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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 18.1878

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Nr. 4
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Beaumont, Édouard de: Les armures et les armes anciennes au Trocadéro, [1]: exposition universelle
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https://doi.org/10.11588/diglit.22838#0530

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LES ARMURES ET LES ARMES ANCIENNES.

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de pièces guerrières, si ce n’est cependant, — pour quelques-unes seu-
lement, — les inventaires des sculpteurs Puget et Girardon, et celui
de Boucher, le peintre des amours, qui conservait, parmi des objets de
curiosité contemporaine, quelques vieilles épées à l’espagnole.

En 1779, pour la première fois, dans l’importante collection d’anti-
quités de M. Picard (vendue à l’enchère à Paris), sont classées en cer-
tain nombre — et cela est une nouveauté pour l’époque, — des armes
du xve et du xvie'siècle, d’un intérêt et d’une valeur de premier ordre.
Là, certain casque superbe, « pouvant — d’après l’expertise — servir de
modèle à un peintre pour représenter le casque d’Alexandre à cause
des cornes de bélier symbole de Jupiter Ammon », deux boucliers admi-
rables par leur ornementation 1, et quelques élégants cimeterres et fines
dagues sont adjugés, durant les apathiques vacations, à des prix infimes :
trente-six livres deux deniers, par exemple, ou même seulement neuf
livres et quelques sous.

Ces prix, quoique bien dédaigneux, sont pourtant un progrès dans
ces époques d’ignorance en fait d’archéologie, où ce bon M. de Voltaire
soutenait que les coquilles pétrifiées trouvées aux sommets des mon-
tagnes y avaient été apportées par des pèlerins. Déjà bien avant cette
ineptie, on s’était mis, pour condescendre aux idées du roi Soleil, dont
l’égoïsme pompeux méprisait tout le passé, à reléguer les armes et
armures des grands aïeux dans les greniers des châteaux et dans les
arsenaux des villes ou des forteresses, ou bien on avait livré le plus pur
acier des œuvres d’armurerie aux forgerons et aux serruriers des cam-
pagnes.

Cependant, vers la fin du xviie siècle, par esprit de contradiction
peut-être, s’étaient — étrangeté pour l’époque — formées à Chantilly et

1. A la vente Picard, au n° 189 du catalogue fut vendu 36 fr. 1 sou « un bouclier
rond de fer en partie doré, orné de bas-reliefs. Dans le milieu est un gros masque avec
des cornes de bélier; autour se voient quatre sujets de l’histoire romaine : l’un repré-
sente Curtius se précipitant dans un goufre; le second, Horatius Codés défendant seul
un pont; le troisième, Scévola tuant le secrétaire de Porsenna; le dernier représente le
même Scévola se brûlant la main dans le brasier. Dans le pourtour du bord, sont des
trophées d’armes mêlés d’instruments de musique et quatre bustes de jeunes hommes
armés. Ce bouclier porte 2 pieds de diamètre; il a servi pour les carrousels ainsi que
le suivant ». Celui-là, portant dans le catalogue le n° 191, ne fut vendu que 4 fr. 2 sous,
malgré sa description que voici:

« Un bouclier orné de gravures en mosaïques et rinceaux accompagnés de quatre
cartels ronds, dont trois représentent chacun un guerrier debout. Le quatrième repré-
sente une chasse aux lions. L’intérieur de ce bouclier est rembourré et couvert de
velours jaune piqué; son diamètre est de 22 pouces.»
 
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