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https://doi.org/10.11588/diglit.29075#0742
7*4
CHRONOLOGIE HISTORIQUE
BRANCHE DE COUCI-VERVINS.
i homAs II de Couci, second fils de Kaoul I, Sire de Couci, et
d’Alix de Dreux, eut par le testament de son pere, fait en 1190, les
terres de Vervins ( Vcrbirmm') et de Fontaines, dont il fit hommage
à son frere Enguerand à cause de son château de Marle dont ces
terres étoientdémembrées. Quoique par là devenues arriere-Fiefs du
Roi, il les tint en Baronie et Fairie du Royaume suivant l’usage d’a-
lors, rappellé dans les établissemens de S. Louis en ces termes : Nus
ne tient cle Baronie, se ilne part cle Baronie par partie desrérage,
ou s’il ne l’a de don du Roj. (Ordon. du Louv. T. I, p. 284.)
11 épousa, vers l’an 1212, Mahaut, fille de Hugues II, Comte de
Réthel, et mourut avant le mois de Novembre 1268, laissant un hls,
quisuit, et quatre filles : Yolande, femme d’Arnoul, Seigneur de
Mortagne et Châtelain de Tournai ; Félicité, mariée à Baudouin
d’Avênes, Seigneur de Beaumont en Hainaut; Agnès, épouse de
Gobert, Comte d’Apremont ; et Elisende, Abbesse de N. P. de la
Paix.
Thomas IIIDE Couci, sils de Thomas II et son successeur à Ver-
vins, épousa , i° Isabeau, fille d’Arnoul VII, Comte de Loss, dont
il 11’eut point d’enfans, 2° Marguekite, sille du Vidame d’Amiens,
dont il eut deux fils, Thomas, quisuit, etJean, Sire de Boomont,
avec une fille, Marie, femme de Gauthier de Thorote. Le pere de
ces enfans fut un des Chefs de l’armée que le Roi Charles d’Anjou I
envoya en Sicile contre Courrars Caboce. (Nangis, Ann. du régne
de S. Louis, p. 268. ) Duchêne met sa mort avant l’an 1276.
Thomas IV, fils aîné de Thomag III, auquel il succéda dans la Si-
rerie de Vervins, mouruten 1285, au retour del’expéditiond’Aragon,
où il avoit suivi le Roi Philippe le Hardi. D’Aelide, son épouse,
fille de Gérard de Sottinghien, il laissa deux hls, Thomas, tué, l’an
1 3o2 , à la bataille de Courtrai, et Jean, qui suit.
Jean I, second fiîs de Thomas IV, continua la lignée de Couci-
Vervins. 11 étoit mort ainsi que N. de Trie, sa semme, quelque tems
avant le 16 Mars i32Ô. ( Archiv. d’hlan, cot. H. ) 11 laissa un fils,
quisuit, etunefille, nommée Alix ( Archiv. de Loigni), mariée,
le 11 Février 1342, àJacques, Seigneur d’Heilli (Factuni de Cha-
votigcs), à qui elle porta en dot la terre de Chavonges, aujourd’hui
Cheveuges.
Thomas V, fils de Jean I et son successeur à Vervins, étoitencore
vivant le 5 Mars 1387 , suivant un Arrêt du Parlement où il est
nommé. De N., sa femme, il laissa un fils, qui suit.
Renaud, 011 Regnaud, fils de Thomas V, lui succéda dans la
Baronie de Vervins. Sa branche, tant que l’aînée subsista, portoit
dansses armes une bande d’or de droite a gauchepour brisure. Mais
Enguerand Vll, SiredeCouci, étantmort en 1897, Renaud reprit
les armes pleines de Couci. On en juge par plusieurs sceaux de lui,
qui se trouvent au cabinet des Ordres. II étoit mort avant le 20 Juin
1455, suivant un Arrét de ce jour, où il est dit pere d’Enguerand,
qui suit.
Engueranû III, fils de Renaud,Sire de Vervins, etdeGuillemette
de Nouviant, épousa Maiiie de la Bove, héritiere de la terre de
Poilecourt, et finit ses jours avant le 21 Juin 1478, laissantdeuxfils,
Charles et Raoul. Le premier mourut sans enfans.
