DES VICOMTES D E TURENNE. 401 |
RAYMOND IV.
Raymond IV j fîls & succesTeur ae Raymond III, fit Iiom-
mage de sa Vicomté, l’an T214, â Simon de Monfort comme
à son Suzerain. ( Justel, ibid. p. 3 8. ) II accompagna, la mêmc
année, le Prince Louis, fils du Roi Philippe-Âuguste, lorsqu’it
paiTa en Angleterrc où il étoit appellé par les Barons souievés
contre le Roi Jean. L’an i ZI9, sur la connoiiTance cju’il avoit
| que Raoul de Besie 8c ses neveux, fils d’Adémar, étoient d’une
i bonne race, ex generosu progenie, pour récompense de la fidé-
| lité qu’ils lui avoient toujours témoignée, il les fit Chcvaliers,
| eux 8c leurs descendans, concejsimus eis & succejsoribus suis ut
sint miiites , les exemptant de tailles 8c de toute autre exatftion.
( Ibid. p. 39. ) Etant prêt, la mème année, à partir pour la
Terre-Sainte, il réforma dans le mois de Septembre les coutu-
mes établies par ses prédécesseurs au bourg de Martel, les fit
mettre par écrit, & s’obligea par serment à s’y conformer 8c à
les faire observer par tous les habitans du lieu. (lbid. p. 40. )
II etoit de retour cn îizi , comme Ie prouve un acfte d’Ebles,
Vicomte de Ventadour, & de Marguerite, sa femme, palTé Ie
jour de Ia Pentecôte de cette année à l’Abbaye de Grandmont,
par lequel, en se soumettant à la jurisdièlion temporelle de
l’Àrchevèque de Bourges & de l’Evèque de Limogcs, ils don-
nent pour plcige Raymond, Vicomte de Turenne, qui étoit pré-
sent. ( ibid. )
| Le Roi S. Louis donna, l’an 1219 , au Vicomte de Turenne
1 des Lettres datécs dc Melun au mois de Septembre, par les-
ü quelles il lui promet de ne jamais l’échanger ni le séparer de Ia
Ccuronne de France tant qu’il lui sera fidcle & à ses success’eurs.
( llid. p. 43.) L’an 1230, le 2 Février, pour réprimer les bri-
gands qui infestoient le Limosin & les provinces voisines, Ray-
mond fit à Roquemadour un Traité de confédération pour
huitannées, par Charte mi-partie, avec les Consuls de Cahors
& de Figeac, l’Abbé de TuIIes , & plusieurs Barons du pays ,
sauf I’honneur & le respeètdûs à l’Egiise romaine, l’autorité &
les droits du Roi de France. ( Ibid. ) 11 fut, l’an 1 235, un des
i souscripteurs de la lcttre que les Seigneu's les plus qualifiés du
Royaume , assemblés à S. Denis en France, écrivirent au Pape
Grégoire IX pour se plaindre des entreprises du Clergé sur la
jurisdiûion du Roi & de l’indépendance qu’il afledloit à son
égard 3 déclarant a sa Sainteté qu’ils sont déterminés à ne plus
souflrir de pareils attentats si préjudiciables au bien public.
( Ibid. p. 4 :. ) Raymond IV termina ses jours vers le commen-
cementdeDécembre 1243. (Justel, ibid.pr. p. ji.) Hélis , sa
femme , fille de Gui II, Comte d’Auvergne , qui survécut à
son mari, ne lui donna qu’une fille nommée comme elle, qui
fut mariée à Hélie Rudel, Scigneur de Bragerac , de Blaye &
de Gensac, & que sa mere inititua son héritiere par son testa-
ment fait en 1230.
R A Y M O N D V.
