LES ÉCOLES ÉTRANGÈRES DE PEINTURE. 303
Delaroche, Gooclal, Cope, Ward, Mac-Nee, Paton, Redgraye, voilà les
principaux conducteurs de cet autre chœur, où domine le talent de feu
Landseer, qui éclate si bien dans la merveilleuse scène du Singe malade.
Tous les artistes de cet ancien groupe ne sont pas annihilés ; le por-
trait de Mrae Wiseman par M. Mac-Nee est d’un joli sentiment, léger,
vivant, rappelant quelque figure de 1835 comme on en voyait dans les
lithographies de Gigoux ou de Devéria. Chez M. Grant il y a encore
quelque chose, une netteté sobre, de la justesse, de l’observation, et
chez M. Redgrave il y a une vive expression de l’été, de sa chaleur, de
sa lumière, de son plantureux aspect, et aussi l’intime expression de la
terre civilisée, de la terre qui entoure le cottage.
Mais en 1878, à travers toutes les différences d’écoles, de tendances,
comme en 1867, à travers les indécisions, comme en 1855, à travers
les acidités, comme en 1820 avec Constable et Turner, comme à la fin
du xvme siècle, l’œil anglais est resté le même.
Une tonalité jaune et rousse, légèrement aigre, qu’avive du rouge,
que du gris atténue, et qu’irisent des nuances vineuses et violacées,
tel est le thème principal des colorations anglaises. On le retrouvera chez
Reynolds, chez les Crôme, partout. Ce thème est venu de la peinture
hollandaise, il est aussi dans le goût national et dans le pays même. Les
constructions en briques, les boiseries protestantes, les grandes nuées
brumeuses et fumeuses transpercées de soleil, les prairies, les eaux limo-
neuses le donnent tout préparé. Nous pouvons le poursuivre de tableau
en tableau, malgré les factures et les sentiments les plus divers ; dans
Y Automne doré, deM. Cole, dans la Neige au printemps, deM. Boughton,
dans le Chant du soir, de Mason, ou la Vieille Grille, de Walker, dans le
Garde royal et les Montagnes d’Écosse, de M. Millais, dans les portraits
de M. Orchardson et ceux de M. Ouless. Il nous apparaîtra dans les
paysages écossais ou gallois, dans la Dernière Touche, de M. Calderon,
dans les figures de M. Watts, chez M. Herkomer et chez M. Grégory.
M. Pettie, M. IToll, M. Goodall, M. Hodgson, feu Landseer, nous le
montreront, et M. Alma-Tadema lui-même n’y échappera point. Il
s’épanouira aussi avec les aquarelles de M. Aumônier, de M. North, de
M. Small, de M. Green, de Pinwell, de Houghton et de tant d’autres.
Si nous entrons dans la maison décorée par MM. Collinson et Lock,
nous le retrouverons en voyant que le parloir y est rouge-vineux, avec
des rideaux à fleurs rousses empruntées à la Turquie, et avec une ten-
ture jaune persano-japonaise ; ailleurs, le mobilier composé par
M. Whistler sera jaune et roux; les meubles de la jolie chambre exposée
par MMlles Garrett seront recouverts en étoffe jaunâtre.
Delaroche, Gooclal, Cope, Ward, Mac-Nee, Paton, Redgraye, voilà les
principaux conducteurs de cet autre chœur, où domine le talent de feu
Landseer, qui éclate si bien dans la merveilleuse scène du Singe malade.
Tous les artistes de cet ancien groupe ne sont pas annihilés ; le por-
trait de Mrae Wiseman par M. Mac-Nee est d’un joli sentiment, léger,
vivant, rappelant quelque figure de 1835 comme on en voyait dans les
lithographies de Gigoux ou de Devéria. Chez M. Grant il y a encore
quelque chose, une netteté sobre, de la justesse, de l’observation, et
chez M. Redgrave il y a une vive expression de l’été, de sa chaleur, de
sa lumière, de son plantureux aspect, et aussi l’intime expression de la
terre civilisée, de la terre qui entoure le cottage.
Mais en 1878, à travers toutes les différences d’écoles, de tendances,
comme en 1867, à travers les indécisions, comme en 1855, à travers
les acidités, comme en 1820 avec Constable et Turner, comme à la fin
du xvme siècle, l’œil anglais est resté le même.
Une tonalité jaune et rousse, légèrement aigre, qu’avive du rouge,
que du gris atténue, et qu’irisent des nuances vineuses et violacées,
tel est le thème principal des colorations anglaises. On le retrouvera chez
Reynolds, chez les Crôme, partout. Ce thème est venu de la peinture
hollandaise, il est aussi dans le goût national et dans le pays même. Les
constructions en briques, les boiseries protestantes, les grandes nuées
brumeuses et fumeuses transpercées de soleil, les prairies, les eaux limo-
neuses le donnent tout préparé. Nous pouvons le poursuivre de tableau
en tableau, malgré les factures et les sentiments les plus divers ; dans
Y Automne doré, deM. Cole, dans la Neige au printemps, deM. Boughton,
dans le Chant du soir, de Mason, ou la Vieille Grille, de Walker, dans le
Garde royal et les Montagnes d’Écosse, de M. Millais, dans les portraits
de M. Orchardson et ceux de M. Ouless. Il nous apparaîtra dans les
paysages écossais ou gallois, dans la Dernière Touche, de M. Calderon,
dans les figures de M. Watts, chez M. Herkomer et chez M. Grégory.
M. Pettie, M. IToll, M. Goodall, M. Hodgson, feu Landseer, nous le
montreront, et M. Alma-Tadema lui-même n’y échappera point. Il
s’épanouira aussi avec les aquarelles de M. Aumônier, de M. North, de
M. Small, de M. Green, de Pinwell, de Houghton et de tant d’autres.
Si nous entrons dans la maison décorée par MM. Collinson et Lock,
nous le retrouverons en voyant que le parloir y est rouge-vineux, avec
des rideaux à fleurs rousses empruntées à la Turquie, et avec une ten-
ture jaune persano-japonaise ; ailleurs, le mobilier composé par
M. Whistler sera jaune et roux; les meubles de la jolie chambre exposée
par MMlles Garrett seront recouverts en étoffe jaunâtre.