Raoul, second fils d’Enguerand III, épousa i°, le 14 Mai 1485,
Makie de Hans, fille de Henri de Hans et de Jacqueline de Guis-
tellcs, dont il n’eut point d’enfans, 2° Hélene de la Chapelle, qui
lui donna Jacques, qui suit; Jean, Abbéde Bonne-Fontaine; llaoui,
auteur de la branche de Poilecourt, quiviendra ci-après ; Robert,
Abbé de S. Michel en Thiérache , avec deux filles ; Madeleine ,
femme de Pierre de Belleforiere ; et Marie , morte peu après son
pere, dont le testament date du i3 Décembre i5i5.
Jacques de Couci-Vervins, fils aîné de Raoul, servit en qualité
d’Archer de la Compagnie de Charles de Bourbon, Duc de Vendôme,
l’an i5i5, à la bataille deMarignan, etcombattit, l’an 1^24, àcelle
de Pavie parmiles hommes d’armes d’Oudard du Biez, depuis Ma-
réchal de France, qui le fit son Lieutenant en i536, et lui donna
pour épouse Isabelle , sa fille, le 7 Septembre de l’année suivante.
Le Roi François I ayant ravitaillé Landrecies en i5s>, le donnapour
successeur à la Lande et d’Essé, qui depuis le commencement du
siége y avoient eu le commanclement, dont l’excès des fatigues ne leur
permettoit plus de soutenir le poids. Ayant réussi à délivrer laplace,
il fut chargé, l’an 1544, de la défense dcBoulogne, dont Henri VIII,
Roi d’Angleterre, saisoit le siége en personne. Après avoir soutenu
pendant six semaines les efforts de i’ennemi et repoussé un assaut
général donné le 11 Septembre par quatre breches, manquant de
poudre, il se détermine enfin, le 14 Septembre, de l’avis du Conseil
deguerre, à capituler. La condition étoit de se rendreau bout de
quelques jours, si l’on n’étoit pas secouru. Le lendemain un vioient
orage ayant dévasté le camp anglois, les Bourgeois demandent qu’011
les mene à l’ennemi. Vervins, hdele à sa parole, Ies arrête, et rend
la place au jour convenu. Etant sorti avec les honneurs delaguerre,
il rencontra, avec surprise, l’armée françoise, commandée par le
Dauphin. L’espérance lui revient. II proposa de profiter des travaux
mêmes de l’Anglois, pour le chasser desa conquéte Leprojetparois-
sant sûr, il est suivi. L’attaque se fait de nuit ; mais, par l’erreur de
quelques troupes, elle manque, et Boulogne reste aux Anglois. Pen-
dant la suite du régne de François I, ni le Maréçhal du Biez, ni son
gendre, ne sont inquiétés. Mais Henri II, étant monté sur le trône,
changea tout-à-coup de dispositions à l’égard du Maréchal du Biez,
qui l’avoit armé Chevalier, et qu’il appelloit son pere. Ses favoris ,
jaloux de la fortune de ce Seigneur et sur-tout du Gouvernement de
Picardie dont il étoit revôtu, déterminerent le Monarque à le faire
arrêter avec son gendre, comme coupables, l’un et l’autre, de trahi-
son dans l’affaire de Boulogne. On nommaune Commissionpourles
juger ; et par un arrêt, dont l’iniquité est démontrée par M. du Bel-
loi, Vervins fut condanmé, au mois de Juin 1^49, à perdre la tête,
ce qui fut exécuté. L’arrêt de son beau-pere ne fut prononcé quc le
3 Août i55i, etportoitlamêmepeine. MaisleRoi ensuspendit l’exé-
cution, et fit conduire le Maréchal au château deLoches, d’où avant
été tiré au bout de quelque tems, il vint mourir de chagrin à Paris
au mois de Juin i553.
