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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 18.1878

DOI issue:
Nr. 5
DOI article:
Darcel, Alfred: Le Moyen Âge et la Renaissance au Trocadéro, [3]
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.22838#0679

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658

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Comme les pentures, les verrous, les serrures et les moraillons
étaient toujours apparents sur les portes et sur les meubles, l’idée a dû
venir vite de les décorer. Aussi l’on connaît les ferrures magnifiques dont
beaucoup de portes d’église sont munies et ornées.

L’Exposition n’a que des serrures, des verrous et des heurtoirs à nous
montrer, et encore ceux-ci appartiennent-ils surtout au xvu siècle.

Leur décoration se compose généralement d’une arcature à jour en
fer découpé sur la platine, encadrée par un réseau à jour placé sur un
plan antérieur et bordé par des filets saillants, souvent striés à la lime ou
ciselés en torsade. Sur le moraillon ou sur le heurtoir, une figure en
relief est souvent appliquée sous un dais. Il arrive aussi qu’elle est
accompagnée d’autres figures, qui témoignent de plus de bonne volonté
que de talent, soit sur la platine, soit sur les montants de l’encadre-
ment.

La plus importante des pièces de ce genre appartient à M. Spitzer,
c’est une serrure en forme de triptyque, représentant le jugement
dernier. La Gazette des Beaux-Arts a déjà publié cette pièce de premier
ordre (2e série, t. X, p. 1A2).

Le moraillon et l’entrée de serrure sont dissimulés sous les figures
de la Résurrection, le réseau de l’encadrement, d’une finesse excessive,
est formé par trois plaques de tôle percées à jour, formant, la plus
épaisse, les grandes divisions; la moyenne, les divisions intérieures, et
la dernière, la moins épaisse de toutes, les subdivisions; absolument
comme dans l’architecture de pierre.

Quel que soit leur mérite, les autres serrures, soit à moraillon, soit à
verrou avec poignée pendante en forme de cœur, et le heurtoir portant
un apôtre sous un dais orné de contreforts et de feuilles rapportées, que
possède également M. Spitzer, disparaissent à côté de cette pièce.

La collection Basilewsky nous montre deux heurtoirs, dont l’un, qui
porte un saint Michel sur son marteau, nous permet de comparer la ser-
rurerie italienne à la serrurerie française au xve siècle.

Contentons-nous de citer les serrures à personnages de M. Gautier,
du Musée de Rouen et de M. Delaherche, et deux clefs du xvc siècle, choses
rares à ce qu’il paraît, exposées l’une par M. Basilewsky, l’autre par
M. Le Breton.

Les ouvriers qui travaillaient le fer à une époque où les métaux pré-
cieux l’étaient plus encore qu’aujourd’hui, le firent entrer dans la com-
position d’objets de luxe, d’où son usage n’est point encore absolument
exclu. Ainsi les collections Basilewsky et Spitzer possèdent des coffrets
entièrement en fer, dont le décor est formé de réseaux à jour obtenus,
 
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