1243. Raymond , Seigneur de Serrieres, se mit en posses-
sion de la Vicomté de Turenne après la mort de Raymond IV ,
son frere. Mais ce ne fut pas sans opposition dc la part d’Hélic
Rudel, gendre de ce dernier , qui revendiqua cette succession
au nom d’Hélis , sa femme. La contestation fut portée au Con-
seilduRoi. Gui, Vicomte dc Limoges, consulté là-dessùs par
la Reine Blanche, lui répondit, par lettres en date du 17 Dé-
cembre 1143, qu’ayant interrogé les plus sages & les pluséclai-
rés du pays, il n’hésitoit point à dire que jamais fille n’avoit
! possedé la Vicomté de Turenne, & que, toutes les fois qu’un
! Vicomte étoit mort sans enfans màles , son frere , s’il cn avoit
; un , lui avoit succédé préférablement aux filles. ( Justel, ibid.
ij p. ji.) Cet avis prévalut au Conseil , & Raymond demeura
J possesseur dc'Ia Vicomté. Mais il n’en jouit pas long-tems.
j L’an 1245 , étant tombé dangereusement malade à Paris , il fir
1 son testament le 17 Déccmbre , par lequel il instituoit son hé-
! ritier, dans ses droics à la Vicomté de Turenne , Raymond ,
son fils aîné 3 droits, dit-il, que j’avois poursuivis àlaCour du
Roi jusqu’à sentence défînitive, quod ego poteram & cujus jus
persecutus sueram ufque ad desinitivam fententiam corarn Do-
mino Rege Francorum. ( Ibid. ) A Boson , son second lïls , il
donne Brive avec ses dépendances, excepté Chameirac & Cot-
sage, dontil ordonne que sa femme jouira sa vie durant. A Gui,
son 3 e fils, il legue cent livres de rente. 11 enjoint a l’aîné de
faice Chevaliers Hugues de S. Amand & Pierre de Io, & fait
exécuteurs de son testament Ebles de Ventadour & G. de Ma-
lemort. ( Ibid. p. 51.) Raymond revint de cette maladie, sui-
vant Justelj mais il paroît p!us probable à M. Baluze qu’il y
succomba, & nous sommes de scn avis. 11 fut enterré dans
l’hôpital de Turenne, nommé laffa ( Ibid. p. 52. ) Outre les
fils qu’on vient de nommer, il laissa cinq filles, Allemande,
...—- - «
femme de Pons I, Seigneur de Gordon, Comtor, mariée à
Bertrand de Cardaillac 3 Hélis, femme de Pierre de Cazillac;
Marguerite, qui, l’an 1262, cdda à Raymond VI, son frere,
tous les droits qu’elle avoit tant aux biens paternels & matcrnels
qu’à ceux dc Raymond IV , son oncle, exceptd la dot qui lui
avoit dtd promise, qu’elle se rdserve de luidemander lorsqu’elle
se mariera. Elle dpousa quelque tems après Durand de Montal,
fils d’Astorge, Seigneur d’Aurillac j puis, en sccondes noces,
Raymond III, Sire de Pons.
RAYMOND VI.
Raymond VI, fils aînd de Raymond V, luisuccdda, l’an
J245, ou au commencement de l’an 1246. Nous voyons en
effct que cette annde, dtant à Pontoise, il rendit liommage au
Roi S. Louis, & lui promit avec serment delui remettre ses for-
teresses a grande &’ a petite sorce. ( Baluze, hisi. Tutel. p. 168.)
Hdlie Rudel & sa femme Hdlis recommencerent le procès pour
la successîon de la Vicomtd de Turenne. Mais les parties, aprcs
bien dcs altercations , ayant fait un compromis entre les mains
de la Reine Blanche, Rdgentc du Royaume, cette Princesse,
par sa ddcifîon du mois de Juin 1251, adjugea aux demandeurs
une partie de l’hdritage contestd. ( Ibid. p. 52.) Raymond se
diiposant, l’an j 252, a partir pour la Terre-Sainte, fit, au mois
d’Avril, son testament par lequel, au cas qu’il vînt à mourir
sans enfans, il instituoit son hdritier universel Boson, 6c lui
substituoit, faute de postdritd, Gui, son autrefrere, auquel
il iaissoit par provilîon cent cinquante livres de la monnoie cou-
rante de Turenne. ( Ibid. p. 54.) L’année suivante, dtant au
camp devant Sayete, ou Sidon , en Palestine, Raymond VI re-
nouvella au Roi S. Louis Ia promesse que son pere 6c lui avoient
ddjà faite à ce Monarque de lui remettre leurs fortercsses a
grande & a petite force.