Jacqües II de Couci-Vervins, sils de Jacques I, eut pour tufeur
Raoul, son oncle, mort en i56i. Les biens de son pere avoient
été donnés, en Novembre 1649 > a D Duchesse de Guise, Antoinette
de Bourbon, qui, le 9 Août i55o, lui restitua seulement la terre de
Chemeri, tandis qu’elle rendit à Claude, sasœur, tout ce qui avoit
été confisqué dans celle de Vervins. Cependant on voit ou’en i565
Jacques avoit aussi une partie de la Seigneurie de Vervins. Ce fut de
concert avec cette Princesse qu’il obtint, le 24 Mars i5y6 (V. S.),
la réhabilitationde la mémoire de son pere et du Maréchal, son aïeul,
par Lettres du Roi Henri III, qui furent enregistrées au Parlement.
En conséquence, il leur fitfaire, le 14 Juin suivant, des obseques
magnifiques , auxquelles as$ista un Héraut d’armes par commaude-
ment exprès du Roi. On y vit aussi un représentant du Roi de Na-
varre, commeparent. (Recueilorigin. des cêrénionies de cette rcha-
bilit. ) Jacques II vécut jusqu’en i585. II avoit épousé Antoinette
d’Ognies, tiile de Louis, Comte de Chaulnes, dont il laissa Jean,
et trois filles: Guillemette, inariée après l’an 1^91, i° à Louis de
Mailli, Seigneur de Rumenil, 2 0 à Philippe de Croï, dont elle eut
Philippe-François, tige des Ducs d’Avré ; Louise , morte fille eu
1^91; et Isabeau, quiépousa, i°Roger de Cominges, auteur des
Marquis de Vervins, éteints dans ce siécle, 20 René du Ree, Mar-
quis de Vardes, dont elle n’eut point d’enfans. Par son testament,
fait le 11 Mars i585, Jacques 11 avoit institué pour unique héritier
Jean, son fils , ne dotant ses filles qu’enargent malgré les coutumes,
auxquelles il dérogea d’après les systêmes qu’011 lui avoit suggérés.
Mais ce testament 11’eut point d’esset. Jean mourut peu de tems après
son pere, laissant à ses trois sœurs cette succession que Jacques II
avoit acquise, comme de nouveau, par ses longues épargnes.
SEIGNEURS DE COUCI-POLECOURT.
La terre dePoilecourt ou Polecourt, sur la riviere de Vetourne,
près de son confluent avec la riviere d’Aîne, à quatre lieues Sud-
Ouest de Réthel, échut, coinme 011 l’a dit, à Enguerand III, Sirede
Couci-Vervins, par son mariage avec Marie de la Bove.
Raoul , 2 e fils d’Enguerand, Ia transmit à Jean, son second fils,
lequel étant devenu Abbè de Bonne-Fontaine, céda Poilecourt, par
acte du 14 Novembre i538, à Raoul, son frere. Celui-ci mourut
en Mars i56i. De N., sa femme, il eut un fils, qui suit.
Louis, sils de Raoul, avoit transigé, avant le 4 Septembre 1565,
avec Robert et Jean, ses oncles, sur la succession de Raoul, son
pere, quiavoit eu la tutele de JacquesII, alors Seigneur de Vervins.
( Grejse de Laon. ) Raoul lui avoit donné , avant i56i, la terre de
Poilecourt en le mariant à Marie , hlle de Jean de Bezanne, Sei-
gneur de Condé, dont ii eut un fils, qui suit. 11 mourut peu après
l’an 1602. 1
Jacques de Couci-Polecourt, successeur de Louis, son pere,
fut Capitaine de 3oo hommesdepied. lleutd’ANNE de la Bruveke,
sa femme, deux fils qui lui survécurent, Benjamin, qui suit, et
François, dont la postérité s’éteignit en 1762 dans la personne de
Philippe de Couci, son petit-sils, Brigadier des armées du Roi.
Benjamin épousa, i°, le i5 Août 1624, Marguerite deCourtil,
mortesans enfans en 1628, 2® Louise deV'andieres. II étoit mort
le 11 Avril 1645, laissant de sa seconde femme , décédée avant lui,
trois fds : François, qui suit ; Jacques, Religieux Augustin; et Guis-
laume, dont la postérité mâle est éteinte.
