Foix , le Roi
ie nomma Capitaine-Général en Languedoc 6c en Guienae ,
pour l’opposer à Bernard VII, Comte d’Armagnac , qui déso-
loit ces provinces, 6c sur-tout le pays de Cominges. Ce dernier
étoit attaché aux Ducs d’Orléans 8c de Berri, 6c formoic avec
eux une ligue, appellée de son 110m, contre le Duc de Bourgo-
gne. A.ssez mal mené dans cette guerre, où il eut en téte les plus
j braves du Royaume, le Comte Jean fait la paix avec le Comte
d’Armagnac le 6 Décembre 1415 , au château de Mazeres.
L’an 1419, au mois de Janvier , le Roi Charles VI 6c le Dau-
phin ( depuis Charles VII ) le nomment, chacun de leur côté ,
Gouverneur-Général aux pays de Languedoc , d’Auvergne &
de Guienne. La conduite équivoque qu’il tint cntre les deux
partis , du Dauphin 6c duDucde Bourgogne , engagea le pre-
mier, qui s’étoit rendu , l’an 1410 , en Languedoc, a lui ôter
| son Gouvernement. Le Comte s’y maintint par un Traité qu’il

fit Ic 3 Mars 1412. ( N. S.) avec le Roi de France 6c le Roi
d’Angleterre. L’an 1413 , au mois de Mai, il se réconcilie avec
lc Dauphin , devenu Roi par la mort de son pere. Ce Prince ,
l’an 1415, iui confie le commandement de son armée , 6c lui
donne la méme année, par Lettres datées de Méhun en Berri lc

18 Novembre, le Comté de Bigorre. ( Voy. ci-dejsus p. 270,
col. 2, les Comtes de Bigorre. )

L’an 1427, le Comte Jean fait le siége de Lautrec, qui Iui !
appartenoit, 6c reprend cette place sur les Routiers par ca-
pitulation du 20 Mai. II meurt, l’an 143 6 , au château dc Ma-
zeres la nuit du 3 au 4 Mai. 11 avoit épousé, 1° Jeanne, fille
de Charlcs III , Roi de Navarre , 6c d’Eléonore de Castiîle ,
morte sans enfans i’an 1420 j z* l’an 1422 , Jeanne , fille de
Charles d’Albret, Connétable de France, morte en 14? 3, après
lui avoir donné deux fils, Gallon 6c Pierre. Le premier succéda,
étant encore mineur , à scn pere, sous la tutele dc Matthieu ,
Comte de Cominges , son oncle, dans tous ses domaines , à
l’exception des Vicomtés de Lautrec 8c de Villemur , qui furent
le partage du cadet j mais ils demeurerent sous le vasselage de
l’aîné. Celui-ci fit la branche des Vicomtes de Lautrec , de la
Maison de Fcix-Grailli. Jean porta fort loin la gloire du nom
des Comtes de Foix. ll est qualisié tr'es haut & tr'es magnifque
Prince dans plusieurs actes de son tems.

G A S T O N IV.

143 Gaston IV , né l’an 1423 ,. reçoit, le lenclemain |
de la mort de Jean , son pere , c’est-à-dire ie 5 Mai , l’hom- 1
mage 6c le serment de fidélité des Etats de Foix. L’an 1443 , le I

2 Avril, il rend lui-même hommàge au Roi dans Toulouse, des g
Comtés de Foix 6c de Bigorre , 6c de ses autres domaines. Le

Roi lui clemande alors pourquoi il se qualifioit Comte par la
grace de Dieu, 6c lui donne un délai pour produire ses ticres.
Cette qualification , qui n’étoit originairement qu’un témoi-
gnage de reconnoissance envers Dieu , étoit devenue alors une
marque de souveraineté. Le Comte de Foix donna en cette oc-
casion au Roi 1 a satisfadion qu’il déliroit, en renoncant à une
formule qui lui faisoit ombrage. Le Comte d’Armagnac , qui
l’employoit de mêmedansses titres, sommé pareillement de l’a-
bandonner, ne montra pas la même docilité. Arrêté pour ce su-
jet 6c pour d’autres bien plus graves 6c remis entre les mains de
la Justice pour instruire son procès , il trouva dans le Comte de
Foix un solliciteur ardent 6c d’autant plus généreux, que les
deux Maisons vivoient depuis long-tems dans unc inimitié qui
sembloit exclure toute réconciiiation. ( Voy. JeanlV, C omte
d‘Armagnac. )

L’an 1447 , le z6 Déccmbre , Gaston achete de Pierre de I
Tinnieres la Vicomté de Narbonne j acquisition dans laquelle !
il fut maintenu , contre ceux qui la lui contestoient, par Arrét
du Parlement deToulouse du 6 Mai 1448. Etabli, l’an 1450 ,
Lieutenant-Général pour le Roi de France , il met le siége de- |
vant la ville de Mauléon dans le Comté cle Soule, occupée par î
les Anglois. Jean II , Roi de Navarre , puis d’Aragon, son
beau-pere, à la garde duquel les Anglois avoient consié cette |
piace, vient le trouver pour le détourner de cette entreprise. Il
répond qu’il n’y renoncera pas s‘il n‘efi com,battu & vaincu, j
ajoutant que son beau - pere peut en toute autre occasion j
compter sur ses services , excepté ce qui touche Le sait & l‘hon- j
neur de la Couronne de France. Jean se retire, les asiîégés ca-
pitulent, 8c le Comte prend possesiîon de la place au nom du

Roi de France. L’an 1451, après la rédustion de Dax 8: de plu-
sieurs châteaux voisins , il investit, au commencement d’Août,
avec le Comtc de Dunois, la ville de Bayonne , qu’il assîége
ensuite dans les formes , 8c dont il se rend maître par capitula-
tion, lc 25 du mêm'e mcis. En reconnoissance de l’heureux suc-
cès de ce siége, le dernier qui restât à faire pour chasier entiè-
rement Ics Anglois de la Guienne , Gaston fit présent à l’Eglise-
de la couverture de fion coursier , qui étoit de drap d‘or, prifée
quatre ceris écus , pour faire des ckappes. Le chanlrein & le
poitrail de cet animal étoient encore d’un plus grand prix selon
Froisiart, qui les estime à 15 rnille éçus d’or.

L’an 14 j 5 , le beau-pere dc Gaiton le déclare son successeur |
au Royaume de Navarre , après avoir déshérité le Prince de 1
Viane , son fiîs. Les Ambassadeurs de Ladisias, Roi de Hongrie 1
8c de Boheme , étant venus , au mois de Décembre 1457 , de~ g
mander en mariage pour leur maître Madame Madeléine de
France, fille du Roi Charles VII, eurent leur audience aux Mon-
tils près de Tours , où ce Monarque étoit alors , 8c Ie Comtc
de i oix avec lui. On leur fit tous îes honneurs posiîbles, & on
leur donna les plus beiles fêtes. Gaston, particulièrement chargé
i de les traiter au nom du Roi, leur donna entre autres, 6c à ses
propres frais, un banquet superbe , dans lequei, suivant. Jean
Chartier, il y avoit une quantité immense des viandes les plus
délicates 6c des vins les plus exquis. A l’entremets il y eut des
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