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Clément, François [Hrsg.]
L' Art De Vérifier Les Dates Des Faits Historiques, Des Chartes, Des Chroniques, Et Autres Anciens Monumens, Depuis La Naissance De Notre-Seigneur: Par le moyen d'une Table Chronologique, o l'on trouve les Olympiades, les années de J.C., de l'Ere Julienne ou de Jules César, des Eres d'Alexandrie & de Constantinople, de l'Ere des Séleucides, de l'Ere Césaréenne d'Antioche, de l'Ere d'Espagne, ... ; Avec Deux Calendriers perpétuels, ... (Band 2) — Paris, 1784 [Cicognara, 2479-II-1-2]

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https://doi.org/10.11588/diglit.29075#0365

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DES CÜMTES D’ÜRGEl.

point scs vues. Son dess'ein en eiïet étoit d’aiTuret sa successîon
à son petit-fiis, quoique illégitirae, Frédéric, fîls naturel de
Martin, Roi de Siciie. 11 étoit dans cette pensëe lorsqu il reçut,
au coramencement de l’an 1410, une AmbasTade de Louis II,
Roi de Naples, pour le prier de trouver bon que le Duc de Ca-
labre son fîls passât en Aragon afin d’y soutenir son droit à cette
Couronne, prétendant qu’elie lui appartenoit à titre de petit-
fiis, par sa mere, du Roi jean , prédécesseur de Martin. Celui-ci
ayant permis la discussion de cette affaire, trois Procureurs se
présenterent, Guillaume de Moncade pour le Duc de Caiabre,
Bernard de Camtellas pour le Comte d’Urgel & Bernard de
Villacusio pour le Duc de Candie. Chacun de ces Procureurs
s’efForçoit de soutenir le droit de sa partie, mais le Roi tâchoit
de les rendre tous douteux en insistant toujours sur celui de
Don Ferdinand, Insant de Castille, son neveu, quoiqu’ii cher-
chât à ménager les intcrêts de Frédéric, son petit-fils, dont
il vantoit beaucoup les qualités. Voyant néanmoins que per-
sonne n’étoit porté pour ce dernier , que les Jurisconsuites se
déclarôient même ouvertement contre lui, & que l’on préféroit
ie Comte d’Urgel à tous ies autres, pour tranquilliser celui-ci
dont il connoiisoit l’esprit turbulent, il prit le parti de lui con-
férer de nouveau la dignité du Lieutenant-Général du Royaume.
Mais cette nomination ne fut que simuléej & dans le même
tems il écrivit secrètement à l’Archevêque de Sarragoile & au
gouverneur du Royaume de ne point en laisser prendre posses-
sion au Comte & d’engager les Etats à s’y opposer.

Le 19 Mai de la même année 1410 , le Roi d’Aragon, étant
au Monastere de Valdonsellas , fut attaqué d’une maiadie si
violente qu’on désespéra de son rétabliilement. Les Etats de
Cataiogne se tenoient alors àBarceione : leurs Députés, s’étant
rendus auprès du Monarquc, le presserent de déclarer son lé-
gitime successeur. Sa réponse fut que les Comtesses d’Urgelfai-
loient tous leurs efForts pour lui persuader que ie trône appar-
tenoit de droit au Comte d’Urgei, mais qu’ii n’en croyoit rien.
II s’en tint là , & deux jours après ( 31 Mai) ii rendit i’esprit.
( Zurita, Anrt. L. x , c. 91 , & L. x 1, c. 2. )

La mort de ce Monarque plongea l’Aragon & ses dépendan-
ces dans une dangereuse confusion. Les cinq prétendans à la
Couronne mirent tout en œuvre pour parvenir à leur fin. Le
Comte d’Urgel ayant commencé d’exercer ia Régence de l’A-
ragon dans la ville d’Almérie, lr Parlement de Catalogne as-
semblé d’abord à Monblanc, & successivement transféré à Bar-
ceione & à Tortose, lui fit signifîer défense d’en continuer les
fonèlions, avec ordre de licencier ses troupes. (Ferréras, ad
an. 1410. Zurita, Ann. L. xi, c. ;, 4 & 11. ) Mais il falloit
décider entre les prétendans à qui la Couronne devoit étre ad-
jugée. Les Etats d’Aragon ass'emblés pour cela en 1411, à Ca-
latayud, convinrent, avec ceux de Valence transportés à Tra-
higuera & ceux de Catalogne, d’envoyer un nombre égal de
personnes dans la ville d’Alcanitz pour y terminer dans un con-
grès cette grande querelle. Mais à peine ce congrès étoit ou-
vert, qu’un incident funeste en croubla les opérations Don
Antoine de Lune, partisan outré du Comte d’Urgel, voyant
i’Archevêque de Saragofîe appliqué a le traverser, porta ia fu-
reur contre ce Prélat jusqu’à l’assàssiner. Cet attentat, loin d’a-
vancer ies asfaires du Comte, ne servit qu’à faire détester son