Raymond fut encore inquidtd, I’an 1256, pour la Vicomtd
deTurenne, parMarguerite, femme deBernardlI, Vicomtede
Comborn , 6c Dauphine de Roquefeuille, toutes deux filles du
Vicomte Boion, fils 6c collegue du Vicomte Raymond III.
Le Roi S. Louis, choisi pour arbitre, rdgla, par son juee-
mcnt, que Raymond assîgneroit sur sa Vicomtd au Vicomte^de
Comborn, à sa femme, 6c à Dauphinede Roquefeuille, une
rente de 50 livres , monnoie raymondoise, pour les tenir en
fief, eux 6c leurs hdritiers, du Vicomte de Turenne, 6c iui en
faire hommage. ( Ibid. p. 5 5 6c 5 6. ) Ce Monarque, par le Traitd
de paix fait avec Henri III, Roi d’Angleterre, lui ayant cddd,
i’an 1259, sous le titre de Duchd de Guienne, les trois diocèses
de Pdrigueux, de Cahors & de Limoges, la Vicomtd de Tu-
renne letrouva comprise danscet abandon. Raymond Vlalors
rdclama le privilege accordd, l’an 1239, à Raymond IV 6c à
ses successeurs par S. Louis rncme de ne pouvoir être jamais
sdparés de la Couronne de France. 11 refula long-tems de s’en
ddpartir 6c de reconnoître le Roi d’Angleterre. Mais enfin,
parce qu’on ne pouvoit autrement satisfaire au Traitd fait avec
l’Anglois, il fuc obligd , par les prieres 6c le commandement du
Roi, de renoncer, par ade du 22 Avril de l’an 1263 , à son
privilege, 6c de faire hommage au Roi d’Angleterre. Mais il
apposa à cet ade plusieurs restridions qu’il fit agrder à son nou-
veau Seigneur. ( Ibid. p. 6z. ) Ce Monarque fut si content de 1
l’avoir acquis, qu’il lui accorda la mème annde plusieurs privi- !
lcgcs 6c immunitds qui furent confirmds, l’an 1280,'au mois
d’Août, par Philippe le Hardi, Roi de France. La veillc de son
hommage, pour i’engager plus efficacement à le faire, Henri
lui avoit assignd une pension de quatre cens quinze livres tour-
nois sur son nouveau Duchd de Guienne. ( Ibid. p. 62. )
Toujours attachd à la France, Raymond, l’an 1276, accom-
pagna Robert, Comte d’Artois (6c non pas le Roi Philippe le
Hardi, comme le marque Justel ) dans l’expddition qu’il fit en
Navarre pour soutenir la Rtine Jeanne contre les Barons rd-
voltds, 6c contribua beaucoup, par sa valeur, à les rdduire.
Raymond VI termina sa carriere l’an 1285. 11 avoit dpousd,
i°, l’an 1265, Agathe, fiiledeRenaud ( 6c nonpasRaymond,
comme le marque Mordri), Sire de Pons, dont il eut un fils,
qui siiit3 2 0, Tan 1284, Lore ou Laure de Chabannois,
fille de Jourdain III, Seigneur de Chabannois, 6c sœur d’Es-
quivat de Chabannois, Comte de Bigorre, dont elle se porta
pour hdritiere après sa mort arrivde l’an 1283. ( Voy. les Comtes
de Bigorre ) : ce deuxieme mariage fut stdrile.
RAYMOND VII.
1285. Raymond VII, fils unique de Raymond VI, lui suc-
cdda en bas âge sous la tutele du Chevalier Gilbert Auboin 8c
d’autres Seigneurs. Les intdrêts de leur pupille ne ddpdrirent pas
entre leurs mains. L’an 1288, à leur demande, le Roi Philippe
le Hardi, par Lettres donndes à Paris au mois d’Août, confirma
15
Tome II,
RAYMOND IV.