François II de Couci-Polecourt épousa , le 4 Juillet 1661 ,
Anne de Hezequet. II mourut avant le 19 Décembre 1671, lais-
sant de son mariage deux hls : Claude-Louis, mort sans enfans le
9 Septcmbre 1702, des blessures qu’il avoit reçues deux jours au-
paraïâaî
CHRONOLOGIE HISTORIQUE
BRANCHE DE COUCI-VERVINS.
i homAs II de Couci, second fils de Kaoul I, Sire de Couci, et
d’Alix de Dreux, eut par le testament de son pere, fait en 1190, les
terres de Vervins ( Vcrbirmm') et de Fontaines, dont il fit hommage
à son frere Enguerand à cause de son château de Marle dont ces
terres étoientdémembrées. Quoique par là devenues arriere-Fiefs du
Roi, il les tint en Baronie et Fairie du Royaume suivant l’usage d’a-
lors, rappellé dans les établissemens de S. Louis en ces termes : Nus
ne tient cle Baronie, se ilne part cle Baronie par partie desrérage,
ou s’il ne l’a de don du Roj. (Ordon. du Louv. T. I, p. 284.)
11 épousa, vers l’an 1212, Mahaut, fille de Hugues II, Comte de
Réthel, et mourut avant le mois de Novembre 1268, laissant un hls,
quisuit, et quatre filles : Yolande, femme d’Arnoul, Seigneur de
Mortagne et Châtelain de Tournai ; Félicité, mariée à Baudouin
d’Avênes, Seigneur de Beaumont en Hainaut; Agnès, épouse de
Gobert, Comte d’Apremont ; et Elisende, Abbesse de N. P. de la
Paix.
Thomas IIIDE Couci, sils de Thomas II et son successeur à Ver-
vins, épousa , i° Isabeau, fille d’Arnoul VII, Comte de Loss, dont
il 11’eut point d’enfans, 2° Marguekite, sille du Vidame d’Amiens,
dont il eut deux fils, Thomas, quisuit, etJean, Sire de Boomont,
avec une fille, Marie, femme de Gauthier de Thorote. Le pere de
ces enfans fut un des Chefs de l’armée que le Roi Charles d’Anjou I
envoya en Sicile contre Courrars Caboce. (Nangis, Ann. du régne
de S. Louis, p. 268. ) Duchêne met sa mort avant l’an 1276.
Thomas IV, fils aîné de Thomag III, auquel il succéda dans la Si-
rerie de Vervins, mouruten 1285, au retour del’expéditiond’Aragon,
où il avoit suivi le Roi Philippe le Hardi. D’Aelide, son épouse,
fille de Gérard de Sottinghien, il laissa deux hls, Thomas, tué, l’an
1 3o2 , à la bataille de Courtrai, et Jean, qui suit.
Jean I, second fiîs de Thomas IV, continua la lignée de Couci-
Vervins. 11 étoit mort ainsi que N. de Trie, sa semme, quelque tems
avant le 16 Mars i32Ô. ( Archiv. d’hlan, cot. H. ) 11 laissa un fils,
quisuit, etunefille, nommée Alix ( Archiv. de Loigni), mariée,
le 11 Février 1342, àJacques, Seigneur d’Heilli (Factuni de Cha-
votigcs), à qui elle porta en dot la terre de Chavonges, aujourd’hui
Cheveuges.
Thomas V, fils de Jean I et son successeur à Vervins, étoitencore
vivant le 5 Mars 1387 , suivant un Arrêt du Parlement où il est
nommé. De N., sa femme, il laissa un fils, qui suit.
Renaud, 011 Regnaud, fils de Thomas V, lui succéda dans la
Baronie de Vervins. Sa branche, tant que l’aînée subsista, portoit
dansses armes une bande d’or de droite a gauchepour brisure. Mais
Enguerand Vll, SiredeCouci, étantmort en 1897, Renaud reprit
les armes pleines de Couci. On en juge par plusieurs sceaux de lui,
qui se trouvent au cabinet des Ordres. II étoit mort avant le 20 Juin
1455, suivant un Arrét de ce jour, où il est dit pere d’Enguerand,
qui suit.
Engueranû III, fils de Renaud,Sire de Vervins, etdeGuillemette
de Nouviant, épousa Maiiie de la Bove, héritiere de la terre de
Poilecourt, et finit ses jours avant le 21 Juin 1478, laissantdeuxfils,
Charles et Raoul. Le premier mourut sans enfans.