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parti. Les parens de l’Archevêque coururent aux armes. On de-
manda des troupes castiilanes a Don Ferdinand. LeGouverneur
d Aragon fit arrêter l’Evêque de Tarazone, trop porté pour
le Comte d’Urgel, & rasiembla lui-même des troupesqui cau-
serent de grands désordres. Tout rnoyen lui fut égal, sans dis-
cernement de juile & d’injuste, pour faire triompher la cause
qu’il avoit épousée. On lui reprocha d’avoir recherché non-seu-
lement J'alliance des Anglois, mais celle du Mahométan Jucef,
Roi de Grenade. Ii y eut des combats entre les troupes des deux
partis. Le congrès d’Alcanitz alarmé de ces menaces, se déter-
mine enfin a nommer neuf Juges, trois pour chacune des Prin-
cipautés qui composoient la Monarchie aragonoise, pour pro-
noncer définitivement sur le choix de l’héritier du trône. Ils s’as-
sembient a Caspé, & les avis se trouverent divisés. S. Vincent
Ferrier, qui s’y étoit rendu , entraîne , le 14 Juin 1412, moins
par la force de ses raisons que par l’éclat de sa sainteté, les avis
de son frere & de quatre autres juges en faveur de i’Infant Don
Ferdinand. Le nouvel Archevêque de Tarragone Guillaume
de V'alsecca, Jurisconsulte cataian, furent les seuls qui opine-
rent pour le Comte d’Urgel. Pierre-Bertrand Valencien refusa
d’ouvrir son avis. La sentence futprononcée le iSdans l’Eglise
de Caspé, en faveur de Ferdinand. Ce fut en vain que Vincent
Ferrier monta en chaire pour appaiser le murmure qu’elle ex-
cita. Zurita, ibid. c. 30; Ferréras, ad ann. 1411 & 1412.)

Le Comte d’Urgel éludant de reconnoître le nouveau Roi,
il v eut une proposition de mariage entre ia fille aînée du pre-
mier & Don Henri, fils aîné du second. Par ie Traité qui fut
mis en avant à ce sujet, le Roi s’obligeoit à délivrer au Comte
130 milie ssorins pour pcyer ses dettes & à lui en assïgner an-
nuellement six mille, deux pour lui, deux pour sa femme &
deux pour sa mere Le Comte qui auroit dû accepter ces offres,
pt'éféra l’alliance du Duc de Clarence, fils de Henri IV, Roi
d’Angleterre. Mais le jeune Prince ensuite y renonça. II fut
alors aisé au Koi d’Aragon de dompter un vassal dont le parti
s’affoiblilioit chaque jour. Le Comte, assîcgé dans Balaguer,
sut réduit a s’abandonner a la clémence du Roi qui le condamna
à uncprison perpétuelle, & ordonna ia confiication de tous ses
domaines de ceux de la Comtesse, mere du Comte, qu’il réunit
à la Couronne. Enfermé d abord au château de Lérida, il fut
ensuite transporté a celui d’Urvena en Castiiie, delà à Castro-
Torafe, & enfin au chàteau de Xariva dans le Royaume de \ a-
lence où îl finit ses jours le 1 Juin 1433. (Zurita, Ferréras,
ibid. )

La Comtesse Douairicre d’Urgel & ies filles du Cornte fu-
rent d’abord enveloppées dans sa catastrophe, ayant été enfer-
mées routes ensemble, l’an 141 + , dans un chateau par ordre
du Roi. Mais l’année suivante, Ferdinand sit amener les filles à
sa Cour oü elles demeurerent jusqu’à ce qu'il ies eur érablies.

En 1428 , il donna en mariage Isabelle, l’aînée, à i’InfantDon
Pedre , Duc de Coimbre , deuxieme fils de Don Jayme I, Roi
de Portugal avec une dot proportionnée à sa naissance & à la
dignité de son époux. Eléonore, la deuxieme, fut ailiée en
en 1437, à Ravmond Ursin Comte de Noie; & Jeanne la
derniere , épousa, i° Jean de Grailli, qui prencit le titre de
I Comte de Foix; z°, en Juin 144;, Jean Raymond Foich,

I Comte de Cardone,
 
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