Raymond IV j fîls & succesTeur ae Raymond III, fit Iiom-
mage de sa Vicomté, l’an T214, â Simon de Monfort comme
à son Suzerain. ( Justel, ibid. p. 3 8. ) II accompagna, la mêmc
année, le Prince Louis, fils du Roi Philippe-Âuguste, lorsqu’it
paiTa en Angleterrc où il étoit appellé par les Barons souievés
contre le Roi Jean. L’an i ZI9, sur la connoiiTance cju’il avoit
| que Raoul de Besie 8c ses neveux, fils d’Adémar, étoient d’une
i bonne race, ex generosu progenie, pour récompense de la fidé-
| lité qu’ils lui avoient toujours témoignée, il les fit Chcvaliers,
| eux 8c leurs descendans, concejsimus eis & succejsoribus suis ut
sint miiites , les exemptant de tailles 8c de toute autre exatftion.
( Ibid. p. 39. ) Etant prêt, la mème année, à partir pour la
Terre-Sainte, il réforma dans le mois de Septembre les coutu-
mes établies par ses prédécesseurs au bourg de Martel, les fit
mettre par écrit, & s’obligea par serment à s’y conformer 8c à
les faire observer par tous les habitans du lieu. (lbid. p. 40. )
II etoit de retour cn îizi , comme Ie prouve un acfte d’Ebles,
Vicomte de Ventadour, & de Marguerite, sa femme, palTé Ie
jour de Ia Pentecôte de cette année à l’Abbaye de Grandmont,
par lequel, en se soumettant à la jurisdièlion temporelle de
l’Àrchevèque de Bourges & de l’Evèque de Limogcs, ils don-
nent pour plcige Raymond, Vicomte de Turenne, qui étoit pré-
sent. ( ibid. )
| Le Roi S. Louis donna, l’an 1219 , au Vicomte de Turenne
1 des Lettres datécs dc Melun au mois de Septembre, par les-
ü quelles il lui promet de ne jamais l’échanger ni le séparer de Ia
Ccuronne de France tant qu’il lui sera fidcle & à ses success’eurs.
( llid. p. 43.) L’an 1230, le 2 Février, pour réprimer les bri-
gands qui infestoient le Limosin & les provinces voisines, Ray-
mond fit à Roquemadour un Traité de confédération pour
huitannées, par Charte mi-partie, avec les Consuls de Cahors
& de Figeac, l’Abbé de TuIIes , & plusieurs Barons du pays ,
sauf I’honneur & le respeètdûs à l’Egiise romaine, l’autorité &
les droits du Roi de France. ( Ibid. ) 11 fut, l’an 1 235, un des
i souscripteurs de la lcttre que les Seigneu's les plus qualifiés du
Royaume , assemblés à S. Denis en France, écrivirent au Pape
Grégoire IX pour se plaindre des entreprises du Clergé sur la
jurisdiûion du Roi & de l’indépendance qu’il afledloit à son
égard 3 déclarant a sa Sainteté qu’ils sont déterminés à ne plus
souflrir de pareils attentats si préjudiciables au bien public.
( Ibid. p. 4 :. ) Raymond IV termina ses jours vers le commen-
cementdeDécembre 1243. (Justel, ibid.pr. p. ji.) Hélis , sa
femme , fille de Gui II, Comte d’Auvergne , qui survécut à
son mari, ne lui donna qu’une fille nommée comme elle, qui
fut mariée à Hélie Rudel, Scigneur de Bragerac , de Blaye &
de Gensac, & que sa mere inititua son héritiere par son testa-
ment fait en 1230.
R A Y M O N D V.
