Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 18.1878

DOI Heft:
Nr. 2
DOI Artikel:
Duranty, Edmond: Les écoles étrangères de peinture, [2]: exposition universelle
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.22838#0166

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
LES ÉCOLES ÉTRANGÈRES DE PEINTURE.

155

de la vieillesse, les fêtes des enfants, leurs exercices, leurs jeux, leurs
prières révèlent ce cœur paternel qui bat dans la poitrine germanique,
de même que l’image répétée de la veuve et du veuf révèle l’affection
dans le mariage. L’effet vulgairement pittoresque qui se tire des costumes
et des mobiliers de paysans prend sa part dans l’ensemble.

Il faut remarquer ici que les peintres tyroliens, ou qui aiment le
Tyrol, ont un bien meilleur sens de la peinture que les autres. Us sont,
il est vrai, de l’école Piloty, et c’est dans la salle autrichienne qu’on les
voit. Là se distinguent MM. Gabl, Kurzbauer et M. Defregger, dont les
toiles en Autriche me paraissent préférables à ses toiles en Allemagne.

De M. Meyerheim, dont on se rappelle entre autres le joli tableau
intitulé le Bouquiniste qui parut à notre Salon de 1870, on a exposé une
Baraque de foire très-amusante, très-colorée et très-observée.

La Leçon de gymnastique de M. Piltz, inspirée évidemment des
œuvres de M. Knaus, ne manque point d’esprit et de naturel, quoique
les enfants soient trop pareils et aient tous le défaut de loucher.

La figure d’artiste qui doit enfin couronner tout ce groupe est celle
de M. Knaus. Il a été l’un des favoris du public français. Il a donné, ou
à peu près, à Dusseldorf, depuis trente ans au moins, le signal de l’affran-
chissement à la peinture qui voulait être coloriste et qui voulait se rafraî-
chir à la source naturelle de la réalité.

Les Funérailles, qu’il a envoyées au Champ de Mars, sont un char-
mant tableau, un des meilleurs qu’il ait jamais faits. Cette bande d’en-
fants qui chantent les psaumes sous la direction d’un vieux maître, à
demi insouciants et battant des pieds sur le sol pour se réchauffer par
un temps glacial; le cercueil que les porteurs, en costume noir spécial,
amènent par le petit escalier; l’étroite cour de la maison, le drap noir sur
le brancard, le tout petit enfant ébahi, la neige sur les toits, tout vient
d’une nature d’artiste rare où la simplicité, la naïveté, l’esprit, l’obser-
vation, la tendresse, s’unissent doucement et gracieusement. La Fête
d’enfants de M. Knaus est pleine d’épisodes charmants. Son Conseil de
paysans montre plus de peinture qu’il ne s’inquiète d’en avoir ordinai-
rement, et les physionomies y prennent un caractère plus affermi et plus
développé que partout ailleurs. Ses jeunes et vieux juifs sont d’allure
extrêmement gaie et railleuse. Cette exposition nous donne et l’ancien
Knaus et un nouveau Knaus qui veut pousser le modelé, appuyer davan-
tage sur les détails. Je préfère l’ancien, parce que la naïveté de l’exé-
cution, son abandon s’accorde mieux avec la grâce naïve ou la vivacité
aimable et spirituelle des sujets, si souvent incomparables chez lui.

Le dessin du maître, que nous publions avec cet article, représente
 
Annotationen