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https://doi.org/10.11588/diglit.29075#0779
DES COMTES DE BOULOGNE. 761!
tres loix que celles de son intérêt et de sa cupidité* Les
Seigneurs de Tournehen, de Lens , d’Amiens , ses
vassaux, les autres Nobles qui relevoient de lui, et les
roturiers de sés terres , qui commençoient à réparer
leur fortune après la retraite des Normands, furent les
principaux objets de son avarice. 11 en exigea des clroits
excessifs , dont il poursuivit le paiement avec une telle
violence, que plusieurs prirent le parti de la fuite pour
mettre leur vie en sûreté. Herfrid , Baron d’Ardres,
ayant voulu prendre la défense des opprimés, Regnier
alla un jour chez lui et l’assassina. La veuve d’Her-
frid ne laissa pas impunie la mort de son mari. Ayant
assemblé ses gens , elle attendit le Comte dans une
embuscade, la veille de Noël, comme il revenoit de la
chasse , et le fit poignarder au milieu de ses chiens.
Cet événement est antérieur à l’an cjoo.
E R K E N G E R.
Erkenger , que quelques uns donnent pour fils de
Regnier, fut son successeur au Comté de Boulogne.
L’historien moderne de Calais prétend qu’il ne fut
que Gouverneur amovible de ce pays sous la dépen-
dance de Baudouin le Chauve , Comte de Flandre, à
qui le Roi Charles le Simple, dit-il, avoit confié le
Comté de Boulogne , après l’avoir confisqué sur le
Comte Regnier en punition de l’assassinat du Baron
d’Ardres. C’est en effet ce que nous apprend Iperius
dans sa Chronique de S. Bertin. Cependant ErKenger
est appellé Comte de Boulogne dans la vie de S. Ber-
tulfe cle Rentij où il est dit c|u’il étoit illustre par son
extraction et sa puissance : Bononiensium Comes fuit
Erkengarius genere et potentiâ non parùm egregius.
(Bouquet, T. IX, p. 133. ) De son tems le Boulo-
nois fut exposé à de fréquentes incursions des Nor-
mancls. Témoin des miracles qui s’opéroient au tom-
beau de S. Bertulfe à Renti, Erxenger fit transporter
son corps à Boulogne , afin que la présence d’un pa-
tron si puissant servit de sauve-garde à cette ville con-
tre les incursions des Barbares. Boulogne , est-il dit
dans la même vie, étoit dès lors une cité libre et forti-
fiée ; elle étoit de plus consacrée par un Siége épiscopal :
Sede insuper Episcopali consecrata ( ibid ) ; ce qui
veut dire seulement que l’Evêque diocésain résicloit
tantôt àTerrouenne , tantôt à Boulogne, comme l’ex-
plicjuent Bollandus et D. Mabillon. Erxenger suivit d’a-
bord le parti du Roi Charles le Sirnple ; mais , l’an
896 , Herbert, Comte cle Vermandois , l’entraîna avec
lui dans celui d’Eudes, rival de Charles. On ignore
l’année de sa mort.
BAUDOUIN L E CHAUVE.
Bau tdouin le Chauve , Comte de Flandre , admi-
nistra par lui-même le Comté de Boulogne après la
mort d’Erxenger. Ce Prince mourut l’an.918. (Voy.
les Comtes de Flandre. )
A D 0 L F E.
918. Adolse , ou Adalolse , 2 e fils de Baudouin
le Chauve, eut pour son partage , après la mort de son
pere, la terre de Boulogne et le Ternois , qui fit de-
puis le Comté de S. Paul. 11 fut de plus Abbé de Si-
thiu ou de S. Bertin, et mourut sans lignée , le i3 No-
vembre 938, suivant la Chronique de cette Maison ,
où il fut enterré. (Bouquet, T. IX, p. 78. )
A R N 0 U L.
