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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 18.1878

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Nr. 5
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Lostalot, Alfred de: Aquarelles, dessins et gravures, [2]: exposition universelle
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https://doi.org/10.11588/diglit.22838#0744

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720

GAZETTE DES BEAGX-ARTS.

mal venu à m’écrier : « Les gens que vous tuez se portent bien », mais
j’ai le devoir de constater que le fâcheux pronostic de M, Burty ne s’est
point encore réalisé : personne plus que lui ne doit s’en réjouir, j’en suis
certain.

La gravure au burin, la plus compromise de toutes, se défend avec
une énergie particulière; il est vrai qu’elle a trouvé dans l’Etat, dans la
Ville de Paris, dans les sociétés d’amateurs et les revues spéciales,
comme la nôtre, une tutelle sérieuse. Privée de commandes officielles
et de l’appui des sociétés, elle n’eût probablement légué que son souvenir
à l’Exposition de 1878. A tort ou à raison, le public lui refuse ses faveurs :
on lui trouve l’air froid et guindé ; sa vieille réputation d’exactitude est
fortement ébranlée depuis qu’elle est soumise au terrible contrôle de la
photographie ; comme donnée esthétique, elle n’est plus dans le mou-
vement, car ce qu’elle poursuit, c’est la forme, et le goût du jour est à la
couleur; enfin, à une époque où l’on est si pressé de jouir et où les grands
succès de la peinture, ceux précisément dont elle pourrait prendre sa
part, passent comme les roses, on lui reproche d’arriver toujours trop
tard, comme certains carabiniers fameux. Voilà bien des griefs, et je n’ai
pas encore relevé le principal : le prix élevé de ses épreuves.

Malgré toutes ces imperfections inhérentes à sa nature, nous persis-
tons à croire que la gravure au burin n’est pas en danger de mort; ce
qui lui manque le plus, en réalité, ce sont les bons graveurs. Jamais le
goût des estampes n’a été plus répandu; si les amateurs se tournent de
préférence vers l’eau-forte, ce n’est pas par économie, — les belles
épreuves se vendent à des prix très élevés, — c’est qu’il y a aujourd’hui
des aquafortistes du plus rare mérite ; parmi les graveurs en taille-douce,
au contraire, le talent ne dépasse pas une bonne moyenne. Ce n’est pas
assez pour affriander le public : on ne saurait lui demander de faire entrer
en ligne de compte les difficultés du métier; il en ignore; le résultat est
tout pour lui, et personne n’a le droit de lui donner tort à ce propos.

Autre est le devoir de la critique; aussi ne parlerai-je qu’avec res-
pect des artistes qui représentent, à l’Exposition universelle, le grand
art classique de la gravure. Tels qu’ils sont, ce sont encore les nôtres,
les Français, qui marchent à la tête de cette respectable phalange. Leur
chef incontesté, un des derniers maîtres du burin, M. Henriquel Dupont,
a depuis longtemps renoncé aux expositions; elles n’ajouteraient rien à
sa renommée. Mais on regrette de ne pas voir au Champ de Mars l’œuvre
d’un artiste mort d’hier, qui nous eût fait le plus grand honneur : je
veux parler de Rousseaux. Des mains pieuses ont recueilli et exposé les
ouvrages de Martinet : cet hommage était dû à sa mémoire; mais com-
 
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