1243. Raymond , Seigneur de Serrieres, se mit en posses-
sion de la Vicomté de Turenne après la mort de Raymond IV ,
son frere. Mais ce ne fut pas sans opposition dc la part d’Hélic
Rudel, gendre de ce dernier , qui revendiqua cette succession
au nom d’Hélis , sa femme. La contestation fut portée au Con-
seilduRoi. Gui, Vicomte dc Limoges, consulté là-dessùs par
la Reine Blanche, lui répondit, par lettres en date du 17 Dé-
cembre 1143, qu’ayant interrogé les plus sages & les pluséclai-
rés du pays, il n’hésitoit point à dire que jamais fille n’avoit
! possedé la Vicomté de Turenne, & que, toutes les fois qu’un
! Vicomte étoit mort sans enfans màles , son frere , s’il cn avoit
; un , lui avoit succédé préférablement aux filles. ( Justel, ibid.
ij p. ji.) Cet avis prévalut au Conseil , & Raymond demeura
J possesseur dc'Ia Vicomté. Mais il n’en jouit pas long-tems.
j L’an 1245 , étant tombé dangereusement malade à Paris , il fir
1 son testament le 17 Déccmbre , par lequel il instituoit son hé-
! ritier, dans ses droics à la Vicomté de Turenne , Raymond ,
son fils aîné 3 droits, dit-il, que j’avois poursuivis àlaCour du
Roi jusqu’à sentence défînitive, quod ego poteram & cujus jus
persecutus sueram ufque ad desinitivam fententiam corarn Do-
mino Rege Francorum. ( Ibid. ) A Boson , son second lïls , il
donne Brive avec ses dépendances, excepté Chameirac & Cot-
sage, dontil ordonne que sa femme jouira sa vie durant. A Gui,
son 3 e fils, il legue cent livres de rente. 11 enjoint a l’aîné de
faice Chevaliers Hugues de S. Amand & Pierre de Io, & fait
exécuteurs de son testament Ebles de Ventadour & G. de Ma-
lemort. ( Ibid. p. 51.) Raymond revint de cette maladie, sui-
vant Justelj mais il paroît p!us probable à M. Baluze qu’il y
succomba, & nous sommes de scn avis. 11 fut enterré dans
l’hôpital de Turenne, nommé laffa ( Ibid. p. 52. ) Outre les
fils qu’on vient de nommer, il laissa cinq filles, Allemande,
...—- - «
femme de Pons I, Seigneur de Gordon, Comtor, mariée à
Bertrand de Cardaillac 3 Hélis, femme de Pierre de Cazillac;
Marguerite, qui, l’an 1262, cdda à Raymond VI, son frere,
tous les droits qu’elle avoit tant aux biens paternels & matcrnels
qu’à ceux dc Raymond IV , son oncle, exceptd la dot qui lui
avoit dtd promise, qu’elle se rdserve de luidemander lorsqu’elle
se mariera. Elle dpousa quelque tems après Durand de Montal,
fils d’Astorge, Seigneur d’Aurillac j puis, en sccondes noces,
Raymond III, Sire de Pons.
RAYMOND VI.
Raymond VI, fils aînd de Raymond V, luisuccdda, l’an
J245, ou au commencement de l’an 1246. Nous voyons en
effct que cette annde, dtant à Pontoise, il rendit liommage au
Roi S. Louis, & lui promit avec serment delui remettre ses for-
teresses a grande &’ a petite sorce. ( Baluze, hisi. Tutel. p. 168.)
Hdlie Rudel & sa femme Hdlis recommencerent le procès pour
la successîon de la Vicomtd de Turenne. Mais les parties, aprcs
bien dcs altercations , ayant fait un compromis entre les mains
de la Reine Blanche, Rdgentc du Royaume, cette Princesse,
par sa ddcifîon du mois de Juin 1251, adjugea aux demandeurs
une partie de l’hdritage contestd. ( Ibid. p. 52.) Raymond se
diiposant, l’an j 252, a partir pour la Terre-Sainte, fit, au mois
d’Avril, son testament par lequel, au cas qu’il vînt à mourir
sans enfans, il instituoit son hdritier universel Boson, 6c lui
substituoit, faute de postdritd, Gui, son autrefrere, auquel
il iaissoit par provilîon cent cinquante livres de la monnoie cou-
rante de Turenne. ( Ibid. p. 54.) L’année suivante, dtant au
camp devant Sayete, ou Sidon , en Palestine, Raymond VI re-
nouvella au Roi S. Louis Ia promesse que son pere 6c lui avoient
ddjà faite à ce Monarque de lui remettre leurs fortercsses a
grande & a petite force.