933. Arnoul, Comte de Flandre, hèrita du Comté
de Boulogne et du Ternois après la mort d’Adalolfe,
son frere. (Bouquet, ïbid. p. i33.) 11 eut aussi l’Ab-
baye de S. Bertin, dont il se démit, l’an 944, en fa-
veur de Gérard , Abbé de Brogne. ( Gall. Chr. T. III,
col. 492. ) Mais il garda la terre de Guines, qui en dé-
pendoit , et se l’appropria. Arnoul étant mort l’an
965 (V. S.), Guillaume , Comte de Ponthieu, assisté
du Roi Lothaire, se rendit maître du Boulonois, qui
devint le partage d’un de ses fils , qui suit.
ERNICULE.
965. Eiinigule , ou le petit Arnoul , fixt mis en
possession par Guillaume, son pere, du Comté de Bou-
logne, séparé des Comtés de S. Paul et de Guines. 11
s’y maintint malgré les esforts csue fit le Danois Si-
froid pour le déposséder. ( Voy. les Comtes de Pon-
thieu. ) On voit une Charte de S. Pierre de Gand ,
qu’il signa l’an 972 ; mais on ne trouve plus de trace
de son existence depuis ce tems-là. Lambert d’Ardres
lui donne une fille , Mathilde , femme d’Ardolphe,
Seigneur d’Arclres , avec deux fils, Ernulphe et Eusta-
che, morts vraisemblablement avant lui, et inhumés
l’un et l’autre , suivant le même auteur, à l’Abbaye
de Samer.
GUI, A L A BARBE BLANCHE,
\
Gui, À la barbe blanche , fut le successeur d’Erni-
cule, dont il étoit peut-être fils. Malbrancq clit au con-
traire qu’il étoit son pere ; mais il 11e donne aucune
preuve de cette opinion. Gui fit du bien à l’Abbaye de
Samer, où il eut sa sépulture , comme ses prédéces-
seurs. L’ancienne Généalogie des Comtes de Boulogne,
composée sous le régne de S. Louis, lui donne trois
fils et deux filles. Le prernier est Baudouin, qui suit;
le second, Hugues, à qui son pere , dit l’écrit cité,
donna le Comté de S. Paul ( ce qui est conlredit par
Lambert d’Ardes, qui fait Hugues premier Comte de
S. Paul, fils de Roger, lequel eut pour bisaïeul Guil-
laume I , Comte de Ponthieu ) ; le troisieme fils est
Guillaume, Comte de Guines, ou plutôt cle Marcxe ,
selon Malbrancq. L’ainée des deux filles de Gui se
nommoit Alix, ou Adélaïde : son pere , en la mariant
à un Comte de Hollande, lui donna la terre de Va-
renne. La seconde, Béatrix , épousa le Comte de Frise,
à qui elle porta en dot la terre de Terrouenne. Telle
fut la famiîle de Gui, suivant Ia Généalogie dont nous
venons de parler. ( Duchêne, Généal. de la M. de
Guines,pr. p. 5.)
BAUDOUIN II.
Baudouin , fils de Gui et son successeur au Comté
cle Boulogne, fut tué, l’an io33 , dans un combat,
par Enguerand , Comte de Ponthieu, qui se rendit en-
suste maître du Boulonois. ( ELariuls. Chr. S. Richa-
rii, 1. 4 j c. 12. ) 11 avoit épousé Adélaïde de Gand ,
dont il laissa deux fils , Eustache et Baudouin. ( Voy.
les Comtes de Ponthieu. )
EUSTACHE I.
104Ô* EustacheI, dit À l’oeil , fils de Baudouinll,
Comte de Boulogne , rentra dans l’héritage de ses
peres, l’an 104Ô, après la mort d’Enguerand. 11 avoit
épousé Mahaut , fille de Lambert le Barbu, Comte
de Louvain, et petite-fille, par Gerberge sa mere, de
Charles , Duc cîe la basse Lorraine, et frere du Roi
Lothaire. Eustache mourut vers l’an 1049 > l al ssant de
son mariage Eustache, qui suit; Godefroi, Evêque de
Paris ; Lamhert, Seigneur de Lens, mort en 1 oô4 dans
un combat que le Comte de Flandre livra aux troupes
de l’Empereur Flenri III ; et Gerberge, femrne de Fré-
déric I, Duo de la basse Lorraine.
EUSTACHE II.
1049 ou environ. Eustaciie II, surnommè aux
Grenons , parce qu’il portoit cle grandes moustaches,
G?