Raoul, second fils d’Enguerand III, épousa i°, le 14 Mai 1485,
Makie de Hans, fille de Henri de Hans et de Jacqueline de Guis-
tellcs, dont il n’eut point d’enfans, 2° Hélene de la Chapelle, qui
lui donna Jacques, qui suit; Jean, Abbéde Bonne-Fontaine; llaoui,
auteur de la branche de Poilecourt, quiviendra ci-après ; Robert,
Abbé de S. Michel en Thiérache , avec deux filles ; Madeleine ,
femme de Pierre de Belleforiere ; et Marie , morte peu après son
pere, dont le testament date du i3 Décembre i5i5.
Jacques de Couci-Vervins, fils aîné de Raoul, servit en qualité
d’Archer de la Compagnie de Charles de Bourbon, Duc de Vendôme,
l’an i5i5, à la bataille deMarignan, etcombattit, l’an 1^24, àcelle
de Pavie parmiles hommes d’armes d’Oudard du Biez, depuis Ma-
réchal de France, qui le fit son Lieutenant en i536, et lui donna
pour épouse Isabelle , sa fille, le 7 Septembre de l’année suivante.
Le Roi François I ayant ravitaillé Landrecies en i5s>, le donnapour
successeur à la Lande et d’Essé, qui depuis le commencement du
siége y avoient eu le commanclement, dont l’excès des fatigues ne leur
permettoit plus de soutenir le poids. Ayant réussi à délivrer laplace,
il fut chargé, l’an 1544, de la défense dcBoulogne, dont Henri VIII,
Roi d’Angleterre, saisoit le siége en personne. Après avoir soutenu
pendant six semaines les efforts de i’ennemi et repoussé un assaut
général donné le 11 Septembre par quatre breches, manquant de
poudre, il se détermine enfin, le 14 Septembre, de l’avis du Conseil
deguerre, à capituler. La condition étoit de se rendreau bout de
quelques jours, si l’on n’étoit pas secouru. Le lendemain un vioient
orage ayant dévasté le camp anglois, les Bourgeois demandent qu’011
les mene à l’ennemi. Vervins, hdele à sa parole, Ies arrête, et rend
la place au jour convenu. Etant sorti avec les honneurs delaguerre,
il rencontra, avec surprise, l’armée françoise, commandée par le
Dauphin. L’espérance lui revient. II proposa de profiter des travaux
mêmes de l’Anglois, pour le chasser desa conquéte Leprojetparois-
sant sûr, il est suivi. L’attaque se fait de nuit ; mais, par l’erreur de
quelques troupes, elle manque, et Boulogne reste aux Anglois. Pen-
dant la suite du régne de François I, ni le Maréçhal du Biez, ni son
gendre, ne sont inquiétés. Mais Henri II, étant monté sur le trône,
changea tout-à-coup de dispositions à l’égard du Maréchal du Biez,
qui l’avoit armé Chevalier, et qu’il appelloit son pere. Ses favoris ,
jaloux de la fortune de ce Seigneur et sur-tout du Gouvernement de
Picardie dont il étoit revôtu, déterminerent le Monarque à le faire
arrêter avec son gendre, comme coupables, l’un et l’autre, de trahi-
son dans l’affaire de Boulogne. On nommaune Commissionpourles
juger ; et par un arrêt, dont l’iniquité est démontrée par M. du Bel-
loi, Vervins fut condanmé, au mois de Juin 1^49, à perdre la tête,
ce qui fut exécuté. L’arrêt de son beau-pere ne fut prononcé quc le
3 Août i55i, etportoitlamêmepeine. MaisleRoi ensuspendit l’exé-
cution, et fit conduire le Maréchal au château deLoches, d’où avant
été tiré au bout de quelque tems, il vint mourir de chagrin à Paris
au mois de Juin i553.
Jacqües II de Couci-Vervins, sils de Jacques I, eut pour tufeur
Raoul, son oncle, mort en i56i. Les biens de son pere avoient
été donnés, en Novembre 1649 > a D Duchesse de Guise, Antoinette
de Bourbon, qui, le 9 Août i55o, lui restitua seulement la terre de
Chemeri, tandis qu’elle rendit à Claude, sasœur, tout ce qui avoit
été confisqué dans celle de Vervins. Cependant on voit ou’en i565
Jacques avoit aussi une partie de la Seigneurie de Vervins. Ce fut de
concert avec cette Princesse qu’il obtint, le 24 Mars i5y6 (V. S.),
la réhabilitationde la mémoire de son pere et du Maréchal, son aïeul,
par Lettres du Roi Henri III, qui furent enregistrées au Parlement.
