LES ÉCOLES ÉTRANGÈRES DE PEINTURE. Z|09
sables souvenirs. Pourquoi évoquerions-nous vainement ce passé en face
du présent?
L’exposition cle la Grèce occupe une bien petite place au Champ de
Mars. Nous n’avons point charge d’en étudier la statuaire. Reste la
peinture. Elle n’est ni sans intérêt ni sans mérite, et témoigne que les
artistes grecs ont le goût inné et le culte de la couleur.
M. N. Lytras, un nom qui ne nous est pas familier, a signé plusieurs
jolies toiles dont les sujets sont empruntés aux mœurs nationales. La Jeune
Fille enlevée, Y Orpheline, le Baiser, la Veille de la nouvelle année, sont,
autant de charmantes compositions, d’un coloris délicat, lumineux, pré-
sentant des blancs hardiment enlevés sur des fonds clairs et qui ne
manquent ni d’accent ni de saveur.
Dans ses Fiançailles en Grèce, M. N. Gyzis s’inspire aussi des cou-
tumes traditionnelles; son tableau,bien composé et peint avec beaucoup
de finesse, dans une tonalité blonde, laisse le plus agréable souvenir.
M. Gyzis a exposé en même temps une Tête d'Arabe,-étude d’un superbe
caractère et d’une facture énergique.
M. Th. Ralli, un des élèves les plus distingués de l’atelier de
M. Gérôme, expose couramment à nos Salons annuels. Une Soubrette
Louis XIV, Nasli jouant de la guitare, Nurmahcd la danseuse et Après
Y enterrement, forment son lot au Champ de Mars, et ce lot est des plus
frais et des plus coquets.
Nous notons un très bon Portrait de femme, par M. Rizo, un élève
de M. Cabanel, ainsi qu’un Portrait d'homme, par M. Xydias, d’une
véritable valeur pour la fermeté du modelé et la puissance de la cou-
leur.
M. Pantazis, qui habite la Belgique et expose quelquefois à Paris,
suit les traditions chères à nos impressionnistes. Ses envois sont nom-
breux et variés. M. Pantazis peint des figures, des paysages, des effets
de neige, des marines.
La plus importante de ses toiles est intitulée Cruelle nécessité.
Il s’agit là d’un artiste déchu, jouant du violon dans la rue ; un reste de
fierté se lit sur son visage et perce à travers l’humilité de la pose. Cette
étude réaliste est d’une expression saisissante et d’une solide couleur.
PAUL LEFORT.
(La suite p-ochainement.)
XVIII. — 2* PÉRIODE .
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sables souvenirs. Pourquoi évoquerions-nous vainement ce passé en face
du présent?
L’exposition cle la Grèce occupe une bien petite place au Champ de
Mars. Nous n’avons point charge d’en étudier la statuaire. Reste la
peinture. Elle n’est ni sans intérêt ni sans mérite, et témoigne que les
artistes grecs ont le goût inné et le culte de la couleur.
M. N. Lytras, un nom qui ne nous est pas familier, a signé plusieurs
jolies toiles dont les sujets sont empruntés aux mœurs nationales. La Jeune
Fille enlevée, Y Orpheline, le Baiser, la Veille de la nouvelle année, sont,
autant de charmantes compositions, d’un coloris délicat, lumineux, pré-
sentant des blancs hardiment enlevés sur des fonds clairs et qui ne
manquent ni d’accent ni de saveur.
Dans ses Fiançailles en Grèce, M. N. Gyzis s’inspire aussi des cou-
tumes traditionnelles; son tableau,bien composé et peint avec beaucoup
de finesse, dans une tonalité blonde, laisse le plus agréable souvenir.
M. Gyzis a exposé en même temps une Tête d'Arabe,-étude d’un superbe
caractère et d’une facture énergique.
M. Th. Ralli, un des élèves les plus distingués de l’atelier de
M. Gérôme, expose couramment à nos Salons annuels. Une Soubrette
Louis XIV, Nasli jouant de la guitare, Nurmahcd la danseuse et Après
Y enterrement, forment son lot au Champ de Mars, et ce lot est des plus
frais et des plus coquets.
Nous notons un très bon Portrait de femme, par M. Rizo, un élève
de M. Cabanel, ainsi qu’un Portrait d'homme, par M. Xydias, d’une
véritable valeur pour la fermeté du modelé et la puissance de la cou-
leur.
M. Pantazis, qui habite la Belgique et expose quelquefois à Paris,
suit les traditions chères à nos impressionnistes. Ses envois sont nom-
breux et variés. M. Pantazis peint des figures, des paysages, des effets
de neige, des marines.
La plus importante de ses toiles est intitulée Cruelle nécessité.
Il s’agit là d’un artiste déchu, jouant du violon dans la rue ; un reste de
fierté se lit sur son visage et perce à travers l’humilité de la pose. Cette
étude réaliste est d’une expression saisissante et d’une solide couleur.
PAUL LEFORT.
(La suite p-ochainement.)
XVIII. — 2* PÉRIODE .
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