Tomc 1L
tres loix que celles de son intérêt et de sa cupidité* Les
Seigneurs de Tournehen, de Lens , d’Amiens , ses
vassaux, les autres Nobles qui relevoient de lui, et les
roturiers de sés terres , qui commençoient à réparer
leur fortune après la retraite des Normands, furent les
principaux objets de son avarice. 11 en exigea des clroits
excessifs , dont il poursuivit le paiement avec une telle
violence, que plusieurs prirent le parti de la fuite pour
mettre leur vie en sûreté. Herfrid , Baron d’Ardres,
ayant voulu prendre la défense des opprimés, Regnier
alla un jour chez lui et l’assassina. La veuve d’Her-
frid ne laissa pas impunie la mort de son mari. Ayant
assemblé ses gens , elle attendit le Comte dans une
embuscade, la veille de Noël, comme il revenoit de la
chasse , et le fit poignarder au milieu de ses chiens.
Cet événement est antérieur à l’an cjoo.
E R K E N G E R.
Erkenger , que quelques uns donnent pour fils de
Regnier, fut son successeur au Comté de Boulogne.
L’historien moderne de Calais prétend qu’il ne fut
que Gouverneur amovible de ce pays sous la dépen-
dance de Baudouin le Chauve , Comte de Flandre, à
qui le Roi Charles le Simple, dit-il, avoit confié le
Comté de Boulogne , après l’avoir confisqué sur le
Comte Regnier en punition de l’assassinat du Baron
d’Ardres. C’est en effet ce que nous apprend Iperius
dans sa Chronique de S. Bertin. Cependant ErKenger
est appellé Comte de Boulogne dans la vie de S. Ber-
tulfe cle Rentij où il est dit c|u’il étoit illustre par son
extraction et sa puissance : Bononiensium Comes fuit
Erkengarius genere et potentiâ non parùm egregius.
(Bouquet, T. IX, p. 133. ) De son tems le Boulo-
nois fut exposé à de fréquentes incursions des Nor-
mancls. Témoin des miracles qui s’opéroient au tom-
beau de S. Bertulfe à Renti, Erxenger fit transporter
son corps à Boulogne , afin que la présence d’un pa-
tron si puissant servit de sauve-garde à cette ville con-
tre les incursions des Barbares. Boulogne , est-il dit
dans la même vie, étoit dès lors une cité libre et forti-
fiée ; elle étoit de plus consacrée par un Siége épiscopal :
Sede insuper Episcopali consecrata ( ibid ) ; ce qui
veut dire seulement que l’Evêque diocésain résicloit
tantôt àTerrouenne , tantôt à Boulogne, comme l’ex-
plicjuent Bollandus et D. Mabillon. Erxenger suivit d’a-
bord le parti du Roi Charles le Sirnple ; mais , l’an
896 , Herbert, Comte cle Vermandois , l’entraîna avec
lui dans celui d’Eudes, rival de Charles. On ignore
l’année de sa mort.
BAUDOUIN L E CHAUVE.
Bau tdouin le Chauve , Comte de Flandre , admi-
nistra par lui-même le Comté de Boulogne après la
mort d’Erxenger. Ce Prince mourut l’an.918. (Voy.
les Comtes de Flandre. )
A D 0 L F E.
918. Adolse , ou Adalolse , 2 e fils de Baudouin
le Chauve, eut pour son partage , après la mort de son
pere, la terre de Boulogne et le Ternois , qui fit de-
puis le Comté de S. Paul. 11 fut de plus Abbé de Si-
thiu ou de S. Bertin, et mourut sans lignée , le i3 No-
vembre 938, suivant la Chronique de cette Maison ,
où il fut enterré. (Bouquet, T. IX, p. 78. )
A R N 0 U L.
933. Arnoul, Comte de Flandre, hèrita du Comté
de Boulogne et du Ternois après la mort d’Adalolfe,
son frere. (Bouquet, ïbid. p. i33.) 11 eut aussi l’Ab-
baye de S. Bertin, dont il se démit, l’an 944, en fa-
veur de Gérard , Abbé de Brogne. ( Gall. Chr. T. III,
col. 492. ) Mais il garda la terre de Guines, qui en dé-
pendoit , et se l’appropria. Arnoul étant mort l’an
965 (V. S.), Guillaume , Comte de Ponthieu, assisté
du Roi Lothaire, se rendit maître du Boulonois, qui
devint le partage d’un de ses fils , qui suit.