Raymond fut encore inquidtd, I’an 1256, pour la Vicomtd
deTurenne, parMarguerite, femme deBernardlI, Vicomtede
Comborn , 6c Dauphine de Roquefeuille, toutes deux filles du
Vicomte Boion, fils 6c collegue du Vicomte Raymond III.
Le Roi S. Louis, choisi pour arbitre, rdgla, par son juee-
mcnt, que Raymond assîgneroit sur sa Vicomtd au Vicomte^de
Comborn, à sa femme, 6c à Dauphinede Roquefeuille, une
rente de 50 livres , monnoie raymondoise, pour les tenir en
fief, eux 6c leurs hdritiers, du Vicomte de Turenne, 6c iui en
faire hommage. ( Ibid. p. 5 5 6c 5 6. ) Ce Monarque, par le Traitd
de paix fait avec Henri III, Roi d’Angleterre, lui ayant cddd,
i’an 1259, sous le titre de Duchd de Guienne, les trois diocèses
de Pdrigueux, de Cahors & de Limoges, la Vicomtd de Tu-
renne letrouva comprise danscet abandon. Raymond Vlalors
rdclama le privilege accordd, l’an 1239, à Raymond IV 6c à
ses successeurs par S. Louis rncme de ne pouvoir être jamais
sdparés de la Couronne de France. 11 refula long-tems de s’en
ddpartir 6c de reconnoître le Roi d’Angleterre. Mais enfin,
parce qu’on ne pouvoit autrement satisfaire au Traitd fait avec
l’Anglois, il fuc obligd , par les prieres 6c le commandement du
Roi, de renoncer, par ade du 22 Avril de l’an 1263 , à son
privilege, 6c de faire hommage au Roi d’Angleterre. Mais il
apposa à cet ade plusieurs restridions qu’il fit agrder à son nou-
veau Seigneur. ( Ibid. p. 6z. ) Ce Monarque fut si content de 1
l’avoir acquis, qu’il lui accorda la mème annde plusieurs privi- !
lcgcs 6c immunitds qui furent confirmds, l’an 1280,'au mois
d’Août, par Philippe le Hardi, Roi de France. La veillc de son
hommage, pour i’engager plus efficacement à le faire, Henri
lui avoit assignd une pension de quatre cens quinze livres tour-
nois sur son nouveau Duchd de Guienne. ( Ibid. p. 62. )
Toujours attachd à la France, Raymond, l’an 1276, accom-
pagna Robert, Comte d’Artois (6c non pas le Roi Philippe le
Hardi, comme le marque Justel ) dans l’expddition qu’il fit en
Navarre pour soutenir la Rtine Jeanne contre les Barons rd-
voltds, 6c contribua beaucoup, par sa valeur, à les rdduire.
Raymond VI termina sa carriere l’an 1285. 11 avoit dpousd,
i°, l’an 1265, Agathe, fiiledeRenaud ( 6c nonpasRaymond,
comme le marque Mordri), Sire de Pons, dont il eut un fils,
qui siiit3 2 0, Tan 1284, Lore ou Laure de Chabannois,
fille de Jourdain III, Seigneur de Chabannois, 6c sœur d’Es-
quivat de Chabannois, Comte de Bigorre, dont elle se porta
pour hdritiere après sa mort arrivde l’an 1283. ( Voy. les Comtes
de Bigorre ) : ce deuxieme mariage fut stdrile.
RAYMOND VII.
1285. Raymond VII, fils unique de Raymond VI, lui suc-
cdda en bas âge sous la tutele du Chevalier Gilbert Auboin 8c
d’autres Seigneurs. Les intdrêts de leur pupille ne ddpdrirent pas
entre leurs mains. L’an 1288, à leur demande, le Roi Philippe
le Hardi, par Lettres donndes à Paris au mois d’Août, confirma
15
Tome II,