En conséquence, il leur fitfaire, le 14 Juin suivant, des obseques
magnifiques , auxquelles as$ista un Héraut d’armes par commaude-
ment exprès du Roi. On y vit aussi un représentant du Roi de Na-
varre, commeparent. (Recueilorigin. des cêrénionies de cette rcha-
bilit. ) Jacques II vécut jusqu’en i585. II avoit épousé Antoinette
d’Ognies, tiile de Louis, Comte de Chaulnes, dont il laissa Jean,
et trois filles: Guillemette, inariée après l’an 1^91, i° à Louis de
Mailli, Seigneur de Rumenil, 2 0 à Philippe de Croï, dont elle eut
Philippe-François, tige des Ducs d’Avré ; Louise , morte fille eu
1^91; et Isabeau, quiépousa, i°Roger de Cominges, auteur des
Marquis de Vervins, éteints dans ce siécle, 20 René du Ree, Mar-
quis de Vardes, dont elle n’eut point d’enfans. Par son testament,
fait le 11 Mars i585, Jacques 11 avoit institué pour unique héritier
Jean, son fils , ne dotant ses filles qu’enargent malgré les coutumes,
auxquelles il dérogea d’après les systêmes qu’011 lui avoit suggérés.
Mais ce testament 11’eut point d’esset. Jean mourut peu de tems après
son pere, laissant à ses trois sœurs cette succession que Jacques II
avoit acquise, comme de nouveau, par ses longues épargnes.
SEIGNEURS DE COUCI-POLECOURT.
La terre dePoilecourt ou Polecourt, sur la riviere de Vetourne,
près de son confluent avec la riviere d’Aîne, à quatre lieues Sud-
Ouest de Réthel, échut, coinme 011 l’a dit, à Enguerand III, Sirede
Couci-Vervins, par son mariage avec Marie de la Bove.
Raoul , 2 e fils d’Enguerand, Ia transmit à Jean, son second fils,
lequel étant devenu Abbè de Bonne-Fontaine, céda Poilecourt, par
acte du 14 Novembre i538, à Raoul, son frere. Celui-ci mourut
en Mars i56i. De N., sa femme, il eut un fils, qui suit.
Louis, sils de Raoul, avoit transigé, avant le 4 Septembre 1565,
avec Robert et Jean, ses oncles, sur la succession de Raoul, son
pere, quiavoit eu la tutele de JacquesII, alors Seigneur de Vervins.
( Grejse de Laon. ) Raoul lui avoit donné , avant i56i, la terre de
Poilecourt en le mariant à Marie , hlle de Jean de Bezanne, Sei-
gneur de Condé, dont ii eut un fils, qui suit. 11 mourut peu après
l’an 1602. 1
Jacques de Couci-Polecourt, successeur de Louis, son pere,
fut Capitaine de 3oo hommesdepied. lleutd’ANNE de la Bruveke,
sa femme, deux fils qui lui survécurent, Benjamin, qui suit, et
François, dont la postérité s’éteignit en 1762 dans la personne de
Philippe de Couci, son petit-sils, Brigadier des armées du Roi.
Benjamin épousa, i°, le i5 Août 1624, Marguerite deCourtil,
mortesans enfans en 1628, 2® Louise deV'andieres. II étoit mort
le 11 Avril 1645, laissant de sa seconde femme , décédée avant lui,
trois fds : François, qui suit ; Jacques, Religieux Augustin; et Guis-
laume, dont la postérité mâle est éteinte.
François II de Couci-Polecourt épousa , le 4 Juillet 1661 ,
Anne de Hezequet. II mourut avant le 19 Décembre 1671, lais-
sant de son mariage deux hls : Claude-Louis, mort sans enfans le
9 Septcmbre 1702, des blessures qu’il avoit reçues deux jours au-
paraïâaî