ERNICULE.
965. Eiinigule , ou le petit Arnoul , fixt mis en
possession par Guillaume, son pere, du Comté de Bou-
logne, séparé des Comtés de S. Paul et de Guines. 11
s’y maintint malgré les esforts csue fit le Danois Si-
froid pour le déposséder. ( Voy. les Comtes de Pon-
thieu. ) On voit une Charte de S. Pierre de Gand ,
qu’il signa l’an 972 ; mais on ne trouve plus de trace
de son existence depuis ce tems-là. Lambert d’Ardres
lui donne une fille , Mathilde , femme d’Ardolphe,
Seigneur d’Arclres , avec deux fils, Ernulphe et Eusta-
che, morts vraisemblablement avant lui, et inhumés
l’un et l’autre , suivant le même auteur, à l’Abbaye
de Samer.
GUI, A L A BARBE BLANCHE,
\
Gui, À la barbe blanche , fut le successeur d’Erni-
cule, dont il étoit peut-être fils. Malbrancq clit au con-
traire qu’il étoit son pere ; mais il 11e donne aucune
preuve de cette opinion. Gui fit du bien à l’Abbaye de
Samer, où il eut sa sépulture , comme ses prédéces-
seurs. L’ancienne Généalogie des Comtes de Boulogne,
composée sous le régne de S. Louis, lui donne trois
fils et deux filles. Le prernier est Baudouin, qui suit;
le second, Hugues, à qui son pere , dit l’écrit cité,
donna le Comté de S. Paul ( ce qui est conlredit par
Lambert d’Ardes, qui fait Hugues premier Comte de
S. Paul, fils de Roger, lequel eut pour bisaïeul Guil-
laume I , Comte de Ponthieu ) ; le troisieme fils est
Guillaume, Comte de Guines, ou plutôt cle Marcxe ,
selon Malbrancq. L’ainée des deux filles de Gui se
nommoit Alix, ou Adélaïde : son pere , en la mariant
à un Comte de Hollande, lui donna la terre de Va-
renne. La seconde, Béatrix , épousa le Comte de Frise,
à qui elle porta en dot la terre de Terrouenne. Telle
fut la famiîle de Gui, suivant Ia Généalogie dont nous
venons de parler. ( Duchêne, Généal. de la M. de
Guines,pr. p. 5.)
BAUDOUIN II.
Baudouin , fils de Gui et son successeur au Comté
cle Boulogne, fut tué, l’an io33 , dans un combat,
par Enguerand , Comte de Ponthieu, qui se rendit en-
suste maître du Boulonois. ( ELariuls. Chr. S. Richa-
rii, 1. 4 j c. 12. ) 11 avoit épousé Adélaïde de Gand ,
dont il laissa deux fils , Eustache et Baudouin. ( Voy.
les Comtes de Ponthieu. )
EUSTACHE I.
104Ô* EustacheI, dit À l’oeil , fils de Baudouinll,
Comte de Boulogne , rentra dans l’héritage de ses
peres, l’an 104Ô, après la mort d’Enguerand. 11 avoit
épousé Mahaut , fille de Lambert le Barbu, Comte
de Louvain, et petite-fille, par Gerberge sa mere, de
Charles , Duc cîe la basse Lorraine, et frere du Roi
Lothaire. Eustache mourut vers l’an 1049 > l al ssant de
son mariage Eustache, qui suit; Godefroi, Evêque de
Paris ; Lamhert, Seigneur de Lens, mort en 1 oô4 dans
un combat que le Comte de Flandre livra aux troupes
de l’Empereur Flenri III ; et Gerberge, femrne de Fré-
déric I, Duo de la basse Lorraine.
EUSTACHE II.
1049 ou environ. Eustaciie II, surnommè aux
Grenons , parce qu’il portoit cle grandes moustaches,
G?
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